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Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université06 nov, 2019, 16:44 ET
MONTRÉAL, le 6 nov. 2019 /CNW Telbec/ - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) redoute les modifications apportées au Programme de l'expérience québécoise (PEQ) et entrées en vigueur le 1er novembre 2019, car celles-ci restreignent considérablement la liste des domaines de formation permettant l'accès au Certificat de sélection du Québec pour les étudiantes et étudiants internationaux.
La FQPPU est soulagée d'apprendre, dans l'annonce faite ce matin par le ministre Jolin-Barrette, que les étudiantes et étudiants internationaux qui ont déjà entamé une formation au Québec bénéficieront d'une clause de droits acquis. Cependant, la Fédération craint que cette réforme affecte le nombre d'inscriptions dans certaines disciplines universitaires, voire menace des programmes d'études à Montréal et dans les établissements en région. Elle déplore aussi les potentielles barrières à la recherche que ces modifications risquent de susciter, car le corps professoral universitaire québécois est fortement investi dans les réseaux scientifiques internationaux.
Pour la FQPPU, il est important d'éviter de rendre les universités québécoises tributaires des besoins à courte échéance du marché de l'emploi, notamment en raison des impacts sur le développement de la recherche et sur la diversité de l'offre de formation.
De plus, dans le contexte de la « révolution numérique » qui modifie profondément nos sociétés, notamment sur le plan de l'emploi, il nous faut maintenir au Québec une diversité de champs d'études et de recherches. Or, la réforme du PEQ réduira cette diversité et affectera le potentiel d'innovation. En renonçant aujourd'hui aux personnes intéressées non seulement à étudier, mais également à participer activement à l'essor de la société québécoise à la suite de leurs études, le Québec se prive de revenus, de talents et de contributions scientifiques et savantes nécessaires à notre avenir collectif.
Rappelons que les personnes engagées dans une formation universitaire s'intègrent plus aisément à la société québécoise, notamment parce que leurs diplômes sont reconnus par les employeurs, que leur parcours universitaire renforce leurs capacités à vivre en français et parce que leur insertion dans les réseaux académiques, sociaux et professionnels favorise cette intégration.
Avec la réforme du PEQ, le gouvernement envoie un message paradoxal, sinon même un message de fermeture, ruinant ainsi ses propres efforts pour attirer des étudiantes et des étudiants prometteurs dans tous les champs disciplinaires. Cette situation risque fort d'affecter durablement la réputation du Québec à l'étranger ainsi que celle de son réseau universitaire.
Pour toutes ces raisons, la FQPPU invite le gouvernement à surseoir à cette réforme le temps de mesurer ses impacts sur l'offre de formation et la capacité de recherche des universités. Elle se met également à sa disposition pour collaborer à ces réflexions importantes pour l'avenir du Québec et de l'université québécoise.
Depuis 1991, la FQPPU est l'instance de concertation et de représentation du corps professoral universitaire québécois.
SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université
Hans Poirier, 514-843-5953 (bureau), 514-755-5858 (portable)
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