La coopérative de transport maritime madelinienne menacée - Les Madelinots se mobilisent pour préserver la gestion de leur traversier
CAP-AUX-MEULES, QC, le 11 oct. 2017 /CNW Telbec/ - En réaction à la volonté de Transports Canada d'instaurer une nouvelle politique de gestion des traversiers dans l'Est du Canada, la communauté madelinienne se mobilise pour préserver la CTMA comme exploitant du service de traversier des Îles-de-la-Madeleine et demande d'être exclue d'un éventuel processus d'appel d'offres.
Une coalition composée des principaux porte-parole du milieu s'est réunie afin de défendre l'intérêt des Madelinots, qui est menacé par un éventuel processus d'appel d'offres pancanadien qui pourrait leur faire perdre le contrôle de leur service de traversier. Des motifs économiques, touristiques, de gouvernance locale ainsi que le caractère insulaire des Îles-de-la-Madeleine militent tous en faveur du retrait de la traverse Cap-aux-Meules - Souris du processus d'appel d'offres. Il en va du respect de l'expertise madelinienne bâtie par la CTMA depuis 46 ans pour offrir un service de traversier qui permet le désenclavement de l'archipel madelinot. Plusieurs chefs de file de la communauté en ont témoigné aujourd'hui.
« Notre statut particulier lié au caractère insulaire, dûment reconnu par le gouvernement du Québec, est indissociable de notre autonomie sur le plan du transport maritime. Une atteinte à cette autonomie représenterait un recul inacceptable pour les Madelinots », a déclaré Germain Chevarie, député des Îles-de-la-Madeleine.
Comptant plus de 500 employés, la CTMA génère une masse salariale annuelle de 19 millions de dollars et des retombées économiques locales de 35 millions de dollars. Cette coopérative, dont le siège social est aux Îles-de-la-Madeleine, est détenue, opérée et gérée par des Madelinots. Au fil des ans, la CTMA s'est développée en adéquation avec les besoins locaux, et fait partie intégrante du développement socioéconomique de la communauté.
« En 1944, les Madelinots ont créé une coopérative pour se doter d'un service de transport local adapté à leurs besoins. Cette coopérative est aujourd'hui un outil de développement économique essentiel, tant sur le plan des emplois, de la logistique de transport que de la politique d'achats locaux. La CTMA est devenue un véritable fleuron de l'économie des Îles. Il n'est pas question qu'un appel d'offres vienne le menacer », a affirmé Marius Arsenault, président de la Chambre de commerce des Îles.
Année après année, les services offerts par la CTMA sont reconnus pour leur grande fiabilité et sécurité. Des sondages d'opinion démontrent des taux de satisfaction de la clientèle toujours extrêmement élevés et des audits externes témoignent de la saine gestion financière des fonds administrés par la coopérative.
Le président de l'Association touristique régionale, Damien Déraspe, a tenu à rappeler que le tourisme est la deuxième industrie en importance pour l'économie des Îles. « Le service de traversier est la porte d'entrée principale des Îles. La CTMA est au cœur de notre développement touristique, elle s'assure notamment de l'équilibre essentiel entre le service de transport des Madelinots et l'achalandage touristique », a-t-il souligné.
Enfin, le maire sortant et candidat à la mairie de la municipalité des Îles-de-la-Madeleine, Jonathan Lapierre, a souligné l'importance de l'accessibilité au continent et de la gouvernance locale. « La proximité et la gouvernance locale de notre transport maritime comportent des avantages importants pour notre collectivité. Nous ne sommes pas prêts à risquer de perdre ces avantages dans un processus d'appel d'offres. Par exemple, lors d'une situation de crise, la prise de décisions locale permet d'agir rapidement et efficacement, ce qui est vital pour notre communauté isolée », a-t-il ajouté.
De son côté, la communauté anglophone souligne le rôle majeur de la CTMA dans l'exportation des produits de la pêche. « La pêche est le cœur de notre économie. La CTMA assure un service de transport fiable et adapté à nos besoins, c'est notre accès au continent », témoigne Rose-Elmonde Clarke, mairesse de la municipalité de Grosse-Île.
La Table des organismes communautaires (TOC) des Îles est également d'avis que la CTMA devrait être dûment accréditée par le gouvernement fédéral à poursuivre ses efforts afin d'offrir un service de traversier qui répond aux besoins des Madelinots en matière d'horaire, de flexibilité, de sécurité et de fiabilité. « Une relation de confiance qui s'est développée et qui dure depuis plus de 70 ans », indique Damien Turbide au nom de la TOC des Îles.
« Nous comptons tout mettre en œuvre pour que les Îles-de-la-Madeleine soient exclues d'un éventuel processus fédéral d'appel d'offres et que le service de traversier demeure entre les mains des Madelinots », a conclu le député des Îles-de-la-Madeleine, Germain Chevarie.
Rappelons que la CTMA opère le service de traversier entre Cap-aux-Meules et Souris depuis 1971. Cette coopérative de transport des Îles-de-la-Madeleine gère un budget d'opération annuel de plus de 25 millions de dollars pour ce service. Comptant plus de 100 000 personnes transportées annuellement, cette liaison maritime avec l'Île-du-Prince-Édouard constitue la principale porte d'accès entre les Îles et le continent.
SOURCE Aile parlementaire du Parti libéral du Québec
Noémie Déraspe, Attachée politique, Bureau de comté des Îles-de-la-Madeleine, (418) 986-4140
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