La FPJQ-Outaouais regrette la fin de la collaboration entre Pierre Allard et Le Droit
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FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC02 juin, 2014, 15:54 ET
OTTAWA, le 2 juin 2014 /CNW/ - La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ) déplore la façon dont le journal Le Droit a mis fin à son association avec l'éditorialiste invité Pierre Allard. Sa collaboration avec le quotidien a pris fin abruptement le 30 mai dernier.
Deux semaines auparavant, ce dernier signait un texte d'opinion dans son blogue personnel où il critiquait la décision des patrons de Power Corporation de mettre fin dans un avenir rapproché à la version papier des journaux régionaux appartenant à l'entreprise, dont Le Droit.
« C'est une situation regrettable, déplore la présidente de la FPJQ-Outaouais, Mylène Crête. Les artisans de l'information ont le droit de se prononcer sur l'avenir de leur média. Le texte de Pierre Allard était en quelque sorte un cri du cœur. Celui-ci a voulu susciter un débat sur l'avenir des journaux imprimés et, par le fait même, de celui des sources d'information régionales. »
La direction du Droit s'est justifiée vendredi soir en affirmant que cette décision survient dans le cadre d'une refonte de ses pages d'opinion. Il nous apparaît toutefois qu'elle a été précipitée en raison du texte de M. Allard. « Nous nous inquiétons du moment choisi pour mettre fin à cette participation, qui coïncide avec la publication du billet de Pierre Allard », souligne la présidente de la FPJQ-Outaouais, Mylène Crête.
Pierre Allard savait qu'il s'exposait à des sanctions en critiquant publiquement son employeur. Il s'agirait d'une décision hasardeuse pour tout journaliste, d'autant plus pour un éditorialiste dont les textes doivent refléter la position du journal. Toutefois, la punition nous semble sévère. Nous reconnaissons que les artisans de l'information doivent exercer un devoir de réserve, mais nous soulignons à nouveau qu'ils ont également le droit de se prononcer sur l'avenir de leur métier.
L'industrie de la presse est en train de vivre de grandes transformations. Dans ce contexte, il est tout à fait normal que les journalistes aient des interrogations sur l'avenir de l'information régionale dans les journaux de Gesca. Bien qu'il soit impossible de prédire l'avenir, la FPJQ-Outaouais croit qu'il est impératif de préserver la diversité des sources d'information. Nous croyons que Gesca a un devoir d'alimenter le débat sur l'avenir de ses journaux régionaux et non de le restreindre.
Le fait que M. Allard ait publié ce billet à tire personnel dans son blogue où il se présente comme éditorialiste au Droit peut être perçue comme une confusion des genres. La FPJQ-Outaouais demande donc à la direction du Droit de clarifier sa politique concernant les blogues personnels de ses employés.
Pierre Allard a connu une longue carrière au Droit. Depuis 1969, il a entre autres occupé les fonctions de reporter, de directeur de l'information et de rédacteur en chef. Il collaborait à titre d'éditorialiste invité depuis 2002. Pierre Allard est reconnu pour son intérêt envers les enjeux linguistiques de la minorité franco-ontarienne et ses prises de positions tranchées.
SOURCE : FEDERATION PROFESSIONNELLE DES JOURNALISTES DU QUEBEC
Mylène Crête, présidente de la FPJQ-Outaouais, (613) 617-5463
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