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Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université25 mars, 2021, 21:00 ET
MONTRÉAL, le 25 mars 2021 /CNW Telbec/ - La Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université (FQPPU) accueille favorablement les investissements importants de 3,5 milliards de dollars (+3,9 %) consacrés au financement du fonctionnement des universités québécoises par le ministre des Finances, Éric Girard, dans son troisième budget dévoilé aujourd'hui. Elle est aussi satisfaite des efforts substantiels accordés aux Fonds de recherche du Québec, qui voient leurs budgets passer à 254,3 millions de dollars, une augmentation de 18,5 % par rapport au budget de 2020-21.
Le report de l'atteinte de l'équilibre budgétaire est également une bonne décision dans le contexte actuel, où le Québec aura besoin d'investissements pour soutenir sa relance à la suite de la pandémie. Malgré l'impact de la lutte à la COVID-19 sur les finances publiques, il est encourageant de constater que le gouvernement du Québec poursuit ses efforts en enseignement et en recherche universitaires ; des secteurs qui se sont avérés essentiels pour surmonter les défis auxquels nous faisons face actuellement et qui le sont tout autant pour prévenir de futures crises. À plus long terme, le fait de miser sur les transferts fédéraux pour résorber le déficit du Québec est toutefois un pari risqué, étant donné le peu de signaux positifs reçus jusqu'à aujourd'hui de la part du gouvernement canadien en cette matière.
En ce qui a trait aux enveloppes dédiées à l'enseignement supérieur, l'investissement de 15 millions de dollars par année sur cinq ans pour soutenir la santé psychologique des étudiant-e-s et du personnel est à saluer, étant donné les conséquences importantes de la pandémie observées sur le terrain. L'aide ponctuelle accordée cette année aux étudiant-e-s universitaires, par le biais de montants forfaitaires de 100 $ par session et de l'élimination des intérêts sur les prêts, pourra avoir un effet sur leur fardeau financier, qui s'est alourdi en raison des mesures de confinement et des fermetures de nombreuses entreprises.
La FQPPU est toutefois inquiète des investissements de 85 millions de dollars sur cinq ans visant à « déployer plus de solutions numériques dans les établissements d'enseignement supérieur » et « consolider et développer des pratiques pédagogiques spécialisées ». Si les professeur-e-s et les enseignant-e-s ont accepté de modifier leur enseignement pour faire face à l'urgence sanitaire, l'enseignement en mode non-présentiel a aussi démontré ses limites au cours des derniers mois, notamment en ce qui a trait à la capacité de maintenir l'attention et la motivation des étudiant-e-s, voire de ses effets sur la santé mentale des uns et des autres.
La Fédération insiste par ailleurs sur le fait que les professeur-e-s et les enseignant-e-s doivent conserver leurs prérogatives quant au choix des méthodes pédagogiques qu'ils privilégient, ce qui inclut le mode d'enseignement. Par conséquent, elle veut éviter que les sommes annoncées pour soutenir la formation à distance en contexte de pandémie soient utilisées ultérieurement pour justifier le déploiement ou l'imposition de modes d'enseignement hybrides ou comodaux une fois la crise sanitaire résorbée. Elle invite le ministère de l'Enseignement supérieur, une fois la pandémie terminée, à travailler de concert avec les professeur-e-s, les chargé-e-s de cours et les étudiant-e-s, à une évaluation des impacts des mesures d'enseignement à distance qui ont été déployées durant la pandémie -- et que tous ont considérées comme exceptionnelles depuis mars 2020 -- de manière à déterminer, sur une base documentée, comment utiliser de manière rationnelle et efficiente ces importants investissements.
Enfin, l'enveloppe de 150 millions de dollars sur cinq ans pour favoriser l'accès à l'enseignement supérieur, la persévérance et la hausse de la diplomation est une bonne nouvelle. La FQPPU est d'avis que ces investissements devraient viser particulièrement les étudiant-e-s de première génération, les Autochtones et les personnes issues des minorités, dans une perspective de renforcement des dispositions en matière d'équité, de diversité et d'inclusion à l'université.
Depuis 1991, la FQPPU est l'instance de concertation et de représentation du corps professoral québécois.
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SOURCE Fédération québécoise des professeures et professeurs d'université
Hans Poirier, FQPPU, 514 755-5858 (portable)
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