La majorité des Canadiens s'inquiètent du prix des médicaments contre le
cancer
L'absence d'initiative de la part du gouvernement fédéral pour l'instauration d'un programme d'assurance national pour les médicaments onéreux préoccupe la Société canadienne du cancer au plus haut point
TORONTO, le 29 sept. /CNW/ - Selon les résultats d'un sondage publiés aujourd'hui par la Société canadienne du cancer, une vaste majorité de Canadiens - 85 % — disent que, s'ils recevaient un diagnostic de cancer, le prix des médicaments drainerait leurs finances personnelles.
Quarante-sept pour cent des personnes sondées ont affirmé que le coût aurait des répercussions négatives « considérables » sur leurs finances. Une fois que celles-ci ont pris connaissance du prix habituel des nouveaux médicaments anticancéreux, le taux a grimpé à 58 %, et 10 % ont déclaré qu'elles n'auraient pas les moyens de se les procurer.
Près des trois quarts des nouveaux médicaments anticancéreux qui se prennent à domicile coûtent plus de 20 000 $. Le prix moyen d'une série de traitements utilisant les nouveaux médicaments contre le cancer est de 65 000 $ — équivalant presque au revenu annuel moyen des Canadiens.
Les nouveaux médicaments anticancéreux onéreux lancés durant les dernières années ont mis à nu les lacunes et les écarts inhérents au système disparate de couverture, qui est à l'origine des difficultés financières de nombreux patients atteints de cancer.
« Il est inacceptable que les patients atteints de cancer aient à s'inquiéter de la façon dont ils paieront les médicaments dont ils ont besoin, déclare Aaron Levo, directeur par intérim, Questions d'intérêt public, Société canadienne du cancer. Cet enjeu menace sérieusement l'accès universel aux soins de santé, une pierre angulaire du système public de soins de santé du Canada. Le manque apparent de considération du gouvernement fédéral à l'égard de cet enjeu crucial en matière de santé pour les Canadiens préoccupe et indigne la Société. »
Les résultats du sondage révèlent également que :
- Seulement 34 % des Canadiens sont certains que le système de soins de santé fournira des médicaments anticancéreux abordables.
- Soixante-quatorze pour cent des Canadiens appuieraient un programme d'assurance national pour les médicaments onéreux qui couvrirait le coût total des médicaments sur ordonnance, à l'exclusion de toute dépense de la part du patient.
- Soixante-dix pour cent des Canadiens seraient en faveur d'un régime d'assurance national pour les médicaments onéreux qui couvrirait les médicaments sur ordonnance en fonction du revenu. (Le gouvernement fédéral assumerait le coût des médicaments sur ordonnance dépassant 3 % du revenu net. Le patient se chargerait de tous les coûts en deçà de ce niveau, en combinant les régimes provincial et privé et ses fonds personnels.)
« Les Canadiens sont clairement en faveur de l'instauration d'un programme national apte à les aider à payer les médicaments contre le cancer, mais, malheureusement, ils ont de moins en moins confiance en la capacité du système de soins de santé du Canada d'apporter des solutions, affirme M. Levo. »
Écarts entre les provinces
Il existe d'importants écarts entre les provinces et entre les assureurs publics et privés quant au choix des médicaments anticancéreux à couvrir et à l'étendue de la couverture. Cela crée des situations où les patients d'une province se voient obligés d'assumer personnellement les médicaments anticancéreux, contrairement à ceux d'une autre province. En outre, les provinces n'offrent pas toutes les mêmes médicaments contre le cancer.
« L'absence d'un point de vue national sur la couverture des médicaments entraîne un glissement inquiétant d'un système de soins de santé universel à un système fondé sur le code postal et le portefeuille », ajoute M. Levo.
Selon les résultats du sondage, 81 % des Canadiens appuieraient les initiatives du gouvernement fédéral - au moyen de programmes soutenus par des fonds fédéraux - visant la réduction ou l'élimination des écarts provinciaux liés à l'offre et au prix des médicaments contre le cancer.
« On assiste à un besoin urgent de concertation entre le gouvernement fédéral et les provinces afin d'assurer une couverture uniforme des médicaments partout au Canada et de concevoir des stratégies pour soulager le fardeau financier infligé aux patients », précise M. Levo.
Selon Paul Lapierre, vice-président, Affaires publiques et lutte contre le cancer, Société canadienne du cancer, l'approche rapide du renouvellement de l'Accord sur la santé de 2004 est une occasion pour le gouvernement fédéral de renouveler son engagement à l'égard d'un système de soins de santé universel, accessible et de haute qualité à l'intention de tous les Canadiens.
« Le fait que les familles canadiennes sont aux prises avec le prix élevé des médicaments en raison de leur lieu de résidence est honteux, et la situation ne fera qu'empirer si le gouvernement fédéral demeure inactif », affirme M. Lapierre.
Symposium sur l'accès aux médicaments contre le cancer
Dans le but d'aider à trouver des solutions aux répercussions financières du prix croissant des médicaments anticancéreux sur les Canadiens, la Société canadienne du cancer coprésentera le second symposium annuel sur l'accès aux médicaments contre le cancer le jeudi 30 septembre, à Ottawa. Les autres coprésentateurs sont le Réseau canadien de lutte contre le cancer et le Forum des politiques publiques.
Ce forum découle du symposium de 2009 qui, pour la première fois, a réuni des représentants issus de tous les secteurs dans le but d'acquérir une connaissance commune des enjeux. Cette année, des dirigeants supérieurs se pencheront sur des stratégies particulières destinées à combler les lacunes principales de l'accès aux médicaments contre le cancer, et ils déclencheront la recherche de solutions applicables. Les délégués comprennent des représentants du gouvernement, des entreprises pharmaceutiques, des compagnies d'assurance, des groupes bénévoles ainsi que des associations médicales et d'infirmières. Peter Goodhand, président et chef de la direction de la Société canadienne du cancer, participera à un débat d'experts.
« Des années après les promesses faites par le gouvernement fédéral, notre pays est toujours aux prises avec les mêmes enjeux en matière de médicaments onéreux, déclare M. Levo. La Société canadienne du cancer s'efforce de trouver des solutions, et nous exhortons le gouvernement fédéral à réunir tous les partis dans le même but. »
À propos du sondage
Du 9 au 13 septembre 2010, la firme Pollara a mené un sondage en ligne auprès d'un échantillon représentatif composé de 2334 Canadiens de 18 ans et plus. La marge d'erreur généralement associée à un échantillon de cette taille serait de plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20.
La Société canadienne du cancer combat le cancer en faisant tout ce qu'elle peut pour prévenir la maladie, sauver des vies et soutenir les personnes touchées. Joignez-vous au combat! Rendez-vous au combatpourlavie.ca et voyez comment vous pouvez aider. Lorsque vous désirez en apprendre davantage sur le cancer, visitez notre site Web à cancer.ca ou communiquez sans frais avec notre Service d'information sur le cancer bilingue, au 1 888 939-3333.
Fiche d'information médias no 1 (de 2) pour : La majorité des Canadiens s'inquiètent du prix des médicaments contre le cancer
Les médicaments anticancéreux proposent aux patients de nouveaux choix de traitements, mais les récentes générations de médicaments peuvent s'avérer onéreuses. Les médicaments administrés en milieu hospitalier ou en clinique sont gratuits - c'est-à-dire qu'ils sont couverts par le système de santé financé par le gouvernement du Canada. Toutefois, dans la plupart des provinces, les médicaments se prennent de plus en plus à domicile et relèvent du patient. Il n'existe aucune norme nationale convenue sur le montant que les Canadiens devraient débourser pour obtenir les médicaments anticancéreux.
Une famille canadienne sur douze est aux prises avec le coût exorbitant des médicaments (généralement considéré comme supérieur à 3 % du revenu net du ménage), et ce, même dans les provinces dotées d'une couverture universelle. De nombreux Canadiens, notamment les travailleurs saisonniers ou autonomes et les travailleurs à faible revenu, n'ont pas accès à une assurance abordable. Les employés qui perdent leur emploi sont vulnérables en raison du fait que presque toutes les assurances privées sont commanditées par les employeurs.
Au cours des 20 dernières années, la part des budgets provinciaux de lutte contre le cancer allouée aux médicaments a triplé dans certaines régions. Cela est attribuable en partie à la hausse de la demande et, en partie, au prix accru des médicaments. Les efforts déployés par les régimes publics et privés pour restreindre leurs dépenses entraînent un déplacement croissant des coûts vers les patients, pouvant influencer leurs choix de traitements. Lors d'un récent sondage, 80 % des oncologues canadiens ont admis que la capacité d'un patient d'assumer le coût prévu des médicaments a une influence sur leurs recommandations en matière de traitements.
Selon le rapport de 2009 de la Société canadienne du cancer intitulé Améliorer l'accès des Canadiens aux médicaments traitant le cancer :
- Près de 50 % des nouveaux médicaments anticancéreux se prennent à domicile et, dans la plupart des provinces, les patients se verraient donc tenus d'en assumer le coût total.
- Près des trois quarts des médicaments anticancéreux qui se prennent à domicile coûtent plus de 20 000 $.
- Le prix moyen d'une série de traitements utilisant les nouveaux médicaments contre le cancer est de 65 000 $ — équivalant presque au revenu annuel moyen des Canadiens.
- Bon nombre de gouvernements provinciaux ont instauré des programmes de médicaments onéreux en vue d'offrir à leurs résidents au moins une forme de protection.
- Les assureurs privés ont haussé les indemnités maximales des réclamations pour refléter le prix réel des nouveaux médicaments. Toutefois, certains régimes privés fixent aux coûts des maximums annuels ou globaux, dont bon nombre sont inférieurs au prix des nouveaux médicaments anticancéreux.
- Les provinces n'ont convenu d'aucune norme sur le montant que les Canadiens devraient débourser pour obtenir les médicaments sur ordonnance.
Résultats de sondage supplémentaires
- Quatre-vingt-un pour cent des Canadiens ne connaissent pas le régime de couverture des médicaments de leur province. Seulement 4 % sont très au courant de la disponibilité et du prix des médicaments anticancéreux dans leur province.
- De façon générale, dans les cas de diagnostic de cancer, les Canadiens assumeraient le coût des médicaments anticancéreux de façon suivante :
- Les prestations de maladie offertes en vertu d'un régime commandité par l'employeur (41 %)
- Les économies ou revenus (38 %)
- Les régimes d'assurance médicaments privés (24 %)
- Parmi les répondants qui considèrent que les patients atteints de cancer ne devraient rien débourser pour se procurer leurs médicaments, 31 % sont disposés à une hausse des impôts et 28 % souscrivent, en échange, à une diminution des services dans des domaines autres que les soins de santé.
À propos du sondage :
Du 9 au 13 septembre 2010, la firme Pollara a mené un sondage en ligne auprès d'un échantillon représentatif composé de 2334 Canadiens de 18 ans et plus. La marge d'erreur généralement associée à un échantillon de cette taille serait de plus ou moins 2 %, 19 fois sur 20.
La Société canadienne du cancer combat le cancer en faisant tout ce qu'elle peut pour prévenir la maladie, sauver des vies et soutenir les personnes touchées. Joignez-vous au combat! Rendez-vous au combatpourlavie.ca et voyez comment vous pouvez aider. Lorsque vous désirez en apprendre davantage sur le cancer, visitez notre site Web à cancer.ca ou communiquez sans frais avec notre Service d'information sur le cancer bilingue, au 1 888 939-3333.
Fiche d'information médias no 2 (de 2) pour : La majorité des Canadiens s'inquiètent du prix des médicaments contre le cancer
Le récit d'Andrew
Andrew Goodridge dit qu'il échappe à la faillite grâce uniquement à la générosité de sa famille et de ses amis.
En mars 2009, le gestionnaire immobilier de Fredericton (Nouveau-Brunswick) alors âgé de 41 ans recevait un diagnostic de cancer colorectal de stade 4 qui s'était propagé au foie. Les médecins ont recommandé de réduire le volume de la tumeur en utilisant un médicament appelé Avastin, de concert avec une chimiothérapie, préalablement à une chirurgie visant à éliminer le reste des tissus atteints.
Mais le Nouveau-Brunswick ne couvrait pas l'Avastin. Pour se procurer le médicament, M. Goodridge devait alors débourser 6250 $ par mois, ou 75 000 $ par an. Par ailleurs, les régimes d'assurance médicaments privés ne couvraient pas l'Avastin.
« Je gagne un salaire à cinq chiffres, mais j'étais très inquiet sur le plan financier, affirme-t-il. Toutes les semaines, je me rendais en oncologie, et je voyais des personnes devant choisir entre la ruine financière et le salon funéraire. »
Ses amis et les membres de sa famille de Fredericton et St. John's (Terre-Neuve), sa ville natale, ont amassé 125 000 $. À la suite de pressions exercées par M. Goodridge, le Nouveau-Brunswick a finalement commencé à financer l'Avastin - mais la province ne possède toujours pas de régime universel de médicaments onéreux, à l'instar de l'Île-du-Prince-Édouard.
À l'heure actuelle, M. Goodridge se remet d'une troisième chirurgie qui avait pour but d'éliminer le cancer de son foie, et il se réjouit à la perspective d'une dernière intervention visant à retirer le reste du cancer avant Noël - et de l'égalité d'accès aux médicaments vitaux pour tous d'un bout à l'autre du pays.
« Cela est honteux, dit-il. Les gouvernements laissent les citoyens les plus vulnérables se débrouiller seuls. »
La Société canadienne du cancer combat le cancer en faisant tout ce qu'elle peut pour prévenir la maladie, sauver des vies et soutenir les personnes touchées. Joignez-vous au combat! Rendez-vous au combatpourlavie.ca et voyez comment vous pouvez aider. Lorsque vous désirez en apprendre davantage sur le cancer, visitez notre site Web à cancer.ca ou communiquez sans frais avec notre Service d'information sur le cancer bilingue, au 1 888 939-3333.
Renseignements:
Pour obtenir un exemplaire du sondage ou planifier une entrevue, contactez :
Alexa Giorgi, spécialiste en communications bilingue
416 934-5681
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