La ministre des Relations Couronne-Autochtones présente des excuses aux Inuits du Qikiqtani English
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Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC)14 août, 2019, 17:03 ET
IQALUIT, le 14 août 2019 /CNW/ - Le Canada pose un regard critique sur les chapitres difficiles de son histoire commune et accepte les vérités bouleversantes de son passé.
Aujourd'hui, dans l'esprit du saimaqatigiingniq (concept qui signifie que d'anciens adversaires se rencontrent, font des compromis et font la paix), la ministre des Relations Couronne-Autochtones a présenté des excuses officielles au nom du gouvernement du Canada aux Inuits du Qikiqtani pour les mesures prises par le gouvernement dans la région du Qikiqtani, entre 1950 et 1975.
Trop longtemps, la relation entre les Inuits et la Couronne a été marquée par l'injustice, l'inégalité et les mauvais traitements. Entre 1950 et 1975, la réinstallation forcée et la séparation des familles inuites du Qikiqtani, la mise à mort des qimmiit (chiens de traîneau) - qui étaient essentiels à la culture, à la survie et à la santé des communautés depuis des temps immémoriaux - ainsi que d'autres mesures d'assimilation ont fait partie des politiques du gouvernement. Ces actions ont eu des répercussions profondes et permanentes sur les Inuits du Qikiqtani.
Le gouvernement reconnaît le travail important de la Commission de vérité du Qikiqtani, une initiative dirigée par l'Association inuite du Qikiqtani, qui fait la lumière sur ce chapitre de notre histoire dans son rapport définitif « Achieving Saimaqatigiingniq ». Le gouvernement du Canada encourage l'ensemble de la population canadienne à lire les conclusions de ce rapport.
Pour favoriser la réconciliation, la ministre Bennett a annoncé que le Canada et l'Association inuite du Qikiqtani ont établi un protocole d'entente dans le cadre duquel ils travailleront en partenariat pour formuler une réponse durable aux conclusions de la Commission de vérité du Qikiqtani. Cette entente comprend du financement pour la mise en œuvre de programmes qui mettront en valeur la culture inuite et favoriseront la guérison et le bien-être des Inuits du Qikiqtani, pour les générations actuelles et à venir.
Les excuses présentées aujourd'hui aux Inuits du Qikiqtani sont le fruit d'une collaboration entre les Inuits et la Couronne, par le biais de partenariats avec l'Association inuite du Qikiqtani et le Comité de partenariat entre les Inuits et la Couronne. Les excuses démontrent également la ferme volonté du gouvernement du Canada de mettre en place une nouvelle relation entre les Inuits et la Couronne, fondée sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération et le partenariat.
Citations
« Le Canada a pris des décisions unilatérales au sujet de la vie des Inuits, en présumant que le gouvernement savait ce qui était le mieux pour eux. Nous avons appris et continuerons d'apprendre de ces graves erreurs. Nous sommes déterminés à faire en sorte que notre avenir soit différent de notre passé. Nous nous excusons auprès des Inuits du Qikiqtani pour les répercussions profondes et permanentes que les mesures prises ont eues sur leur vie et leurs communautés. Aujourd'hui, nous faisons un premier pas dans notre cheminement vers le saimaqatigiingniq. »
L'honorable Carolyn Bennett, M.D., C.P., députée
Ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord
« Ces excuses tracent la voie vers une vision inclusive du Canada qui célèbre la vie de l'ensemble de ses citoyens. Le chemin menant à la réconciliation a été difficile. C'est au terme de plusieurs années et grâce au dévouement d'une génération d'Inuits si l'on reconnaît qu'il y a eu des pratiques et politiques colonialistes modernes dans la région du Qikiqtani - notre Inuit Nunangat. Je suis heureux qu'aujourd'hui nous recevions non seulement des excuses de la part du gouvernement du Canada, mais également la promesse d'actions concrètes et de financement qui aideront les Inuits dans leur guérison et qui garantiront aux générations à venir un avenir meilleur. »
P.J. Akeeagok,
Président de l'Association inuite du Qikiqtani
Faits en bref
- Le gouvernement a demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) d'examiner les allégations relatives à la mise à mort des qimmiit et de faire rapport au Parlement.
- L'Association inuite du Qikiqtani estime que le rapport de la GRC contredit les récits des Inuits à ce sujet.
- Comme le gouvernement du Canada n'a pas lancé d'enquête publique, l'Association inuite du Qikiqtani a mis sur pied une commission de vérité indépendante, qui a recueilli elle-même des récits sur ce qui est arrivé aux Inuits du Qikiqtani entre 1950 et 1975.
- Environ 350 personnes ont témoigné lors des audiences publiques pour mettre au jour la vérité sur les politiques et les pratiques du gouvernement du Canada.
- Le rapport définitif de la Commission de vérité du Qikiqtani, « Achieving Saimaqatigiingniq », résume trois années d'entrevues, de témoignages et de recherches d'archives sur les expériences des Inuits du Qikiqtani dans le contexte du colonialisme moderne. Le rapport comprend 25 recommandations.
- La Commission de vérité du Qikiqtani a publié son rapport définitif en 2010, lequel décrit les effets des actions prises par le gouvernement entre 1950 et 1975.
- Le gouvernement du Canada et l'Association inuite du Qikiqtani continueront de travailler ensemble aux étapes qui suivront la signature du protocole d'entente.
Liens connexes
- Rapport définitif de l'Association inuite du Qikiqtani : « Achieving Saimaqatigiingniq » (non offert en français)
- Action on the Qikiqtani Truth Commission report (document non offert en français)
- Excuses du gouvernement du Canada pour les actions prises entre 1950 et 1975 dans la région du Qikiqtani
Document d'information
Commission de vérité du Qikiqtani
La Commission de vérité du Qikiqtani a été créée pour donner suite à la demande formulée en 2000 par l'Association inuite du Qikiqtani (AIQ) et la Société Makivik du Nunavik qui souhaitaient que le gouvernement du Canada lance une enquête publique sur l'abattage des qimmiit (chiens de traîneau).
En 2002, l'AIQ a créé des comités pour étudier les questions relatives à la politique sociale, à la langue, à l'abattage des qimmiit et aux réinstallations. En 2004, l'AIQ a commencé à recueillir des témoignages directement des Inuits pour mieux comprendre comment les politiques gouvernementales avaient affecté ceux-ci et leurs familles et provoqué des changements profonds et irréversibles à leur mode de vie.
Le gouvernement a demandé à la Gendarmerie royale du Canada (GRC) de faire enquête sur les allégations relatives à l'abattage des qimmiit et de faire rapport au Parlement. Or, l'AIQ a été extrêmement déçue par le rapport de la GRC qui, à son avis, contredisait et rejetait les récits de cette histoire par les Inuits.
Puisque le gouvernement canadien n'a pas lancé d'enquête publique, l'AIQ a créé une commission de vérité indépendante en 2007 pour dévoiler ce qui est arrivé aux Inuits du Qikiqtani entre 1950 et 1975. La Commission de vérité du Qikiqtani a été la première commission de vérité indépendante du genre, à savoir une commission dirigée par une organisation autochtone.
Près de 350 personnes ont participé aux audiences publiques pour lever le voile sur les politiques et les pratiques du gouvernement du Canada.
Le rapport final de la Commission de vérité du Qikiqtani, intitulé « Achieving Saimaqatigiingniq », présente le bilan de trois années d'entrevues, de témoignages et de recherches d'archives sur le colonialisme moderne dont ont été victimes les Inuits du Qikiqtani. Le rapport formule 25 recommandations.
Conclusions
De 1950 à 1975, le gouvernement canadien a été la cause principale des changements observés dans la région du Qikiqtani. Voici quelques exemples de mesures prises par le gouvernement :
- Il a imposé la réinstallation des Inuits, provoquant la séparation des familles et la perte du lien communautaire et de la culture pour créer 13 établissements permanents, tout en promettant aux Inuits une « vie meilleure » qui ne s'est jamais matérialisée.
- Il a promis de fournir des logements de base et des services essentiels (promesse qui souvent n'a pas été tenue) et construit des maisons qui n'étaient absolument pas adaptées aux conditions arctiques.
- Il a obligé les enfants inuits à vivre dans des pensionnats et à fréquenter des établissements coloniaux où l'anglais était la seule langue utilisée, de sorte que de nombreux Inuits ont perdu la capacité de parler l'inuktitut, ce qui a entraîné la perte de leur culture et de leurs traditions et la détérioration de leurs liens familiaux. On avait dit aux parents qu'ils perdraient leur allocation familiale (qui était devenue essentielle à leur survie là où ils avaient été réinstallés) si leurs enfants ne fréquentaient pas l'école.
- Il a abattu les qimmiit, enlevant ainsi aux Inuits les outils de base nécessaires pour se déplacer et se procurer de la nourriture. Puisque ces chiens jouaient un rôle crucial dans la communauté, cette politique a eu des répercussions négatives majeures sur les personnes touchées, notamment en provoquant une insécurité alimentaire dans l'Arctique.
- Ces politiques ont entraîné un préjudice irréparable et provoqué un traumatisme intergénérationnel dont souffrent encore les Inuits du Qikiqtani.
Pour un résumé du rapport, consulter le document intitulé « Action of the Qikiqtani Truth Commission », qui se trouve sur le site Web de l'Association inuite du Qikiqtani, à l'adresse suivante : www.qia.ca/wp-content/uploads/2019/06/QIA-QTC-English_FINAL-LobbyingKit-2019-06-13_LOW.pdf (non offert en français)
Pour connaître toutes les conclusions du rapport, consulter le site Web de la Commission de vérité du Qikiqtani, à l'adresse suivante : www.qtcommission.ca/en (non offert en français)
L'avenir
Le 14 août 2019, la ministre des Relations Couronne-Autochtones a présenté des excuses officielles aux Inuits du Qikiqtani au nom du gouvernement du Canada. Ces excuses sont le fruit du travail réalisé par l'AIQ et le gouvernement du Canada. La ministre s'est notamment engagée à créer le Fonds Saimaqatigiingniq et à le soutenir financièrement, pour concevoir et élaborer des programmes visant à promouvoir la culture, la guérison et le bien-être des générations inuites actuelles et à venir. Ces programmes seront administrés par l'AIQ.
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SOURCE Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada (RCAANC)
les médias peuvent communiquer avec : Matthew Dillon-Leitch, Directeur des communications, Cabinet de l'honorable Carolyn Bennett, Ministre des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, 819-997-0002; Sima Sahar Zerehi, Directrice des communications, Association inuite du Qikiqtani, [email protected], 867-975-8413; Relations avec les médias, Relations Couronne-Autochtones et Affaires du Nord Canada, 819-934-2302, [email protected]
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