La Fédération des apiculteurs du Québec réclame des actions drastiques et rapides pour réduire l'usage des néonicotinoïdes
LONGUEUIL, QC, le 26 juin 2014 /CNW Telbec/ - Un groupe international de plusieurs dizaines de chercheurs a scruté plus de 800 études scientifiques portant sur les impacts des insecticides de la famille des néonicotinoïdes. Des conférences de presse viennent d'être tenues un peu partout dans le monde, dont à Ottawa, pour livrer les grandes conclusions de ce travail colossal mené sur plus de quatre ans. Une Québécoise, Madeleine Chagnon, fait partie de cette équipe de chercheurs indépendants.
Nous prendrons connaissance du rapport complet au moment de sa publication imminente dans une revue scientifique. En ce qui regarde les abeilles, les conclusions présentées en conférence de presse confirment que les pollinisateurs sont exposés en quasi-permanence et de multiples façons aux néonicotinoïdes qui sont omniprésents dans l'environnement. Le groupe confirme également que ces insecticides exercent une toxicité non seulement aiguë, mais aussi chronique sur les abeilles. Ces effets sous-létaux sont en effet nombreux et bien documentés par la science indépendante. Malheureusement, l'industrie et même l'Agence de réglementation de la lutte antiparasitaire (ARLA) refusaient pourtant jusqu'à maintenant de les reconnaître.
Cependant, les conclusions du groupe contiennent aussi une révélation fracassante, à savoir que les problèmes causés par l'usage actuel des néonicotinoïdes débordent largement du seul groupe des pollinisateurs. Une foule d'autres insectes, dont des invertébrés utiles à l'agriculture, seraient aussi atteints; des vertébrés, dont des oiseaux, subiraient également des impacts. Bref, les effets sur la biodiversité et les services écologiques procurés par les organismes utiles seraient majeurs! L'abeille domestique aura donc été l'indicateur précoce qu'un problème important menaçait la stabilité de notre écosystème.
La Fédération des apiculteurs du Québec (FAQ) insiste donc sur l'importance d'opérer une réduction drastique et rapide de l'usage des néonicotinoïdes en agriculture. Cette utilisation se fait actuellement à grande échelle. Telle que dictée par l'industrie agrochimique, elle présente le plus souvent un caractère strictement préventif. Elle n'est que très rarement appuyée par une menace démontrée des insectes ravageurs. L'apiculture, pas plus que l'écosystème rural, ne peut s'accommoder de cette façon de faire.
Depuis déjà plusieurs années, les apiculteurs font de la sensibilisation sur cette problématique. Ils travaillent en concertation avec l'UPA, les semenciers, les conseillers agricoles, etc. Bien que réels, les progrès sur le terrain sont bien trop timides et bien trop lents. La Fédération des apiculteurs du Québec presse donc les gouvernements fédéral et provincial à se soustraire à l'influence des lobbies et à prendre les mesures appropriées pour corriger rapidement le problème.
SOURCE : Fédération des apiculteurs du Québec
Source : Christine Jean, Directrice générale, Fédération des apiculteurs du Québec, Tél. : 450 679-0540, poste 8601; Information : Jean-Pierre Chapleau, Responsable du dossier néonicotinoïdes, Fédération des apiculteurs du Québec, Tél. : 819 828-3009 / 819 437-1743
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