La Cour Suprême commet une erreur médicale dans le dossier de l'assistance médicale à mourir et l'euthanasie English
MONTRÉAL, le 6 févr. 2015 /CNW Telbec/ - Malgré la décision de la Cour suprême, la vie humaine demeure la valeur commune la plus précieuse par les Canadiens-le droit à la vie et le droit de protéger la vie. La vie est sacrée et sa valeur, inestimable. Ce principe est reconnu par la loi canadienne depuis la fondation de ce pays en 1867. Il est réaffirmé dans les Chartes canadienne et québécoise des droits fondamentaux. La décision de la Cour suprême du Canada est un changement radical qui s'éloigne de nos valeurs les plus chères.
L'histoire récente nous enseigne les dangers du concept que certaines « vies sont moins dignes de la vie ». Cela a commencé pour les enfants sévèrement handicapés en 1938 alors que le programme de T4 en Allemagne, sous surveillance de médecins, a permis l'euthanasie d'un grand nombre d'enfants handicapés et fut élargi pour permettre l'euthanasie de citoyens allemands âgés et aux personnes souffrant de maladie mentale. Plus récemment, l'expérience de la Belgique et des Pays-Bas est révélatrice, puisqu'il y est permis d'euthanasier sur demande des personnes qui ne sont pas en phase terminale de maladie, mais qui sont déprimées ou fatiguées de la vie. Aujourd'hui, les enfants sont candidats à l'euthanasie dans ces deux pays. Encore une fois, ce sont les médecins qui sont chargés de superviser le processus du suicide assisté.
Le Canada ne doit pas s'engager dans cette voie. L'éthique médicale fondamentale, fondée sur le serment d'Hippocrate qui valorise la vie humaine depuis 2500 ans, est axée sur le concept de guérir et de ne pas tuer. La médecine enseigne : « Nous soignons toujours, nous guérissons souvent, mais nous ne tuons jamais ». Est-ce que le serment médical de l'avenir sera « de guérir jusqu'à ce que vous deviez tuer »?
Est-ce que les patients luttant contre le cancer voudront être traités par les médecins pratiquant l'euthanasie et qui sont possiblement plus préoccupés par les coûts du système de santé que la valeur de la vie humaine?
Le manque des soins médicaux, y compris les soins palliatifs, ne doit pas devenir une justification pour cibler les membres les plus fragiles de notre société. Nous sommes près d'un précipice, mais ne pouvons pas permettre à nos citoyens les plus vulnérables d'être poussés au bas de la falaise par des gens plus puissants. Nous avons la responsabilité de défendre la vie de nos concitoyens qui cherchent désespérément à être soignés et soutenus au moment le plus critique de leur vie. Les coupures récentes dans les soins de santé, y compris les médicaments anticancéreux, est un son de cloche alarmant.
Il ne faut pas oublier que l'euthanasie (1) n'est pas un traitement médical, (2) ne fait pas partie des soins palliatifs, (3) est contraire au Code de déontologie des médecins du Québec, (4) est contraire aux normes et conventions internationales de santé, y compris celles de l'Association médicale mondiale, (5) est dangereuse comme forme de pratique médicale à cause des erreurs de diagnostic (marge allant jusqu'à 20%) et des erreurs de pronostic (marge allant jusqu'à 50%), et (6) ne peut pas suivre de balises sécuritaires. Par exemple en Belgique, 32% des personnes euthanasiées subissent cette procédure sans le consentement du patient ou de sa famille (Journal de l'Association Médicale Canadienne, édition du 15 juin 2010). Pour ces raisons, les soins palliatifs doivent être adoptés pour les soins en fin de vie et l'euthanasie et l'assistance médicale à mourir doivent être interdites.
Une Requête en Jugement Déclaratoire a été intentée à la Cour Supérieure du district de Montréal le 27 mai 2014 pour contester les articles de la loi 52 du Québec relatifs à l'euthanasie. Les requérants sont Mme Lisa D'Amico, citoyenne handicapée, et le Dr. Paul J. Saba, médecin de famille. Cette requête les oppose au Procureur Général du Québec et met en cause le Procureur Général du Canada, afin de faire déclarer qu'il est impossible de constater au Québec un consentement libre et éclairé des patients concernés par l'euthanasie vu leur vulnérabilité accentuée découlant du manque de ressources en matière de soins appropriés, en raison de leur état de santé et du manquement à l'accès universel aux soins palliatifs à toutes les personnes qui en ont besoin, notamment pour apaiser les souffrances.
Selon la Société canadienne des médecins de soins palliatifs, l'euthanasie est un geste qui consiste à causer délibérément la mort d'une autre personne pour mettre fin à ses souffrances. La médecine palliative n'inclue pas la pratique de l'euthanasie.
Les soins palliatifs appropriés ne sont pas offerts de façon égale sur tout le territoire québécois ni dans tous les établissements de soins et ne sont offerts qu'à des taux variant de 20 à 60% selon les régions et les types de maladies (Rapport de la Commission spéciale sur la question de mourir dans la dignité, mars 2012, page 26). Une majorité de patients n'y a donc pas accès et ne sera donc pas en mesure de faire un véritable choix libre et éclairé.
Il existe un risque réel de danger immédiat que la légalisation de l'euthanasie conduise à mettre fin rapidement malgré les balises, à la vie des personnes les plus vulnérables de notre société, au premier rang desquelles figurent les personnes handicapées.
L'euthanasie est un accroc à la Déclaration sur l'Euthanasie de l'Association Médicale Mondiale, qui représente 9 millions de médecins dans 100 pays, stipule ce qui suit « L'euthanasie est contraire à l'éthique… et doit être condamnée par la profession médicale et encourage les médecins à refuser de participer à un acte d'euthanasie, même si la loi nationale l'autorise ou la décriminalise dans certaines situations. »
Depuis que la Cour suprême a ouvert la porte pour permettre l'euthanasie de nos concitoyens les plus vulnérables, les demandeurs poursuivent leur requête à la Cour supérieure pour faire déclarer la loi 52 invalide. En outre, ils demandent au Parlement canadien qui est le corps législatif suprême de notre pays, de défendre les plus vulnérables de ses citoyens et de ne pas permettre le suicide assisté ou l'euthanasie de ses citoyens.
Lien URL du PDF : http://stream1.newswire.ca/media/2014/05/27/20140527_C1209_PDF_FR_2303.pdf
SOURCE Coalition des médecins pour la justice sociale
Dr Paul Saba, (514) 886-3447 ou (514) 249-8541, courriel : [email protected]; Lisa D'Amico : (514) 593-2927; Me Dominique Talarico : (514) 886-1616, courriel : [email protected]; Me Gérard Samet, (514) 210-4553
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