La participation du patient, une défense clé contre les dommages associés aux soins de santé - Le nombre des décès évitables n'a pas changé en 10 ans English
Nouvelles fournies par
Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé06 août, 2014, 00:05 ET
La 6e Conférence internationale sur les soins axés sur le patient et la famille tenue à Vancouver (C.-B.) du 6 au 8 août 2014 porte sur l'amélioration de la sécurité et de la qualité
VANCOUVER, le 6 août 2014 /CNW/ - Malgré les progrès réalisés grâce à la technologie, aux procédures et aux médicaments de pointe, le système de santé lui-même peut souvent représenter un risque pour les patients. Et pourquoi cela? Selon la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé (FCASS), l'une des raisons est que nous ne faisons pas suffisamment participer les patients à leurs propres soins.
Quels sont les facteurs pour lesquels des changements s'imposent inéluctablement? Il y a 10 ans, selon une recherche publiée dans le Journal de l'Association médicale canadienne sur les effets indésirables, 7,5 % des patients admis dans les hôpitaux canadiens ont subi des « effets indésirables » qui sont définis comme étant des traumatismes ou des complications inattendus qui résultent de la gestion des services de santé et qui entraînent la mort, l'incapacité ou une hospitalisation prolongée.
Dix ans plus tard, malgré les avancements dans certains milieux à haut risque, on ne sait toujours pas si la situation s'est réellement améliorée. La recherche de 2004 a indiqué que des 185 000 admissions liées à des effets indésirables, environ 70 000 sont jugées évitables.
« Nous avons fait des progrès, mais nous n'avons pas atteint ce que nous espérions, qui est de réduire considérablement le risque », dit Ross Baker, l'auteur de la recherche de 2004 et chercheur principal pour des projets de recherche sur la participation du patient financés par la FCASS. « Nous devons investir bien davantage dans la conception des services de santé comme une expérience complète. »
« Tant que nous ne faisons pas participer les patients et les familles au dialogue, nous ne nous rendons pas compte de l'ampleur réelle des dommages dans le système de santé », ajoute Jim Conway, ancien administrateur en chef des opérations de Dana Centre Farber Cancer, chargé de cours à la Harvard School of Public Health à Boston et une autorité éminente en matière de sécurité des patients.
Les points de vue de Baker et de Conway seront repris par leurs collègues conférenciers et délégués à la 6e Conférence internationale sur les soins axés sur le patient et la famille : « Partnerships for Quality and Safety » qui se tiendra du 6 au 8 août 2014 à Vancouver, en Colombie-Britannique.
La conférence est organisée par l'Institute for Patient- and Family-Centered Care, en partenariat avec la Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé (FCASS) et Providence Health Care de la Colombie-Britannique. Elle portera sur des programmes innovants dédiés à la collaboration - entre les professionnels de santé, les patients et les familles - en vue de changer la culture organisationnelle et d'améliorer l'expérience ainsi que les résultats des soins. « Cette conférence est unique, car la plupart des séances comportent des exposés présentés conjointement par des professionnels de la santé, des patients et des membres de famille », explique Marie Abraham, spécialiste principale des politiques et des programmes, Institute for Patient and Family-Centered Care.
D'autres recherches, y compris un récent article paru dans le Journal of Patient Safety, indiquent qu'il y a, chez les patients américains, plus de 400 000 décès prématurés liés à des dommages évitables par an. Bien que ces recherches aient adopté des méthodes différentes de celle de la recherche précédente, elles ont donné des résultats qui étaient quatre fois supérieurs aux estimations faites 15 ans plus tôt par l'Institute of Medicine des États-Unis.
Depuis lors, les systèmes de santé dans les deux pays cherchent des moyens non seulement pour améliorer la sécurité et la qualité, mais aussi pour accroître l'efficacité ainsi que la réactivité et la satisfaction des patients. Quoique la participation des patients et des familles ne soit pas le seul facteur de ces améliorations, elle est de plus en plus considérée comme étant l'un des ingrédients clés. « Le point de vue des patients est unique : ils voient des choses que les cliniciens ne voient pas », dit Baker.
« Les patients et les familles sont en avant-scène », ajoute Conway. « Ils peuvent mieux détecter les dommages que les cliniciens, parce qu'ils les subissent. »
Écouter les patients et les familles, les considérer comme des partenaires actifs dans les plans de soins et la prise de décision, leur donner les moyens d'être maîtres de leurs soins, solliciter leurs avis sur les politiques relatives aux systèmes organisationnels et de santé, les faire participer à la conception des services et des systèmes sont tous essentiels à l'obtention des résultats meilleurs et plus sûrs.
Bien que les exemples présentés à la conférence soient encourageants, il faut bien plus, dit Baker qui est également professeur à l'Institut des politiques, de la gestion et de l'évaluation de la santé de l'Université de Toronto. Il souligne aussi que selon les nouvelles données probantes, la participation des patients peut se traduire par des améliorations tant pour les patients que pour les établissements, notamment la sécurité des patients et l'efficacité organisationnelle.
Cependant, on ne connait toujours pas très bien les mécanismes qui convertissent la participation des patients en ces résultats. Selon Conway, bien qu'une participation plus active des patients et des familles puisse renforcer les bonnes pratiques en matière de sécurité, de nombreux organismes de santé sont encore aux prises avec la question d'ouverture et de transparence - surtout lorsque quelque chose ne va pas.
« Écouter les patients et les familles, les considérer comme des partenaires actifs dans les plans de soins et la prise de décision, leur donner les moyens d'être maîtres de leurs soins et solliciter leurs avis sur les politiques relatives aux systèmes organisationnels et de santé constituent une stratégie clé pour améliorer la sécurité des patients et la qualité des soins », dit Stephen Samis, vice-président, Programmes, Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé (FCASS).
Plus de 300 experts seront présents à la 6e Conférence internationale sur les soins axés sur le patient et la famille. Ils représentent les hôpitaux, les établissements de soins de santé primaires et de soins ambulatoires spécialisés, les programmes communautaires, les organismes de santé publique et de santé mentale, les associations dirigées par des patients et des familles, les facultés de médecine et de sciences infirmières, ainsi que d'autres professions de santé et d'assistance.
SOURCE : Fondation canadienne pour l'amélioration des services de santé
Elissa Freeman, Pour la FCASS , Cell. : 416.565.5605, [email protected]; Holly Roy, Relationniste de presse, Ouest canadien, Cell. : 780.991.2323, [email protected]
Partager cet article