La couverture des besoins de base, tout le monde devrait y avoir droit!
QUÉBEC, le 26 nov. 2020 /CNW Telbec/ - Plus de 800 000 personnes n'arrivent pas à couvrir leurs besoins de base au Québec et la crise de la COVID-19 ne fait qu'exacerber leurs difficultés. Alors que s'amorce la saison des guignolées, les porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté, du Front commun des personnes assistées sociales du Québec (FCPASQ) et du Front d'action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) ont tenu un point de presse devant le bureau du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, Jean Boulet, pour lui demander de garantir à ces personnes, le plus rapidement possible, ce qui devrait être considéré comme un minimum au Québec : la couverture des besoins de base tels que définis par la Mesure du panier de consommation (MPC).
Les porte-parole du Collectif, Virginie Larivière, du FCPASQ, Stéphane Handfield, et du FRAPRU, Véronique Laflamme, ont une nouvelle fois dénoncé le refus du gouvernement du Québec d'accorder la moindre aide financière aux personnes en situation de pauvreté depuis le début de la crise. Tout ce qui est annoncé pour les personnes les plus mal prises, ce sont les maigres engagements du plan de lutte contre la pauvreté qui sont d'amener les personnes à l'Aide sociale à 55,1 % et les personnes à la Solidarité sociale à 77,6 % de la MPC. Cela leur donnera à peine 10 $ d'augmentation par mois à compter du 1er janvier 2021.
Les trois porte-parole ont aussi dénoncé le refus du gouvernement de tenir compte de la révision de la MPC que Statistique Canada a dévoilée en février dernier puis officialisée au mois de septembre. Rappelons que, pour une personne vivant seule à Montréal, le seuil de la MPC vient de passer de 17 820 $ par an à 20 080 $ (pour 2018). Cela signifie, par exemple, que les personnes au programme d'Aide sociale couvrent dorénavant moins de 50 % de leurs besoins de base et que les engagements minimalistes du dernier plan de lutte contre la pauvreté ne seront pas respectés.
Finalement, les porte-parole ont demandé au gouvernement de s'engager à garantir aux personnes en situation de pauvreté, le plus rapidement possible, ce qui devrait être considéré comme un minimum : la couverture des besoins de base tels que définis par la MPC. D'ailleurs, c'est la cible que vise le gouvernement pour les personnes avec des contraintes à l'emploi de longue durée qui seront admissibles au programme de Revenu de base en 2023. La MPC représente le minimum requis pour espérer vivre en santé et tout le monde devrait y avoir droit.
À la fin du point de presse, des représentant.e.s des trois organisations ont laissé des témoignages de personnes assistées sociales à l'entrée du Ministère, à l'attention du ministre Jean Boulet. Le point de presse s'inscrivait dans la campagne « La MPC (révisée!) : un minimum » du Collectif pour un Québec sans pauvreté.
CITATIONS
Citation de Virginie Larivière, porte-parole du Collectif pour un Québec sans pauvreté
« En partant, les engagements du gouvernement québécois envers les personnes les plus mal prises, les personnes assistées sociales, sont minimalistes. Donner moins que le minimum reconnu, c'est compromettre la santé et la dignité des gens. Dans ces circonstances, le refus du gouvernement d'utiliser la MPC révisée est proprement indécent car il représente un important manque à gagner pour des personnes à qui l'essentiel manque déjà. Pourquoi le gouvernement cautionne-t-il ainsi l'appauvrissement des gens ? »
Citation de Stéphane Handfield, porte-parole du FCPASQ
« La MPC, c'est un minimum. C'est pas la grosse vie : c'est être le 26 du mois et savoir qu'on va manger jusqu'au prochain chèque dans 5 jours. C'est pouvoir te chauffer l'hiver. C'est de temps en temps pouvoir dire « oui » quand on t'invite à aller au resto ou au cinéma, et ne plus être la personne qui vient juste si on paye à sa place. C'est offrir un petit quelque chose à tes petits-enfants à Noël. C'est arrêter de te demander qu'est-ce qui arrive si ton frigo te lâche, parce que tu finis déjà le mois avec 5$ dans tes poches. C'est pas grand-chose, la MPC. C'est simplement d'arrêter de stresser constamment pour survivre. »
Citation de Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU
« Alors que sévit une crise du logement, beaucoup trop de gens doivent actuellement recourir à l'aide alimentaire pour ne pas se retrouver en situation de non-paiement de loyer. Cette situation est inadmissible, particulièrement durant une pandémie. Le loyer moyen pour un logement d'une chambre à coucher est de 716 $, au Québec et les rares logements disponibles sont beaucoup plus chers. Ne pas augmenter la MPC, c'est faire le choix politique de laisser trop de gens vivre dans des situations de précarité dont les conséquences sont dramatiques. Il est urgent d'utiliser la MPC révisée, mais aussi d'adopter sans tarder d'autres mesures pour permettre aux personnes à faible revenu de vivre dans la dignité, en priorisant une augmentation de l'aide sociale et en investissant avec plus d'ambition dans le logement social. »
SOURCE Collectif pour un Québec sans pauvreté
Patrice Lemieux Breton (Collectif pour un Québec sans pauvreté) : [email protected] / 418 930-5969 ; Stéphane Handfield (FCPASQ) : [email protected] / 514 577-3279 ; Véronique Laflamme (FRAPRU) : [email protected] / 418 956-3403
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