MONTRÉAL, le 28 mars 2014 /CNW Telbec/ - Les agent-es correctionnel-les fédéraux ont exprimé leur appui hier pour le projet de loi C-483, qui modifierait la Loi sur le système correctionnel et la mise en liberté sous condition. Selon ces modifications, la décision de permettre ou non des sorties avec escorte aux détenus condamnés de meurtre au premier ou au second degré serait dorénavant celle de la Commission des libérations conditionnelles du Canada, et non celle des directeurs d'établissement.
Lors de son témoignage au comité parlementaire sur la sécurité publique, le président national du Syndicat des agents correctionnels du Canada (UCCO-SACC-CSN), Kevin Grabowsky, a dit que les directions d'établissement ont trop de pouvoir pour permettre des sorties avec escortes.
« Les directeurs ont souvent beaucoup de pression pour accorder les demandes de sorties temporaires, parce qu'elles peuvent accélérer le processus de libération conditionnelle et ainsi faire économiser de l'argent au Service correctionnel ; cependant, il y a parfois des histoires tragiques », a commenté M. Grabowsky. « Nous sommes d'accord avec les sorties avec escortes afin de favoriser la réinsertion des délinquants dans la société, mais non pas aux dépens de la sécurité du public ou celle de nos agents. »
Toutefois, M. Grabowsky a souligné deux bémols importants.
D'abord, la Commission des libérations conditionnelles doit avoir les ressources suffisantes pour évaluer les risques que peut poser la sortie d'un détenu dans la population. Des retards importants à la Commission suggèrent qu'elle n'a présentement pas accès au budget nécessaire à la tâche.
Deuxièmement, le projet de loi ne prévoit aucune solution à un problème primordial. « C-483 accorde toujours aux directeurs d'établissement le droit de désigner n'importe qui comme escorte d'un meurtrier en public lors d'une sortie temporaire », a dénoncé M. Grabowsky. « Le syndicat croit fermement que ces escortes doivent toujours se faire en présence d'agents correctionnels. »
De plus, de récentes prises d'otage majeures en Alberta durant des sorties temporaires démontrent la nécessité d'avoir deux agents correctionnels, ainsi que le transport adapté dans un véhicule sécurisé.
« Dans ces deux cas datant de 2011, qui impliquaient des détenus à l'établissement Drumheller, les détenus ont été capables de maîtriser leurs escortes, qui n'étaient pas armées, lorsque ces dernières étaient au volant », a raconté le président du syndicat. « C'est une faiblesse éloquente - et un danger énorme pour le public - dans la façon dont ce programme est géré. »
M. Grabowsky a fortement encouragé les membres du comité à proposer des modifications au projet de loi afin de corriger ces failles.
« Les agentes et les agents correctionnels sont souvent les premières victimes lorsqu'une sortie temporaire dégénère, a-t-il dit. Nous avons besoin d'outils et de ressources afin de remplir notre mandat de protéger les Canadiennes et les Canadiens. »
SOURCE : CSN
Lyle Stewart, Service des communications CSN, 514 796-2066.
Partager cet article