La fusion des CSSS de Montréal est une mauvaise nouvelle pour les services en santé mentale offerts par les psychologues des CLSC
MONTRÉAL, le 19 août 2014 /CNW Telbec/ - Pour le président de l'Association des psychologues du Québec (APQ), M. Charles Roy, il est difficile d'être optimiste pour l'avenir des services offerts par les psychologues dans les CLSC, notamment en santé mentale. La fusion des CSSS rime souvent avec la fin des services de proximité ainsi qu'avec d'importantes compressions dans les services de prévention et de santé publique. Une fois de plus, nous craignons que ce soit la santé mentale qui fasse les frais de ces fusions et de la réorganisation de services qui les accompagnera.
Si certaines personnes considèrent normal qu'il y ait au moins un centre hospitalier par CSSS, il ne faut cependant pas oublier que ces mêmes centres hospitaliers ont tendance à s'approprier la part du lion pour ce qui est des ressources financières et humaines d'un même territoire. Ainsi, M. Roy nous rappelle que « Lorsque nous lisons attentivement les bilans des fusions de la réforme Couillard de 2003, il semble assez clair qu'un des impacts majeurs de ces fusions fut le déplacement, sur un même territoire, des ressources des CLSC vers les hôpitaux. »
Encore dernièrement, on comprenait que les compressions allaient se faire au détriment des services de première ligne vers les services d'urgence et de soins. Même si quelques personnes semblent dire qu'il n'y a aucun lien entre les fusions annoncées et les compressions budgétaires, l'histoire nous apprend l'inverse. Ainsi, le désir de fusion des CSSS sans centre hospitalier avec des CSSS qui en possèdent au moins un semble répondre à des impératifs de remodelage budgétaire plus qu'à ceux d'une intégration des services offerts à Montréal.
Nous sortons à peine de la dernière restructuration qui aura pris presque 10 ans et aura monopolisé des énergies et ressources humaines et financières qui ne sont pas allées aux services directs. Sans compter que les économies d'échelle promises n'ont pas été au rendez-vous jusqu'à présent: le nombre de cadres a augmenté au cours du dernier remodelage du réseau alors qu'il devait le réduire. À titre d'exemple, le réseau compte près de 1000 cadres intermédiaires de plus en 2013 comparativement à 2009 (nous sommes passés de 8855 à 9741 cadres intermédiaires pour cette période).
« Nous ne sommes pas dupes. Nous savons bien comment ces opérations se terminent. Nous ne sommes pas à notre premier brassage administratif de ce genre et chaque fois, nous perdons de l'expertise de proximité notamment en santé mentale. » de conclure M.Roy.
L'APQ est le plus grand regroupement de psychologues à adhésion volontaire. Elle regroupe plus de 1500 psychologues de tous les secteurs d'activité (santé, éducation, privé…) et de toutes les régions du Québec. Elle a comme mission de défendre les droits et promouvoir les intérêts de ses membres sur les plans professionnel, économique, social, culturel et scientifique; De favoriser l'excellence, le développement et l'intégrité des services psychologiques et représenter les intérêts de la profession; De veiller à l'avancement de la psychologie en tant que profession, art et science, ainsi que comme moyen de promouvoir le bien-être humain.
SOURCE : Association des psychologues du Québec
Charles Roy à [email protected]; Disponible mardi le 19 août par téléphone, entre 11h00 et 12h30, entre 13h00 et 13h30, entre 14h30 et 15h30 et entre 16h30 et 17h00; À : 514 273-5600 # 4610
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