La montée de la fatigue chez les infirmières menace la sécurité des patients
OTTAWA, le 11 mai /CNW Telbec/ - Un récent rapport fait un bilan inquiétant de la fatigue que les infirmières ressentent au travail au Canada. Il met en lumière la nécessité d'apporter des changements aux lieux de travail pour ne pas compromettre la sécurité des patients.
Le rapport de recherche, intitulé La fatigue des infirmières et la sécurité des patients, a été préparé par l'Association canadienne des infirmières et infirmiers du Canada (AIIC) et l'Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario (AIIAO).
Dans une enquête réalisée auprès de plus de 7 000 infirmières et infirmiers autorisés dans tous les secteurs des soins de santé, plus de 55 % des répondants ont déclaré ressentir de la fatigue presque toujours au travail et 80 % ont indiqué être toujours fatigués après le travail. En plus d'épuiser leurs réserves d'énergie, les répondants ont affirmé que la fatigue nuit à leur capacité de prendre de bonnes décisions et de faire preuve de jugement. Selon les infirmières et infirmiers, cette fatigue est attribuable à la lourdeur inexorable de la charge de travail, aux problèmes continus de dotation et à des cas de plus en plus lourds. Le rapport conclut que la fatigue pèse lourd chez les infirmières et les infirmiers lorsqu'elle s'ajoute aux exigences cognitives, physiques et émotionnelles de plus en plus lourdes de leur travail très stressant.
L'AIIC et l'AIIAO sont toutes deux d'avis que la recherche, qui comprenait une analyse contextuelle générale, des entrevues, un sondage national et une recherche documentaire détaillée, met en lumière un sérieux problème qu'il faut aborder immédiatement en se penchant sur des décisions stratégiques à tous les niveaux du système de santé. De l'avis de l'AIIC et de l'AIIAO, il est urgent de lancer un appel à l'action aux gouvernements, aux organisations de soins de santé, aux associations de soins infirmiers, aux organismes de réglementation, aux syndicats, aux éducateurs et aux infirmières mêmes.
Voici les principales recommandations du rapport: - s'assurer que tous les ordres du gouvernement fournissent un financement suffisant pour augmenter le nombre d'infirmières et infirmiers autorisés afin de garantir des soins sécuritaires pour les patients dont le cas est plus lourd, complexe ou instable; - obliger les organisations à rendre publiques une fois par année les données sur les heures supplémentaires, l'absentéisme et l'incapacité, dans le cadre de leurs programmes d'amélioration de la qualité et des ententes de responsabilisation avec les organismes de financement; - soutenir les infirmières et infirmiers qui doivent atténuer et gérer la fatigue au travail, notamment en leur donnant des approches professionnelles pour refuser des affectations additionnelles.
"Même si les membres de la profession connaissent les risques qu'impose l'obligation de travailler fatigués, beaucoup ont tendance à accorder plus d'attention aux besoins de leurs patients et de leurs collègues qu'aux leurs, explique David McNeil, président de l'AIIAO. Il est impératif d'apporter des changements aux échelons du système et de l'organisation pour atténuer et gérer la fatigue dans la profession infirmière."
"La fatigue des infirmières n'est qu'une des conséquences négatives qui peuvent être liées à la pénurie d'infirmières et infirmiers autorisés au Canada, a déclaré Mme Kaaren Neufeld, présidente de l'AIIC. Il est impératif pour l'AIIC et l'AIIAO, en soulignant ce problème crucial et en cernant des solutions précises, d'éviter les situations dangereuses pour les patients et d'arrêter un exode possible de membres de la profession, ce qui ne ferait que compromettre davantage la sécurité des patients."
Au sujet de l'AIIC et de l'AIIAO
Porte-parole national de la profession infirmière au Canada, l'AIIC est une fédération de 11 associations et ordres provinciaux et territoriaux d'infirmières représentant presque 140 000 infirmières et infirmiers autorisés et infirmières et infirmiers praticiens. Elle est d'avis que la viabilité d'un système de santé de qualité, financé par le secteur public et sans but lucratif, repose sur le dynamisme des effectifs infirmiers.
L'AIIAO est l'association professionnelle représentant les infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario. Depuis 1925, elle a fait pression pour des politiques publiques saines, préconisé l'excellence dans la pratique infirmière, augmenté la contribution des infirmières au façonnement du système de santé et influencé des décisions qui touchent les infirmières et le public qu'elles servent.
Les deux associations préconisent depuis longtemps des soins de santé de qualité par l'élaboration de politiques et la représentation stratégique.
Renseignements: Paul Watson, coordonnateur des Communications, Association des infirmières et infirmiers du Canada, (613) 237-2159, poste 283, (613) 697-7507 (mobile), courriel: [email protected]; Marion Zych, directrice des Communications, Association des infirmières et infirmiers autorisés de l'Ontario, (647) 406-5605 (mobile), (416) 408-5605 (bureau), courriel: [email protected]
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