La francisation et l'intégration professionnelle des personnes immigrantes
QUÉBEC, le 20 févr. 2018 /CNW Telbec/ - La possibilité, pour des personnes immigrantes adultes au Québec, de poursuivre des parcours de francisation personnalisés, tout en recourant à divers services gouvernementaux ou institutionnels, peut contribuer à maximiser le rehaussement de leurs compétences en français. Voilà l'un des constats dressés par l'étude rendue publique aujourd'hui par le Conseil supérieur de la langue française (CSLF) et intitulée La francisation et l'intégration professionnelle des personnes immigrantes, signée par Charles Gagnon et Jennifer Dion.
Cette recherche a pour objectif de recenser les principaux acteurs de la francisation des immigrants adultes au Québec, de documenter les différentes formes que prend l'offre de francisation ainsi que de relever les constats actuels sur l'adéquation de ces services au regard de l'intégration professionnelle des personnes immigrantes. Elle s'appuie sur une recherche documentaire ainsi que sur des entretiens menés auprès de personnes issues de différents milieux concernés, qu'il s'agisse entre autres de ministères et d'établissements d'enseignement, ou encore d'organismes communautaires et d'organisations syndicales.
Au cours des dernières décennies, le Québec a diversifié ses bassins d'immigration en plus d'accroître le nombre de nouveaux arrivants admis annuellement sur son territoire. L'immigration devient dès lors un enjeu majeur discuté sous divers angles dans l'espace public, dont ceux de la francisation et de l'intégration professionnelle. Rappelons que le CSLF avait déjà ciblé la francisation des immigrants et leur insertion socioéconomique et civile parmi les domaines visés par ses activités de recherche.
Cette étude permet entre autres de documenter la multiplicité des parcours que peuvent emprunter les personnes immigrantes pour maîtriser le français, que ce soit notamment au regard de l'autonomie langagière ou de la francisation qualifiante, et elle permet aussi de constater que l'offre de cours en francisation contribue à l'intégration professionnelle des immigrants au Québec.
Certains autres constats
Précisons d'abord que l'offre gouvernementale en francisation pour les immigrants adultes vise l'atteinte d'une autonomie langagière permettant d'être fonctionnel en société et l'acquisition de connaissances nécessaires pour poursuivre des études ou intégrer le marché du travail.
La plupart des études empiriques sur la francisation des personnes immigrantes sont menées alors qu'elles sont en cours de participation. La période de « l'après-francisation » et l'influence des programmes offerts sur l'intégration professionnelle des immigrants constituent des questions moins souvent explorées. Parmi les constats recensés, il apparaît, en tenant compte d'un ensemble de facteurs, que le fait d'avoir terminé un cours de français contribue à faciliter l'accès à un premier emploi ainsi qu'à un emploi qualifié, mais qu'il s'agirait d'un facteur parmi d'autres et qu'il ne serait pas non plus le plus influent.
De cette manière, plusieurs facteurs autres que les connaissances linguistiques contribuent à expliquer les défis liés à l'intégration professionnelle des personnes immigrantes. Mentionnons à ce titre l'âge à l'immigration, la catégorie de sélection de la personne immigrante, les difficultés associées à la reconnaissance de l'expérience de travail et des diplômes acquis à l'étranger, certains modes de recrutement informel défavorisant les personnes non insérées dans des réseaux sociaux ou encore des attitudes et pratiques de certains employeurs jugées discriminatoires.
Aussi, outre les caractéristiques individuelles des apprenants, des facteurs relatifs à la structure et à l'organisation des cours ont aussi des effets sur l'acquisition et le rehaussement des compétences en français, s'agissant notamment de la durée de la formation, de la distance entre le lieu de résidence et celui de la formation, sinon de la compatibilité des horaires de cours avec les responsabilités familiales ou le travail.
L'étude du CSLF souligne par ailleurs que les cours de francisation en milieu de travail constituent pour leur part une formule qui privilégie la flexibilité sur le plan de l'emplacement de la formation, du nombre de participants, de l'horaire, des objectifs et de la contextualisation des apprentissages. De plus, la possibilité de suivre un cours durant les heures régulières de travail et celle d'être rémunéré durant cette période favorisent l'assiduité des personnes qui y participent.
L'implantation d'un guichet unique d'accès aux services gouvernementaux de francisation devrait, à terme, simplifier, voire accélérer l'amorce d'une démarche de francisation. La bonification du soutien financier apporté par le MIDI depuis le 1er août 2017 aux personnes immigrantes devrait en outre permettre d'accroître le nombre d'entre elles qui suivent des cours de francisation dans les commissions scolaires et qui bénéficient d'une allocation de participation.
L'étude est accessible dans la section Études de la Bibliothèque virtuelle du site Web du CSLF.
À propos du CSLF
Le CSLF a pour mission de conseiller la ministre responsable de la Protection et de la Promotion de la langue française sur toute question relative à la langue française au Québec. De plus, il peut informer le public sur toute question qui concerne le français au Québec.
Source : Conseil supérieur de la langue française
Téléphone : 418 643-2740
Courriel : [email protected]
SOURCE Conseil supérieur de la langue française
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