La pandémie fait exploser le nombre de logements vacants à Montréal
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CORPORATION DES PROPRIETAIRES IMMOBILIERS DU QUEBEC INC.20 janv, 2021, 14:25 ET
MONTRÉAL, le 20 janv. 2021 /CNW Telbec/ - Selon un vaste sondage réalisé par la CORPIQ, le taux de logements vacants sur l'île de Montréal a bondi pour atteindre 6,0 % en décembre, alors qu'il n'était que de 1,0 % en mai 2020. Un taux aussi élevé annonce une période de relocation plus difficile pour les propriétaires, mais offrant plus de choix pour les locataires montréalais.
Ce constat ne se reflète toutefois pas dans les régions avoisinantes où le taux d'inoccupation remonte aussi, mais moins vite. Il se situe à 1,4 % en Montérégie et à Laval, et à 1,2 % dans Lanaudière.(1)
Le directeur des affaires publiques de la CORPIQ, Hans Brouillette, explique : « La pandémie et la crise économique qu'elle provoque affectent plus particulièrement la location de logements à Montréal. Les gens qui travaillent dans le commerce de détail, dans la restauration, le tourisme et le secteur culturel vivent davantage d'incertitude pour leur emploi. De plus, la clientèle étudiante et les immigrants représentent aussi une demande locative en forte baisse. À ces facteurs s'ajoutent les logements qu'on louait à des touristes qui reviennent accroître l'offre du marché résidentiel ».
Ce taux de vacance en hausse a aussi un effet sur les loyers. Selon les statistiques utilisées par le Tribunal administratif du logement dans sa méthode de fixation de loyer, la croissance annuelle moyenne des loyers au Québec a été de 1,9 % en 2019, mais elle est redescendue à aussi peu que de 1,2 % en 2020, soit le niveau annuel moyen des 15 dernières années.
« 30 % des propriétaires de Montréal s'attendent à une saison de relocation plus difficile cette année, comparativement à 14 % qui estiment qu'elle sera plus facile », mentionne M. Brouillette. « L'optimisme est nettement moindre à Montréal que dans l'ensemble du Québec. »
Critère de fixation de loyer record pour 2021
Par ailleurs, la CORPIQ dénonce le taux d'ajustement record que le Tribunal administratif du logement devrait publier aujourd'hui comme critère de fixation de loyer pour les travaux de rénovation, conformément au règlement adopté par le gouvernement du Québec.
En effet, les propriétaires n'auront droit cette année qu'à 1,92 $ d'augmentation de loyer pour chaque tranche de 1000 $ de travaux réalisés en 2020. Il faut donc théoriquement 43 ans pour récupérer cette dépense, soit bien plus que la durée de vie utile de ce qui est rénové.
« Depuis des décennies, le gouvernement du Québec regarde le parc de logements locatifs se détériorer en raison de sous-investissements causés par une méthode de fixation de loyer trop restrictive. La faute n'incombe pas au Tribunal administratif du logement. Ses dirigeants successifs au fil des décennies ont tous tenté de convaincre le gouvernement de moderniser les critères de fixation, mais aucune formation politique au pouvoir n'a corrigé ce problème connu de tous. Reste à voir ce que le gouvernement de la CAQ compte faire. La désuétude du parc locatif ne fait qu'empirer. Il faut agir plus rapidement », conclut Hans Brouillette.
Mentionnons en terminant que le gel de taxes dans la plupart des municipalités, grâce au fonds d'aide provenant du gouvernement du Québec, contribuera à modérer les hausses de loyers 2021. En revanche, les hausses de coûts de gestion immobilière liés à la pandémie et de main-d'œuvre en général, de même que l'explosion des primes d'assurance depuis quelques années, auront l'effet inverse.
À propos de la CORPIQ
Organisme à but non lucratif réunissant 25 000 propriétaires et gestionnaires qui possèdent près de 500 000 logements locatifs, la CORPIQ est la plus importante association à offrir des services aux propriétaires de logements et à défendre leurs intérêts, et ce, depuis plus de 40 ans. Elle est active dans toutes les régions qu'elle dessert à partir de trois bureaux totalisant 50 employés. Les propriétaires québécois fournissent un logement à 1,3 million de ménages locataires et possèdent, dans sept cas sur dix, un duplex ou un triplex. La location de logements représente des revenus annuels bruts de 12 milliards $, dont 1,7 sont retournés en taxes municipales et scolaires.
Taux d'inoccupation en décembre 2020
Montréal |
6,0% |
Chaudière-App. |
3,3% |
Abitibi-Témis. |
3,1% |
Saguenay-Lac-St-J. |
2,0% |
Québec |
1,6% |
Montérégie |
1,4% |
Laval |
1,4% |
Lanaudière |
1,2% |
Outaouais |
0,9% |
Laurentides |
0,9% |
Bas-Saint-Laurent |
0,9% |
Centre-du-Québec |
0,8% |
Estrie |
0,8% |
Mauricie |
0,5% |
(1) Source : CORPIQ. Sondage réalisé du 14 au 22 décembre 2020 auquel ont répondu 2372 propriétaires ou gestionnaires totalisant près de 70 000 logements au Québec. Marge d'erreur de 2 %, 19 fois sur 20. |
SOURCE CORPORATION DES PROPRIETAIRES IMMOBILIERS DU QUEBEC INC.
Information et demandes d'entrevues : Hans Brouillette, Directeur des affaires publiques, Cellulaire : 514-249-1691, Courriel : [email protected]
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