MONTRÉAL, le 13 mai 2022 /CNW Telbec/ - Sans faire trop de bruit, la SAQ accélère la priorisation de son offre en ligne et une automatisation des commandes dans son principal entrepôt de Montréal. Cette vision « à la Amazon » affecte déjà les employé-es de la succursale SAQ.com et risque d'en avoir un peu partout au Québec à moyen terme, à mesure que les clients se tournent vers ce service en ligne. Le SEMB-SAQ-CSN dénonce cette approche centralisatrice qui laisse moins de place aux régions et moins de place au service-conseil offert par les salarié-es.
« Nous voulons être consultés : nous avons des solutions qui permettraient un développement plus humain de la SAQ, avec de bons emplois dans toutes les régions du Québec et de bons conseils pour les clients. Nous ne voulons pas travailler pour un Amazon québécois de l'alcool ! », affirme Lisa Courtemanche, présidente du SEMB-SAQ-CSN.
La SAQ a déjà commencé à retirer de ses succursales certains produits de niche qui feront partie de l'offre de 20 000 alcools en ligne qu'elle préconise. Des communications internes montrent également son intention d'agrandir son entrepôt principal de Montréal et de se doter d'une nouvelle machine qui n'existe pas encore ailleurs dans le monde pour automatiser la préparation des commandes.
Les premiers employé-es touchés seront ceux de la succursale SAQ.com qui préparent les commandes en ligne et dont le transfert sur le site de l'entrepôt principal a été annoncé à partir du mois de septembre. « Il n'y a pas de garantie de poste pour l'ensemble des 53 employé-es réguliers et encore moins pour les 150 à temps partiel. C'est inadmissible ! Pourquoi manifester un tel manque de respect pour nos employé-es d'expérience ? La restructuration de la SAQ commence très mal », dénonce la présidente. La proposition initiale de la SAQ, refusée par le conseil général de novembre 2021, n'aurait permis qu'à une fraction de ses 200 travailleuses et travailleurs d'être transférée dans les nouvelles installations.
Le SEMB-SAQ-CSN propose une approche alternative basée sur la décentralisation des opérations, et qui reposerait sur un regroupement des produits vendus par la SAQ dans des succursales pivots dans chaque région du Québec. Encore plus simple qu'une machine distributrice, il suffirait que la SAQ mette en place un système qui permettrait aux clients d'acheter en ligne des produits disponibles dans les succursales près de chez eux. Cette façon de faire éviterait de faire venir de Montréal des bouteilles qui sont souvent déjà disponibles en région sous prétexte que quelques spécialités sont disponibles seulement à Montréal. « Notre proposition permettrait de conserver et même de créer de bons emplois en région, ce qui est une approche que le gouvernement de la CAQ préconise lui-même en voulant décentraliser des emplois d'organismes gouvernementaux. Pourquoi la SAQ ferait-elle l'inverse de ce que le gouvernement souhaite ? », s'interroge Lisa Courtemanche, qui se dit ouverte à discuter avec la direction d'une façon de faire qui aurait des objectifs similaires à ceux du syndicat. Le SEMB-SAQ-CSN demande une réelle ouverture aux solutions de remplacement dans les prochaines semaines, avant que la SAQ investisse des dizaines de millions de dollars à Montréal et qu'ils se retrouvent devant le fait accompli. Les membres du SEMB-SAQ-CSN veulent continuer à jouer un rôle central dans le commerce des boissons alcooliques, que ce soit en ligne ou en personne.
Le SEMB-SAQ-CSN ne comprend pas l'approche centralisatrice de la SAQ, qui va multiplier les transports de commandes à partir de Montréal, alors qu'une bonne partie des bouteilles sont déjà en région et qu'il serait possible d'y conserver les produits et les spécialités nécessaires pour combler la demande en ligne. « Concentrer les opérations à Montréal va générer plus de GES par le transport et ça comporte un risque beaucoup plus grand en cas de panne ou de sinistre qui surviendrait dans le seul entrepôt responsable de toutes les commandes en ligne », ajoute Dominique Daigneault, présidente du Conseil central du Montréal métropolitain. Cette dernière souligne par ailleurs que même Amazon n'a pas fait l'erreur de concentrer tous ses entrepôts du Québec sur un même site.
Le Syndicat des employé(e)s de magasins et de bureaux de la SAQ (SEMB-SAQ-CSN) a été fondé en 1964 et compte plus de 5500 membres qui se trouvent partout au Québec.
Le syndicat est affilié à la Fédération des employées et employés de services publics (FEESP-CSN) qui compte 65 000 membres dans les secteurs public et parapublic.
Fondée en 1921 et célébrant son 100e anniversaire, la CSN est une organisation syndicale qui œuvre pour une société solidaire, démocratique, juste, équitable et durable. À ce titre, elle s'engage dans plusieurs débats qui intéressent la société québécoise. Elle regroupe quelque 325 000 travailleuses et travailleurs réunis sur une base sectorielle ou professionnelle dans huit fédérations, ainsi que sur une base régionale dans treize conseils centraux, principalement sur le territoire du Québec.
SOURCE SEMB-SAQ-CSN, CCMM
SOURCE CSN
Thierry Larivière, Service des communications de la CSN, Téléphone : 514 966-4380, [email protected]
Partager cet article