La pénurie de main-d'œuvre réduit l'accès aux mesures de conciliation famille-travail pour de nombreux parents et personnes proches aidantes
MONTRÉAL, le 7 juill. 2022 /CNW Telbec/ - La pénurie de main-d'œuvre affecterait l'accès aux mesures de conciliation famille-travail d'un(e) travailleur(-euse) québécois(e) sur deux, selon un récent sondage Léger réalisé auprès de 3 108 parents et personnes proches aidantes en emploi à la demande de Concilivi, une initiative du Réseau pour un Québec Famille, en partenariat avec le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité.
Parmi les principaux impacts rapportés, on note une charge de travail accrue (61 % des répondant(e)s), un climat de travail plus stressant (49 %), des heures de travail plus longues (45 %), une plus grande pression de l'employeur pour ne pas s'absenter (43 %), une possibilité réduite de changer ou d'adapter l'horaire (39 %) ou encore d'obtenir un congé pour des raisons familiales (37 %).
« Après deux ans de pandémie, ces difficultés liées au manque de disponibilité de la main-d'œuvre ajoutent une pression supplémentaire sur les employé(e)s », affirme Diane-Gabrielle Tremblay, professeure à l'École de gestion de l'université TELUQ, qui a participé à la conception du sondage de Concilivi. « Dans l'ensemble, quand on compare les résultats à ceux du même sondage réalisé l'an dernier, on constate que la proportion de parents et de personnes proches aidantes qui disent que la conciliation famille-travail est une source de stress importante est en augmentation, passant de 52 % à 56 % », précise-t-elle.
Parmi les résultats plus encourageants du sondage, 68 % des personnes interrogées se disent satisfaites du soutien qui leur a été offert par leur employeur pour les aider à s'adapter aux changements occasionnés par la pandémie, par exemple en offrant plus de flexibilité, une plus grande adaptabilité, de la formation, des outils, etc. Plus positif encore : la majorité (53 %) indique que ce soutien s'est maintenu et même, pour 10 %, qu'il a augmenté. À l'inverse, 28 % déplorent que ce soutien a diminué avec la fin des restrictions sanitaires.
Corinne Vachon Croteau, directrice générale du Réseau pour un Québec Famille, espère que ces résultats seront reçus par les employeurs comme un encouragement à continuer à faire preuve de flexibilité et d'ouverture, et ce, malgré la pression supplémentaire liée au manque de main-d'œuvre.
« Les employé(e)s le disent, la majorité des employeurs ont répondu présents pour les épauler au cours des deux dernières années. Il serait dommage que la pénurie de main-d'œuvre vienne briser cet élan, d'autant plus que la conciliation famille-travail reste un élément central pour attirer et, surtout, fidéliser les personnes en emploi », affirme-t-elle.
À l'approche de la belle saison, le sondage s'est également intéressé aux vacances. Dans l'ensemble, 53 % des répondant(e)s affirment qu'ils prendront des vacances estivales en même temps que leur conjoint(e), tandis que 12 % prendront des vacances séparément et que 10 % n'en prendront pas du tout. Ainsi, si l'on fait abstraction des 15 % de répondants qui ont indiqué ne pas avoir de conjoint(e), il s'agit d'un parent sur quatre qui n'aura pas la possibilité de prendre des vacances avec tous les membres de sa famille.
Dans la majorité des cas, ce sont des contraintes liées à leur travail (37 %), ou au travail de leur conjoint(e) (15 %), qui sont à la source de cette difficulté. Pour une personne sur cinq (19 %), toutefois, ce serait plutôt en raison de contraintes liées à la famille, comme le manque de disponibilité des camps de jour ou des services de garde, par exemple. Seuls 19 % des répondants ont indiqué qu'il s'agissait d'un choix personnel.
Réalisé en collaboration avec le Regroupement pour la Valorisation de la Paternité, le sondage nous apprend que, malgré des avancées au chapitre de l'intégration de mesures de conciliation famille-travail au cours des dernières années, 38 % des hommes estiment que les mesures existantes sont davantage disponibles pour les mères, alors que 50 % croient qu'elles le sont autant pour les mères et les pères.
On concède que des obstacles subsistent à l'utilisation des mesures de conciliation famille-travail pour les hommes, dont au premier rang, le manque de compensation financière (33 %), le manque de soutien des supérieurs (18 %) et la crainte du jugement du supérieur (14 %). En contrepartie, les pistes de solutions qui pourraient le plus les inciter à utiliser davantage les mesures sont la révision des mécanismes de promotion et d'avancement de carrière afin que la CFT ne soit pas considérée comme un obstacle à l'avancement professionnel (31 %) et l'ajout d'un volet particulier pour les parents dans la trousse employé(e) avec le processus pour demander et obtenir des mesures (28 %).
« On voit depuis quelque temps le résultat de transformations sociales profondes en vertu desquelles les pères en sont venus à concevoir différemment leur rôle au sein de la famille. Alors qu'il n'y a pas si longtemps, on les voyait encore comme de simples pourvoyeurs, ils veulent aujourd'hui jouer un rôle beaucoup plus profond et signifiant, mais il reste des obstacles importants pour y arriver, notamment dans le monde du travail, et nous devons collectivement nous engager à les réduire », soutient quant à lui Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité.
Pour consulter les résultats complets du sondage : https://bit.ly/3P6nd0A
Concilivi, initiative du Réseau pour un Québec Famille, a pour mission de contaminer positivement les employeurs pour l'implantation de mesures de conciliation famille-travail adaptées à la nouvelle réalité du travail et aux besoins des employé(e)s. Concilivi comprend un sceau de reconnaissance, le Sceau Concilivi, ainsi qu'un centre d'expertise spécialisé en conciliation famille-travail. Page Facebook | Page Linked in | Site internet
Le RVP est un regroupement de 250 organismes et individus en provenance de toutes les régions du Québec dont le mandat est de faire la promotion de l'engagement paternel pour le bien-être des enfants, dans une perspective familiale et d'égalité entre les femmes et les hommes. Le RVP s'est donné comme objectif de favoriser l'intégration des réalités paternelles dans les services à la famille et les politiques publiques québécoises.
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L'étude a été réalisée au moyen d'un sondage Web auprès de 3 108 travailleur(-euse)s québécois(es) étant soit parent, soit proche -aidant(e) et pouvant s'exprimer en français ou en anglais. Les données ont été collectées du 18 mai au 7 juin 2022. Les résultats ont été pondérés selon le sexe, l'âge, le revenu familial, la région et la scolarité, de manière à les rendre représentatifs de la population à l'étude. À titre indicatif, un échantillon probabiliste de 3 108 répondant(e)s aurait une marge d'erreur de +/-1,8 % 19 fois sur 20.
SOURCE Réseau pour un Québec Famille
Source : Concilivi / Réseau pour un Québec Famille; Renseignements : Josée Massicotte, 514 388-0169, [email protected]
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