La CAQ rejette une motion dénonçant la précarité financière grandissante des étudiants
QUÉBEC, le 28 nov. 2024 /CNW/ - La porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur, Michelle Setlakwe, a présenté aujourd'hui, à l'Assemblée nationale, une motion demandant au gouvernement de mettre tout en œuvre pour renverser le poids de la précarité sur les étudiants. La motion a malheureusement été rejetée.
La motion de la députée libérale de Mont-Royal-Outremont, qui fait écho à la récente campagne de sensibilisation de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) et de l'Union étudiante du Québec (UEQ), propose trois solutions concrètes pour mieux soutenir financièrement la population étudiante postsecondaire :
- Rémunération des stages obligatoires réalisés dans le secteur public;
- Amélioration de l'accessibilité à l'aide financière aux études;
- Financement des initiatives contre la précarité alimentaire des étudiants.
Mme Setlakwe rappelle que 84% des stagiaires dans les établissements collégiaux et universitaires n'ont toujours pas de rémunération et que nombre d'entre eux se voient contraints d'occuper un emploi à temps plein en plus de leur stage obligatoire afin de remplir leurs obligations financières. Malgré deux motions en ce sens présentées par sa collègue, Madwa-Nika Cadet, et adoptées à l'unanimité, la CAQ n'a toujours pas bougé dans ce dossier.
Une révision du programme d'Aide financière aux études est aussi souhaitable, comme en font foi les 500 millions de dollars qui n'ont jamais été réclamés au cours des six dernières années. La complexité d'accès au programme et ses critères d'admissibilité obsolètes expliquent notamment cette aide aux étudiants perdue.
Enfin, pour faire face à l'insécurité alimentaire, des initiatives étudiantes ont été créées, mais sans recevoir un soutien digne de ce nom de la part de l'État. La motion réclame donc une meilleure collaboration du gouvernement avec les communautés collégiales et universitaires afin de soutenir adéquatement ces initiatives locales et ainsi combattre l'insécurité alimentaire qui est un frein important à la réussite scolaire.
« La situation est excessivement préoccupante. Depuis 2011, le recours aux banques alimentaires par les étudiants postsecondaires a augmenté de 540%. Cette insécurité alimentaire, pour un étudiant, favorise l'anxiété et nuit grandement à la réussite scolaire. Des pistes de solution existent, comme la rémunération des stages, mais encore faut-il avoir la volonté politique d'agir, ce qui semble faire sérieusement défaut à la CAQ. »
- Michelle Setlakwe, députée de Mont-Royal-Outremont et porte-parole de l'opposition officielle en matière d'enseignement supérieur
« Avec la hausse fulgurante du coût de la vie, le niveau insuffisant des prestations de l'AFE et les stages non rémunérés, les étudiants n'arrivent tout simplement pas. Résultat, les étudiantes et les étudiants n'ont pas le choix de s'endetter et d'aller dans les banques alimentaires. C'est inacceptable. En 2023, l'Assemblée nationale a voté à l'unanimité en faveur de rémunérer les stages dans le secteur public, qu'attend la CAQ? »
- Sol Zanetti, député de Jean-Lesage et porte-parole du deuxième groupe d'opposition en matière d'enseignement supérieur
« L'inflation des dernières années et la crise du logement ont été extrêmement dures pour les jeunes, et tout particulièrement pour les étudiants. Il faut s'engager fermement à lutter contre la précarité grandissante de la nouvelle génération, et ça passe par des changements de fond à l'AFE et par la rémunération des stages afin de donner à chacun et à chacune des chances égales de prendre sa place dans notre société. »
- Pascal Bérubé, député de Matane-Matapédia et porte-parole du troisième groupe d'opposition en matière d'enseignement supérieur
« Ce n'est pas normal qu'un étudiant sur cinq ait à compter sur les banques alimentaires pour se nourrir. Les associations étudiantes font leur part en proposant des solutions concrètes, mais ces efforts ne suffisent pas à répondre à une demande qui ne cesse de croître. Il est grand temps que le gouvernement prenne ses responsabilités et finance la mise en place ainsi que le maintien des initiatives étudiantes locales. »
- Antoine Dervieux, président de la Fédération étudiante collégiale du Québec
« Bien que la ministre Déry ait affirmé que les étudiants en stage « méritent une rémunération », on constate que le gouvernement de la CAQ freine encore ce dossier. Pourtant, face à la précarité des stagiaires, il est clair qu'il faut accélérer les démarches. »
- Étienne Paré, président de l'Union étudiante du Québec
SOURCE Aile parlementaire du Parti libéral du Québec (AN)
Sources : Alexandra Régis, Attachée de presse, Aile parlementaire de l'opposition officielle, 418-571-6749, [email protected]; Victor Wong Seen-Bage, Attaché de presse - Aile parlementaire de Québec solidaire, (581) 991-3465, [email protected]; Emmanuel Renaud, Attaché de presse - Aile parlementaire du Parti Québécois, 418-720-5717, [email protected]
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