La Conférence des associations de cadres et de professionnels des universités
québécoises dénonce la loi 100
14 juin, 2010, 16:13 ET
QUÉBEC, le 14 juin /CNW Telbec/ - La Conférence des associations de cadres et de professionnels des universités québécoises (CACPUQ) se dit outrée par l'attitude gouvernementale dans la charge qu'elle mène contre l'autonomie des universités.
Après le projet de loi 38 qui s'attaque directement au pouvoir des universités de décider elles-mêmes de leurs règles de gouvernance, de la façon de constituer leur conseil d'administration et de décider du mode de désignation de leur premier dirigeant; après avoir, plus tôt cette année, décidé d'uniformiser les dates d'année financière à la grandeur du réseau, voilà maintenant que le gouvernement décrète, avec l'adoption de la loi 100, les augmentations salariales du personnel cadre pour les cinq prochaines années. Qui plus est, le gouvernement impose des coupures dans les budgets de fonctionnement qui compromettront, dès la prochaine année, la qualité de l'enseignement supérieur et de la recherche au Québec.
"Si la Ministre Courchesne veut gérer elle-même les universités qu'elle le dise et nous lui remettrons les clés" s'est indigné le président de la CACPUQ, Charles Simard. "Les universités ont déjà contribué à l'allègement des finances publiques, puisque nous sommes déjà sous-financés à raison de 400 M$ par année. La situation ne fera qu'empirer avec la loi 100. La formation du personnel est essentielle à l'atteinte de nos objectifs. Avec une coupure de 25 % du budget alloué à celle-ci, nous allons tout droit vers l'appauvrissement de notre pouvoir de faire avancer le savoir, véritable moteur de notre économie" a-t-il ajouté.
La CACPUQ est aussi inquiète que les principaux et les recteurs des universités aient la tentation d'accepter de négocier avec la ministre derrière des portes closes, une façon élégante de donner suite aux intentions gouvernementales. "Bien qu'elles soient redevables financièrement, les universités n'appartiennent ni au gouvernement, ni aux recteurs", clame le président de la CACPUQ. Un changement aussi fondamental des règles régissant les universités ne peut être légitime sans une vaste consultation publique. Nos dirigeants ont la responsabilité de représenter les intérêts de leurs communautés et la défense de ses gestionnaires. Avec un sous-financement de 400 M$ par année, le développement social et économique de tout le Québec est mis en péril" a poursuivi le président.
La CACPUQ propose un débat public sur l'avenir des universités. Elle somme le gouvernement de faire marche arrière et de retirer le projet de loi 38 et de soustraire les universités de la portée de la loi 100. Un débat public devrait inclure, en plus de la gouvernance, le sous-financement récurrent des universités, le dégel des frais de scolarité, le financement de la recherche et l'intrusion croissante du privé.
La Conférence des associations de cadres et de professionnels des universités québécoises regroupe et défend les intérêts des associations suivantes :
Association des cadres et professionnels de l'École Polytechnique; Association des cadres de l'Université du Québec à Montréal; Association des cadres de l'Université du Québec à Trois-Rivières; Association des cadres et professionnels de l'Université de Montréal; Association des cadres supérieurs et intermédiaires de l'Université Laval; Association du personnel administratif professionnel de l'Université Laval; McGill University Non-Academic Staff Association.
Renseignements: Charles Simard, président, Conférence des associations de cadres et de professionnels des universités québécoises (CACPUQ), (418) 656-3133, [email protected]
Partager cet article