OTTAWA, ON, le 17 oct. 2024 /CNW/ - Alors que le Bloc Québécois pousse le gouvernement libéral minoritaire à augmenter les paiements de la Sécurité de la vieillesse (SV), un débat plus large sur la façon dont le gouvernement fédéral choisit de répartir ses dépenses entre les cohortes d'âge fait rage à Ottawa.
Selon le directeur parlementaire du budget, l'augmentation de 10 % des paiements de la SV pour les individus de 65 à 74 ans représente un montant équivalent à environ 4 milliards de dollars par an. En tant que défenseurs des droits de l'enfant, nous nous posons la question suivante : si l'on peut faire preuve d'une telle ambition budgétaire pour les aînés, quelle ambition reste-t-il pour les enfants dans les couloirs du Parlement?
Les opinions des enfants sont rarement entendues et prises en compte dans le discours politique. Les enfants ne votent pas et ne participent pas aux processus politiques.
Qu'est-ce qu'un budget annuel d'environ 4 milliards de dollars pourrait apporter aux enfants et à leurs familles ?
Il permettrait à chacun des quelque 350 000 enfants nés ou adoptés au Canada de bénéficier d'un temps protégé et convenablement rémunéré auprès d'un parent ou d'un soignant principal pendant les premiers mois cruciaux de sa vie. Aujourd'hui, près d'un tiers des nouveaux parents ne bénéficient d'aucun congé parental rémunéré. Cela augmente le risque que les enfants commencent leur vie dans la pauvreté, sans alimentation adéquate, avec moins d'accès aux soins de santé et plus de stress toxique et même de maladies mentales dans leurs jeunes familles. Il n'est pas surprenant que le taux de fécondité du Canada soit à son plus bas niveau historique pour la deuxième année consécutive.
Après des années de déclin, le taux de pauvreté des enfants est en hausse depuis au moins deux ans et près d'un enfant sur quatre ne dispose pas d'une alimentation suffisante et nutritive. Un investissement annuel de 4 milliards de dollars permettrait à des milliers d'enfants de sortir de la pauvreté. Il pourrait également améliorer leur santé et leur développement s'il était investi dans des programmes alimentaires scolaires - suffisamment pour qu'aucun enfant n'ait à passer la journée à l'école le ventre vide.
Un budget annuel de 4 milliards de dollars pourrait également permettre aux enfants d'être en tête des listes d'attente pour les services de santé. Santé des enfants Canada a observé que les enfants attendent maintenant plus longtemps que les adultes pour de nombreuses procédures médicales essentielles. Selon le Conference Board du Canada, les retards dans l'accès aux chirurgies, au soutien au développement de l'enfant et aux services de santé mentale coûtent à eux seuls des milliards de dollars par an aux systèmes de soins de santé. Les coûts absorbés par les familles pendant que les enfants attendent s'additionnent également, sous la forme de revenus d'emploi perdus, du prix des soins de santé non assurés, du voyagement pour se rendre aux rendez-vous, et des frais de garde additionnels. Pour les enfants, le coût est celui d'une enfance pénible : douleurs et handicaps prolongés et, pour certains, des séquelles à vie.
Les taux de maladies chroniques infantiles, de mauvaise santé mentale et de complexité médicale n'ont jamais été aussi élevés. Il y a deux ans, le fédéral a déclaré une « crise pédiatrique », annonçant la mise à disposition de 2 milliards de dollars aux provinces et territoires pour résorber les retards dans les interventions chirurgicales, améliorer l'accès aux soins d'urgence et créer de nouveaux programmes et services pour faire face à la crise en santé mentale. Si deux juridictions (l'Ontario et la Nouvelle-Écosse) ont réalisé des investissements significatifs pour renforcer la capacité à répondre aux besoins des enfants, onze ne l'ont pas fait.
Il est largement prouvé que les investissements dans la sécurité matérielle, le développement et la santé des enfants sont des sommes investies dans notre avenir : ils ont un impact immédiat et rapportent des dividendes pendant des décennies. En fait, les enfants ont le droit d'être les premiers à bénéficier des ressources de leur pays.
Améliorer de manière mesurable la santé et le bien-être des enfants tout en mettant fin au cycle de la pauvreté infantile sont des objectifs ambitieux mais réalisables. Tout ce qu'il faut, c'est un objectif politique plus ambitieux. Ce serait une belle gâterie pour les enfants à l'occasion d'Halloween.
Cet article a été rédigé conjointement par Emily Gruenwoldt, présidente-directrice générale de Santé des enfants Canada, et Lisa Wolf, directrice des politiques et de la recherche à UNICEF Canada. Santé des enfants Canada et UNICEF Canada sont des membres fondateurs d'Inspirer un avenir sain, un réseau axé sur l'amélioration de la santé et du bien-être des enfants, des jeunes et des familles.
SOURCE Inspirer un avenir sain
Marjolaine Provost, (613) 897-2485, [email protected]
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