La FAE dénonce l'adoption du projet de loi no 103
MONTRÉAL, le 18 oct. /CNW Telbec/ - La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) dénonce avec vigueur le recours au bâillon, par le gouvernement Charest, pour forcer l'adoption du projet de loi no103 sur les écoles passerelles. Le gouvernement entend se conformer de façon odieuse au jugement de la Cour suprême qui a invalidé la loi 104 qui permettait de colmater la brèche des écoles passerelles. La FAE rappelle que la Cour suprême s'est appuyée sur une constitution qu'aucun gouvernement québécois depuis 1982 n'a accepté de reconnaître, pour annuler la loi 104 adoptée à l'unanimité par l'Assemblée nationale.
Le projet de loi no103 permet de contourner l'obligation pour les francophones de fréquenter l'école française en exigeant simplement d'un élève qu'il fréquente pendant trois ans une école privée anglophone non subventionnée pour avoir accès à l'école publique anglophone.
« Il est inacceptable dans une société démocratique comme la nôtre que le gouvernement utilise un tel procédé pour faire adopter une loi comme celle-là qui vient compromettre la vitalité du français sous prétexte d'agir avec diligence pour se conformer au jugement de la Cour suprême du Canada. Déjà, on constate qu'un nombre croissant d'élèves francophones utilisent les écoles privées anglophones non subventionnées pour accéder à l'enseignement public en langue anglaise, enseignement autrement interdit d'accès. Avec l'adoption de cette loi, on peut facilement imaginer qu'on va créer un incitatif légal pour que de nombreux parents inscrivent leur enfant à l'école publique anglophone. Plusieurs s'inquiètent, à raison, de l'affaiblissement du statut du français en tant que langue commune au Québec. L'adoption de cette loi risque d'ébranler le fragile équilibre linguistique forgé au fil des ans et notre volonté de bâtir une société de langue française en Amérique du Nord », de déclarer le président de la FAE, Pierre St-Germain.
La FAE croit qu'il est crucial d'assurer à toutes et tous un accès à l'éducation, notamment en matière d'accueil et de francisation afin de favoriser l'intégration sociale et citoyenne. De même, la FAE affirme que l'école est un lieu de cohésion sociale et d'intégration citoyenne qui doit former des citoyennes et citoyens libres, égaux et responsables.
« La préservation du français en tant que langue commune devrait inciter le gouvernement à exiger que les écoles privées anglophones non subventionnées soient assujetties à la Charte de la langue française. Or, le gouvernement préfère par l'adoption du projet de loi no103 permettre aux mieux nantis de s'acheter un droit constitutionnel. Il lance de la sorte un très mauvais signal sur l'importance qu'il accorde à la préservation du fait français et bafoue le principe que toutes les citoyennes et tous les citoyens sont égaux devant la loi » d'ajouter, M. St-Germain.
La FAE invite la population à manifester son désaccord au sujet de l'adoption de cette loi, aujourd'hui, à 18 h devant les bureaux montréalais de Jean Charest, à l'angle des rues McGill et Sherbrooke ou à Québec devant l'Assemblée nationale.
La FAE regroupe neuf syndicats de l'enseignement qui représentent quelque 32 000 enseignantes et enseignants (le tiers du personnel enseignant au Québec) du préscolaire, du primaire, du secondaire, du milieu carcéral, de la formation professionnelle et de l'éducation des adultes ainsi que le personnel scolaire des écoles Peter Hall et du Centre académique Fournier.
Renseignements:
Source : | Fédération autonome de l'enseignement |
Renseignements : | Armand Dubois, conseiller du Service des communications 514 666-7763, poste 296 - bureau 514 910-1754 - cellulaire |
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