La Ligue des droits et libertés se fait entendre à la Consultation de la
Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse sur le
profilage racial et ses conséquences
MONTRÉAL, le 27 mai /CNW Telbec/ - C'est aujourd'hui que la Ligue des droits et libertés se fera entendre aux audiences de la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse du Québec (CDPDJ) lors de la Consultation sur le profilage racial et ses conséquences et présentera six recommandations afin de lutter contre le profilage racial.
La Ligue des droits et libertés salue positivement la démarche initiée par la CDPDJ. "Le contexte exige cependant de la CDPDJ qu'elle joue un rôle-clé et interpelle directement la classe politique, afin que celle-ci livre un message clair à ceux et celles qui pratiquent le profilage racial, par l'adoption de mesures qui seront de nature à décourager ces pratiques. La CDPDJ doit donc s'imposer dans son rôle de chien de garde des droits protégés par la Charte des droits et libertés de la personne", affirme Nicole Fillion, coordonnatrice de la Ligue des droits et libertés.
Dans son mémoire, la Ligue des droits et libertés identifie en particulier trois facteurs favorisant les pratiques de profilage : l'impunité policière, la lutte aux gangs de rue et la réglementation portant sur les incivilités.
"Les différents mécanismes actuels de recours et d'enquête renforcent la perception que les policiers jouissent d'impunité. Ces dernières années, plusieurs cas ont ébranlé la réputation de nos services de police et accentué la méfiance de certains groupes, des jeunes et des minorités visibles en particulier, à l'égard du SPVM. Tout cela a pour effet d'exacerber le sentiment que tous ne jouissent pas des mêmes droits et n'ont pas droit à la même protection contre les abus" mentionne Philippe Robert de Massy, avocat et militant de la Ligue des droits et libertés.
Considérant la question de la lutte aux incivilités, Me Robert de Massy ajoute que "le policier peut considérer que tout jeune ou toute personne "hors norme", en apparence innocent, est un délinquant qui s'ignore, surtout s'il est identifié à une minorité ethnoculturelle. Cela débouche donc fréquemment sur des pratiques de profilage ! Il faut donc réviser toute réglementation et mesure portant sur les incivilités et susceptible de favoriser des pratiques de profilage racial."
Puisque c'est l'ensemble des mécanismes de contrôle et de surveillance de la conduite des policiers qui est en cause, et considérant la juridiction de la CDPDJ, la Ligue des droits et libertés demande à la CDPDJ de prendre une part active dans les démarches visant à obtenir une révision complète de ces différents mécanismes. "Il faut exiger des élus de revoir les mandats confiés aux procureurs chargés de défendre les policiers dans des causes de profilage racial" conclu Me Robert de Massy.
La Ligue des droits et libertés, un organisme à but non lucratif, indépendant et non partisan, poursuit différentes luttes contre la discrimination et contre toute forme d'abus de pouvoir, pour la défense des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels. Concernant plus spécifiquement la problématique du profilage racial, rappelons qu'au lendemain des événements qui ont marqué Montréal-Nord en août 2008, la Ligue des droits et libertés est intervenue publiquement à plusieurs reprises pour réclamer une enquête publique large.
Renseignements: et entrevues: Marie-Josée Béliveau, Ligue des droits et libertés, (514) 715-7727; Pour lire le mémoire présenté à la consultation: http://liguedesdroits.ca/assets/files/publications/rapports/avis_liguedesdroitsetlibertes_consult_cdpdj_profilageracial_mai2010.pdf
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