La Commission populaire sur le droit au logement enquête à Sainte-Thérèse
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FRONT D'ACTION POPULAIRE EN REAMENAGEMENT URBAIN (FRAPRU)15 nov, 2012, 14:00 ET
SAINTE-THÉRÈSE, QC, le 15 nov. 2012 /CNW Telbec/ - Une vingtaine de personnes et d'organismes ont témoigné de la situation alarmante de l'habitation dans les Laurentides, lors du passage à Sainte-Thérèse de la Commission populaire itinérante sur le droit au logement. L'audience était organisée en collaboration avec le Comité sur le logement social de la Table de concertation sur la pauvreté de Thérèse-de-Blainville. Jusqu'au 23 novembre, la Commission, initiée par le Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU), enquête sur le respect de ce droit dans les 17 régions administratives du Québec. Les Laurentides sont la treizième région à recevoir sa visite. Les commissaires présents à Sainte-Thérèse étaient Jean-Marc Piotte, professeur émérite en Sciences politiques de l'Université du Québec à Montréal (UQÀM), Sylvain Lafrenière de l'Union des consommateurs du Québec et Dolores Durbau, militante de longue date dans le milieu communautaire.
Au terme de ses audiences, la Commission rédigera un rapport contenant des observations et des recommandations. Il sera remis aux gouvernements fédéral et québécois en février 2013.
L'audience de Sainte-Thérèse
La question de l'habitation a été examinée sous différents angles lors de l'audience de Sainte-Thérèse où les locataires représentent 52 % des ménages, contre 27 % à l'échelle des Laurentides.
Les liens entre les problèmes de logement et des problématiques comme la pauvreté, l'itinérance, la santé mentale et l'immigration ont notamment fait l'objet de témoignages. Les problèmes particuliers de logement vécus par les femmes ont aussi attiré l'attention des commissaires dans une région où les ménages ayant une femme comme principal soutien financier représentent 54 % des locataires.
L'exercice a permis non seulement d'illustrer comment les problèmes de logement sont vécus par les différentes catégories de la population, mais aussi de démontrer comment le droit au logement est lié à d'autres droits, comme ceux à un niveau de vie suffisant, à l'alimentation, à la santé ou à la sécurité.
À ce chapitre, le FRAPRU a rappelé que, selon les dernières données disponibles, celles du recensement de 2006, 8 230 ménages, représentant 15 % des locataires, devaient consacrer plus de la moitié de leur revenu pour se loger dans la région des Laurentides, ce qui ne pouvait se faire qu'au détriment de leurs autres besoins essentiels. À Sainte-Thérèse, 1 030 ménages, représentant 17 % des locataires, étaient aux prises avec ce problème qui n'a pu que s'aggraver, selon Véronique Laflamme, organisatrice au FRAPRU : « Depuis le recensement de 2006, le loyer moyen a augmenté de 18 % à Saint-Jérôme et de 19 % à Sainte-Thérèse, ce qui a notamment entraîné une aggravation inquiétante du nombre de causes de non-paiement de loyer au bureau de la Régie du logement de Saint-Jérôme. Ce nombre est passé de 1 916 en 2006-2007 à 2 296 en 2010-2011. Or, les causes de non-paiement se terminent la plupart du temps par l'éviction des locataires, ce qui détériore encore plus leur sort ».
La faible construction de logements locatifs a également été pointée du doigt. Au cours des neuf premiers mois de 2012, à peine 10 logements locatifs ont été mis en chantier dans la municipalité régionale de comté de Sainte-Thérèse-de-Blainville, alors que c'était le cas de 166 unités de condominiums. Or, le taux de logements locatifs inoccupés, qui devrait être de 3 % pour être considéré comme équilibré n'était que de 2 %, lors de la dernière enquête, menée à l'automne 2011.
Rattraper le retard des Laurentides
Le FRAPRU a rappelé que les Laurentides faisaient figure de parent pauvre dans le domaine du logement social. Alors que les HLM représentent 5,8 % des logements locatifs de l'ensemble du Québec, ce pourcentage n'est que de 4,5 % dans les Laurentides et de 2,6 % à Sainte-Thérèse. Véronique Laflamme considère que l'écart est aussi grand en ce qui a trait aux logements coopératifs et sans but lucratif : « De 1995 à la fin de 2010, à peine 580 logements ont été construits dans les Laurentides dans le cadre de programmes comme AccèsLogis, alors que ce nombre était de 24 400 à l'échelle du Québec ».
Elle ajoute que le retard des Laurentides en matière de logement social ne sera jamais rattrapé si les gouvernements fédéral et provincial n'augmentent pas leurs investissements en ce domaine : « Ce n'est pas avec 2 500 logements sociaux pour tout le Québec, comme c'est le cas en 2012-2013, qu'on va répondre aux besoins des ménages mal-logés des Laurentides et de Sainte-Thérèse en particulier ». À quelques jours du budget du ministre des Finances, Nicolas Marceau, elle presse le gouvernement du Parti québécois non seulement de respecter immédiatement son engagement d'augmenter ce nombre à « au moins 3 000 logements sociaux par année », mais aussi d'aller bien au-delà de cet objectif.
SOURCE : FRONT D'ACTION POPULAIRE EN REAMENAGEMENT URBAIN (FRAPRU)
Véronique Laflamme (418) 956-3403
www.commissionpopulairefrapru.org
Twitter : #cpi_frapru
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