La FEUQ dévoilera au grand jour les problèmes de gestion des universités
grâce au site internet www.vigieeducation.org!
QUÉBEC, le 16 août /CNW Telbec/ - En érigeant un mirador devant l'Assemblée nationale, les étudiants du Québec ont lancé un message clair aux députés membres de la Commission de la culture et de l'éducation : les étudiants auront leurs recteurs à l'œil. « Notre but, au cours des deux prochaines semaines, c'est de rendre publics certains mauvais choix que les universités ont faits. Pour ce faire, nous lançons un site internet qui fera le suivi des travaux de la commission : www.vigieeducation.org », a dévoilé Louis-Philippe Savoie, président de la FEUQ. « Il est primordial que les audiences des dirigeants d'établissement servent à s'assurer d'une bonne utilisation des fonds publics plutôt qu'à servir de porte-voix aux revendications de certains recteurs! »
En effet, du 16 au 27 août, le site internet sera mis à jour de manière journalière avec les informations recueillies par la FEUQ et ses associations membres afin de dénoncer les cas de mauvaise gestion des universités, les erreurs de parcours ou les dérapages immobiliers. Une dernière mise à jour sera faite le 7 septembre avec la comparution des universités McGill et Sherbrooke.
Des choix très discutables
Alors que les frais de scolarité augmentent de 6 % par année depuis trois ans, la masse salariale des cadres a augmenté de 83 % de 1997 à 2004, près de 11 % par année. Nul doute que la tendance s'est maintenue. « Et on ne parle pas du salaire démesuré de certains recteurs et doyens qui ont été révélés par les journaux cette année! Comment exiger des étudiants et de leurs familles une explosion de leur contribution financière dans un tel contexte? », s'est indigné le président de la FEUQ. Le salaire moyen des recteurs était de près de 234 000 $ en 2008.
La course à la clientèle et au développement immobilier entraine une pression accrue sur les budgets des universités. Encore aujourd'hui, des dépassements de coûts et des dérapages surviennent. À l'Université Laval, l'échec du nouvel outil de gestion informatique, Capsule, a coûté près de 26 millions de dollars dont 13 provenaient directement de la poche des étudiants. « Les étudiants en ont ras le bol que les recteurs dilapident leur argent sans qu'ils aient à rendre des comptes. Est-ce qu'on peut arrêter de jouer au Monopoly avec l'argent des étudiants et des contribuables? », demande Louis-Philippe Savoie.
Un autre exemple touche les relations extérieures. Les sommes investies y sont impressionnantes : 60 millions de dollars en 2009. Pour des fins de comparaison, le budget du ministère des Relations internationales du Québec atteint 113 millions $. « 60 millions, cela correspond à l'argent du dernier dégel pour l'année 2010-2011. Est-ce raisonnable? Peut-on faire mieux à moindre coût? », s'exclame M. Savoie.
Université Concordia
Première université à se présenter devant la commission, l'Université Concordia ne peut se targuer uniquement d'avoir un surplus budgétaire de 6 M$ en 2009. Cet excédent est peut-être expliqué, en partie, par le fait que l'Université perçoit auprès des étudiants 266 $ de plus en frais institutionnels obligatoires que la moyenne des universités québécoises.
Du côté des dépenses, certaines décisions sont, selon les étudiants, des plus étranges. Le salaire d'un conseiller spécial a atteint 288 765 $, prime de départ incluse, pour seulement un mois de travail. Rappelons aussi que l'ancien recteur, Claude Lajeunesse, avait quitté son poste en 2007, avant la fin de son mandat, raflant une généreuse prime de départ de 1,3 million.
C'est aussi l'université qui consacre le plus de fonds (16 M$ en 2008-2009) à ses relations extérieures, plus du quart de l'ensemble des universités (60 M$). « Peut-être y a-t-il de bonnes raisons qui expliquent ces décisions. Les membres de la Commission doivent les obtenir! », a exigé Louis-Philippe Savoie.
En terminant, la FEUQ tient à remercier la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) qui a tenu à se déplacer pour appuyer la démarche. Les collégiens, en tant que futurs étudiants universitaires, sont très critiques sur les questions de gestion des universités. C'est eux qui hériteront de la situation laissée par les recteurs.
Depuis plus de 20 ans, la FEUQ représente les étudiantes et les étudiants universitaires du Québec. Composée de 14 associations membres et forte de 115 000 membres, la FEUQ est le plus important groupe jeunesse au Québec. www.feuq.qc.ca
Renseignements:
Mathieu Le Blanc, attaché de presse FEUQ, bureau : (514) 396-3380, Cell. : (514) 609-3380
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