QUÉBEC, le 24 avril 2025 /CNW/ - La Centrale des syndicats du Québec (CSQ) a fait valoir aujourd'hui, dans le cadre de son passage en commission parlementaire sur le projet de loi no 94, que, même si elle en appuie les objectifs, elle demeure réticente quant aux moyens proposés.
Le président de la CSQ, Éric Gingras, a présenté le mémoire en compagnie d'Éric Pronovost, président de la Fédération du personnel de soutien scolaire (FPSS-CSQ), et de Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels de l'éducation du Québec (FPPE-CSQ).
« Nous appuyons entièrement les objectifs du projet de loi : défendre la laïcité dans le réseau de l'éducation et l'égalité hommes-femmes ainsi qu'assurer la qualité des services éducatifs. Nous réitérons d'ailleurs notre entière collaboration pour aider le gouvernement et le ministère à relever les défis rencontrés par le réseau scolaire. Cependant, plusieurs moyens proposés nous laissent perplexes en raison de certains amalgames discutables et des effets néfastes pressentis, notamment pour le personnel du réseau scolaire et sur le vivre-ensemble », souligne d'entrée de jeu Éric Gingras.
Un pas de recul nécessaire
C'est dans cette optique que la CSQ et ses fédérations proposent de prendre un pas de recul sur certaines mesures et demandent que les travailleuses et travailleurs du réseau scolaire soient consultés sur celles-ci. Plus concrètement, la Centrale demande un moratoire sur l'interdiction du port de signes religieux pour tout le personnel du réseau scolaire afin de mieux analyser les impacts dans les milieux.
Elle recommande également de retirer et de mieux évaluer les répercussions des dispositions suivantes : celles modifiant les droits et obligations des enseignantes et enseignants, celles prévoyant l'obligation de soumettre la planification pédagogique et d'évaluer annuellement tous les profs du réseau scolaire public, celle sur la création de comités sur la qualité des services éducatifs et celle sur la publication d'un guide ministériel sur les bonnes pratiques.
« Les intentions derrière le projet de loi peuvent être louables. Mais, si elles sont mal appliquées, elles risquent d'aggraver la pénurie dans nos écoles, de priver les élèves de services essentiels et de fragiliser encore davantage le réseau scolaire. Il est possible de respecter les valeurs de laïcité tout en protégeant les droits fondamentaux du personnel de l'éducation », soutient Éric Pronovost, président de la FPSS-CSQ.
« À propos de l'usage du français auprès des élèves, nous souhaiterions une exemption pour les élèves en difficulté. Nous n'apprendrons rien à personne en spécifiant que ces élèves ont des limites souvent importantes liées à leur développement. Nous croyons qu'il est nécessaire d'en tenir compte et d'en faire une exception. Il faut que le personnel professionnel ait l'autonomie nécessaire pour déterminer, selon lui, quelles sont les mesures appropriées », ajoute Jacques Landry, président de la FPPE-CSQ.
Pour la CSQ et ses fédérations, même si ce n'est pas l'intention du ministre, en généralisant à l'ensemble du réseau scolaire public les problèmes liés à des cas exceptionnels et en répondant par une série de mesures régressives à l'encontre du personnel, dont une grande majorité est composée de femmes, le gouvernement contribue à porter un message dévalorisant à son égard. Enfin, les leaders syndicaux partagent l'inquiétude d'autres intervenants sur l'utilisation du pouvoir de dérogation aux chartes.
« Le réseau de l'éducation est porté à bout de bras par plus d'une centaine de milliers de travailleuses et de travailleurs compétents et dévoués. Ce dont ils ont besoin, c'est d'une meilleure reconnaissance, d'une plus grande valorisation ainsi que des ressources suffisantes à la disposition des milieux. C'est d'ailleurs pour ces raisons que nous souhaitons une grande réflexion collective sur l'avenir de l'éducation et l'égalité des chances », conclut Éric Gingras, président de la CSQ.
Pour consulter le mémoire de la CSQ, cliquez ici.
Profil de la CSQ
La CSQ représente plus de 225 000 membres, dont environ 125 000 font partie du personnel de l'éducation. La CSQ compte 11 fédérations qui regroupent quelque 240 syndicats affiliés; s'ajoute également l'AREQ, le mouvement des personnes retraitées CSQ. La CSQ est également présente dans les secteurs de la santé et des services sociaux, des services éducatifs à la petite enfance, du municipal, des loisirs, de la culture, du communautaire et des communications.
X : CSQ_Centrale
SOURCE Centrale des syndicats du Québec (CSQ)

Renseignements : Marie-Eve Imonti, Conseillères aux relations publiques et aux communications, 514 917-9641, [email protected]
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