La CSN devant la Commission de l'économie et du travail - Une enquête
publique est nécessaire sur le processus d'octroi par appel d'offres
QUÉBEC, le 25 nov. /CNW Telbec/ - La Confédération des syndicats nationaux et la CSN-Construction croient qu'il est dans l'intérêt de la population de lutter contre la criminalité sous toutes ses formes dans l'industrie de la construction. Le projet de loi no 73 constitue un bon pas vers l'avant, mais cela n'est pas suffisant. Pour la présidente de la CSN,
Pour la CSN, il y a lieu de faire la lumière sur l'ampleur du problème et sur le rôle que jouent divers consultants qui agissent en périphérie ou en dehors des activités de construction comme, par exemple, les firmes d'ingénieurs et d'avocats, d'informatique, de communication ou d'environnement. "Si on ne pose pas le bon diagnostic, on ne pourra prescrire le bon remède. Le gouvernement doit écouter le concert de voix réclamant une enquête publique", exhorte la présidente de la CSN. "Il n'est pas question ici d'une joute politique, mais bien d'une question d'intérêt public. Il est inadmissible que, dans une société libre et démocratique, des individus et des entreprises conspirent ensemble pour tirer avantage du bien commun. Il y a urgence d'effacer l'ardoise et de redonner à toute cette industrie ses lettres de noblesse."
Lutter contre le travail au noir
La CSN croit par ailleurs qu'il faut systématiser la lutte contre le travail au noir. En cette période de difficultés économiques, le gouvernement du Québec doit envoyer un signal fort qu'il ne tolérera plus ce type d'évasion fiscale en augmentant les effectifs du ministère du Revenu afin de contrer ce fléau.
Des travailleurs au noir et des entrepreneurs fautifs continuent de se faufiler sans encourir la moindre infraction de la part de la Commission de la construction du Québec (CCQ), parce que certaines dispositions du règlement relatif à la main-d'œuvre de l'industrie de la construction ne sont pas appliquées. Ces dernières stipulent que l'employeur doit attribuer un numéro d'embauche à tout salarié dès son embauche et en aviser la CCQ immédiatement.
"Lorsqu'une personne qui travaille au noir pour un entrepreneur se fait aborder par la CCQ afin de vérifier si elle a sa carte de compétence et depuis quand elle travaille sur le chantier, elle n'a qu'à montrer sa carte et affirmer qu'elle a commencé le matin même ou au début de la semaine, personne ne peut prouver le contraire. Par la suite, l'employeur n'a qu'à déclarer à la CCQ qu'il a embauché ledit salarié à la date précisée par le travailleur et le tour est joué", d'expliquer le président de la CSN-Construction,
C'est que le règlement doit être renforcé de façon à ce qu'aucun travailleur ne puisse être embauché avant que l'employeur ne reçoive un numéro d'embauche de la Commission de la construction du Québec.
Civiliser la question du placement
Finalement, la CSN et la CSN-Construction croient que le temps est venu pour le gouvernement de boucler ce dossier en engageant une vaste réflexion sur la question du placement dans l'industrie et en confiant à un forum crédible, comme le Comité consultatif de la main-d'œuvre et du travail, le soin de rédiger un avis sur la question. "Si on souhaite vraiment dissiper toutes tentatives de mainmise sur la liberté syndicale, si on souhaite éviter toutes possibilités de privilèges ou de conflits d'intérêts, il faut aller de l'avant et examiner toute la question du placement. Il en va du droit au travail et de la liberté d'association de milliers de travailleurs ainsi que de l'intégrité même de toute l'industrie", de conclure la présidente de la CSN.
La Confédération des syndicats nationaux regroupe environ 2 100 syndicats représentant plus de 300 000 travailleuses et travailleurs regroupés au sein de fédérations professionnelles, ainsi que sur une base régionale. Quant à la CSN-Construction, elle compte plus de 20 000 membres qui œuvrent dans tous les secteurs de cette industrie.
Renseignements: Michelle Filteau, directrice du Service des communications de la CSN, (514) 598-2162, cellulaire: (514) 894-1326
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