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Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs30 mai, 2024, 12:30 ET
Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs exhorte les femmes à demander les renseignements dont elles ont besoin pour prendre la décision qui leur convient en matière de dépistage.
OTTAWA, ON, le 30 mai 2024 /CNW/ - Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs (Groupe d'étude canadien) a publié aujourd'hui une mise à jour de ses recommandations provisoires sur le dépistage du cancer du sein qui conclut qu'il convient d'évaluer soigneusement les bénéfices et les préjudices avant de décider de procéder à un dépistage.
Le Groupe d'étude canadien a procédé à un examen complet des données probantes de plus de 165 études, y compris des études observationnelles récentes, des essais contrôlés randomisés, des modélisations mathématiques, des données de Statistique Canada et d'autres sources, afin de s'assurer qu'il disposait des données les plus récentes pour étayer les recommandations provisoires. Cela a permis au groupe de mieux comprendre les bénéfices du dépistage. L'examen a également fait ressortir que, dans tous les groupes d'âge, les tests d'imagerie additionnels, les biopsies inutiles et les surdiagnostics comportent suffisamment de risques possibles pour qu'il faille les envisager avec soin avant d'avoir recours au dépistage du cancer du sein.
Les recommandations provisoires actualisées indiquent également que si une personne âgée de 40 à 74 ans choisit de se faire dépister après en avoir compris les bénéfices et les préjudices, on devrait lui offrir une mammographie tous les deux ou trois ans. La mammographie s'applique aux femmes (personnes dont le sexe assigné à la naissance est féminin) âgées de 40 ans et plus présentant un risque moyen ou un risque modérément élevé**.
Les recommandations ne s'appliquent pas aux personnes ayant des antécédents personnels ou familiaux importants de cancer du sein ou des mutations génétiques qui augmenteraient le risque de cancer du sein. Elles ne s'appliquent pas non plus aux personnes qui présentent des symptômes, tels qu'une bosse, à celles qui estiment être à haut risque et aux femmes transgenres.
Ces personnes doivent consulter un fournisseur de soins de santé pour connaître les options qui s'offrent à elles.
« Nous voulons tous trouver des moyens de réduire le fardeau de cette maladie et d'en améliorer les résultats », déclare la Dre Guylène Thériault, omnipraticienne, professeure de médecine factuelle et présidente du Groupe d'étude canadien et du groupe de travail sur le cancer du sein. « Les personnes pourraient trouver que les renseignements sur le dépistage du cancer du sein peuvent surprendre : le dépistage présente des bénéfices possibles, mais aussi des préjudices. Nous voulons que les femmes disposent de tous les renseignements nécessaires pour prendre la décision qui leur convient », ajoute-t-elle.
Le groupe de travail sur les lignes directrices comprenait quatre experts du cancer du sein - un oncologue médical, un radio-oncologue, un chirurgien en oncologie et un radiologue - trois patients-partenaires, ainsi que des omnipraticiens, une infirmière praticienne, des équipes chargées de l'examen des données probantes et d'autres experts.
« En tant que cliniciens qui voient des patientes atteintes d'un cancer du sein, nous comprenons la valeur que les patientes et leurs familles accordent au dépistage », déclare le Dr Henry Siu, omnipraticien et membre du Groupe d'étude canadien. « En même temps, nous ne pouvions pas ignorer les données actuelles en ce qui a trait à l'effet du dépistage sur la réduction du nombre de décès liés au cancer du sein. En tant qu'omnipraticien, mon travail consiste à aider les patientes à comprendre leur équilibre individuel entre les bénéfices et les préjudices du dépistage du cancer du sein lorsqu'elles décident si le dépistage leur convient ».
Dans le cadre de l'examen des données probantes, le Groupe d'étude canadien a procédé à un examen systématique des valeurs et des préférences des patientes en matière de dépistage du cancer du sein, qui a montré qu'une majorité de patientes âgées de 40 à 49 ans pourraient ne pas penser que les bénéfices sont supérieurs aux préjudices.
« Notre examen complet des données probantes a montré un avantage moindre chez les femmes de 40 à 49 ans par rapport aux femmes plus âgées, et il y a également des préjudices », déclare Nathalie Slavtcheva, infirmière praticienne et coprésidente du groupe de travail. « On remarque également une variabilité dans ce que les femmes choisiraient de faire si on leur donnait des renseignements sur les bénéfices et les préjudices du dépistage.
Il est important de souligner que si une personne présente un symptôme tel qu'une bosse, elle doit en parler à un fournisseur de soins de santé. Il ne s'agit pas d'un dépistage mais plutôt d'un diagnostic », précise la Dre Thériault.
Les recommandations diffèrent de celles des États-Unis, en partie à cause des différences entre les populations et les systèmes de soins de santé. Le Groupe d'étude canadien ne formule pas de recommandations particulières concernant les populations noires et racisées, et recommande de ne pas procéder à un dépistage supplémentaire pour les personnes ayant des seins denses, car il n'y a pas de preuve suffisante à cet égard.
« Nous nous joignons à la United States Preventive Services Task Force pour demander que davantage de recherches soient faites sur les incidences du dépistage sur les populations noires et autres populations racisées, et pour réclamer plus de recherches sur le dépistage supplémentaire pour les personnes ayant des seins denses », déclare le Dr Eddy Lang, médecin urgentiste à l'Université de Calgary et membre du Groupe d'étude canadien.
« L'essentiel est que les gens s'informent et fassent le choix qui leur convient », mentionne la Dre Kate Miller, omnipraticienne et membre du Groupe d'étude canadien. « Discutez avec votre fournisseur de soins de santé de ce qui vous convient ou utilisez les outils de notre site Web pour vous informer sur les bénéfices et les préjudices. Le cancer du sein est un risque pour toute personne dont le sexe assigné à la naissance est féminin, y compris les femmes, les hommes transgenres qui n'ont pas eu de double mastectomie et les personnes non binaires. Chaque personne devrait avoir accès à la fois aux renseignements dont elle a besoin et à la mammographie de dépistage si elle décide que c'est bon pour elle. »
Les recommandations provisoires et les outils d'aide à la décision pour les patients et les cliniciens sont disponibles à l'adresse suivante : https://canadiantaskforce.ca/public/?lang=fr. Le public pourra formuler des commentaires, pendant six semaines, à compter du 30 mai.
Le Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs est un groupe indépendant formé d'omnipraticiens, d'infirmières praticiennes, de spécialistes et d'experts en soins de santé préventifs et en méthodologie des lignes directrices. Il a pour mandat d'élaborer des lignes directrices nationales pour la pratique clinique fondées sur des données probantes pour les soins de santé primaires sur une série de sujets.
Les vues exprimées dans ce document ne représentent pas nécessairement celles de l'Agence de la santé publique du Canada.
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**Risque modérément élevé : Personnes ayant des seins denses de catégorie C ou D ou ayant des antécédents familiaux modérés (pas plus d'un parent au premier degré ou deux parents au second degré ayant reçu un diagnostic après l'âge de 50 ans). Pour en savoir plus. |
SOURCE Groupe d'étude canadien sur les soins de santé préventifs
Personne-ressource pour les médias pour entrevues : Kim Barnhardt, Communications, [email protected]
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