La Police provinciale de l'Ontario porte des accusations de crimes haineux
TORONTO, le 8 juill. /CNW/ - La Police provinciale de l'Ontario a porté des accusations contre un résidant de Mississauga en vertu d'un article du Code criminel du Canada qui est rarement cité et qui porte sur les crimes haineux.
Dans le cadre d'une conférence de presse à Toronto, le commissaire Julian FANTINO ainsi que des membres de l'Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme du Bureau des renseignements criminels - opérations provinciales ont décrit les accusations portées contre Salman An-Noor HOSSAIN, âgé de 25 ans. Une enquête de cinq mois a révélé qu'un site Web et un blogue administrés par M. HOSSAIN contenaient de l'information qui visait volontairement, entre autres, à fomenter la haine contre la communauté juive et à préconiser le génocide de cette communauté.
M. HOSSAIN est accusé d'avoir :
- fomenté volontairement la haine contre un groupe identifiable,
article 319.2 - trois (3) chefs;
- préconisé ou fomenté le génocide contre un groupe identifiable,
article 318.1 - deux (2) chefs.
L'un des chefs d'accusation liés au fait d'avoir fomenté volontairement la haine contre un groupe identifiable porte sur de l'information diffusée par M. HOSSAIN sur le site Web d'un tiers.
"La liberté d'expression et la liberté de réunion figurent dans la Charte canadienne des droits et libertés", a déclaré le commissaire de la Police provinciale, Julian FANTINO. "Cela ne signifie pas pour autant que nous devons rester les bras croisés quand des gens se cachent derrière ces droits pour fomenter la haine contre une communauté."
"Cette enquête complexe témoigne de façon éloquente de la détermination des membres de l'Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme", a ajouté le sous-commissaire Vince HAWKES, sous-commissaire, Enquêtes/crime organisé. "Nul doute que la Police provinciale continuera à cibler les individus ayant commis des actes motivés par la haine pour les traduire en justice."
Des représentants du Congrès juif canadien et de B'nai Brith Canada étaient également présents à la conférence de presse.
www.opp.ca
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DOCUMENT D'INFORMATION
Le crime haineux dans la législation
Code criminel du Canada
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- Dans le Code criminel du Canada, un crime haineux désigne :
"Une infraction criminelle commise contre une personne ou des biens
qui est motivée, en tout ou en partie, par la race, l'origine
nationale ou ethnique, la langue, la couleur, la religion, le genre,
l'âge, une déficience mentale ou physique ou l'orientation sexuelle."
- Un incident haineux désigne un comportement qui, bien qu'il soit
motivé par une partialité ou par des préjugés, ne constitue pas un
acte criminel. Un incident haineux devient un crime lorsqu'il incite
directement autrui à commettre un acte de violence contre des
groupes, ou s'il met une victime potentielle ou un groupe dans une
situation lui faisant craindre pour sa sécurité.
- Propagande haineuse : tout matériel écrit, verbal ou électronique qui
préconise ou fomente le génocide, ou contient des déclarations qui
fomentent la haine contre un groupe identifiable.
- Méfait lié à un culte religieux : infraction relativement nouvelle
dans le Code criminel qui désigne un méfait motivé par un sentiment
haineux à l'égard d'un bien lié au culte religieux.
- Au prononcé de la peine, il existe des dispositions du Code criminel
qui prévoient une peine plus sévère lorsqu'il est déterminé que la
haine est une circonstance aggravante.
Articles pertinents du Code criminel du Canada
relatifs au crime haineux
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Encouragement au génocide
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318. (1) Quiconque préconise ou fomente le génocide est coupable d'un
acte criminel et passible d'un emprisonnement maximal de cinq ans.
Définition de "génocide"
(2) Au présent article, "génocide" s'entend de l'un ou l'autre des actes
suivants commis avec l'intention de détruire totalement ou partiellement
un groupe identifiable, à savoir :
(a) le fait de tuer des membres du groupe;
(b) le fait de soumettre délibérément le groupe à des conditions de
vie propres à entraîner sa destruction physique.
Consentement.
(3) Il ne peut être engagé de poursuites pour une infraction prévue au
présent article sans le consentement du procureur général.
Incitation publique à la haine
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319. (2) Quiconque, par la communication de déclarations autrement que
dans une conversation privée, fomente volontairement la haine contre un
groupe identifiable est coupable :
(a) soit d'un acte criminel et passible d'en emprisonnement maximal
de deux ans;
(b) soit d'une infraction punissable sur déclaration de culpabilité
par procédure sommaire.
Consentement.
(6) Il ne peut être engagé de poursuites pour une infraction prévue au
paragraphe (2) sans le consentement du procureur général.
Déclaration universelle des droits de l'homme des Nations Unies (1948)
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- La Déclaration universelle des droits de l'homme (1948) a été adoptée
par l'Assemblée générale des Nations Unies en 1948 à la suite des
atrocités commises pendant la Deuxième Guerre mondiale. L'année 2010
marque son 62e anniversaire.
- Deux droits concernent directement les services de police et l'Unité
de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme de la Police
provinciale de l'Ontario :
- Le droit à l'égalité devant la loi sans discrimination
- Le droit à la liberté d'expression ainsi qu'à la liberté de
réunion et d'association pacifiques.
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Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme de la
Police provinciale de l'Ontario
- L'Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme fait
partie du Bureau des renseignements criminels - opérations
provinciales dont le mandat consiste en partie à anticiper, à
surveiller et à faciliter la prévention et le démantèlement
d'activités criminelles commises par des personnes ou des groupes
identifiables.
- La Police provinciale a créé l'Unité de lutte contre les crimes
haineux en 1996. À la suite des attaques du 11 septembre, le nom a
été modifié pour devenir l'Unité de lutte contre les crimes haineux
et l'extrémisme et des ressources additionnelles y ont été affectées.
- Le mandat de l'Unité de lutte contre les crimes haineux et
l'extrémisme consiste à :
- Apporter un soutien en matière d'enquête aux détachements de la
Police provinciale et aux services de police municipaux qui
enquêtent sur des incidents ou des crimes motivés par la haine
ou l'extrémisme;
- Recueillir, évaluer, compiler, analyser, diffuser et utiliser
efficacement des renseignements sur des activités ciblées;
- Faciliter l'échange d'information avec d'autres organismes
gouvernementaux et d'application de la loi;
- Enrichir une base de données contenant des renseignements
pertinents et la maintenir à jour;
- Contribuer à la formation des membres des forces de l'ordre
pour qu'ils soient à même de détecter les crimes haineux et
d'enquêter à leur sujet;
- Dénoncer les crimes haineux et chercher des solutions pour les
prévenir, en collaboration avec d'autres services policiers et
partenaires du secteur judiciaire.
- L'Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme de la
Police provinciale de l'Ontario a collaboré à plusieurs enquêtes
médiatisées sur des crimes haineux, offrant du soutien sur le plan
des renseignements et des conseils dans le cadre des enquêtes.
- La plus récente enquête médiatisée à laquelle a collaboré l'Unité de
lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme de la Police
provinciale portait sur des agressions contre des pêcheurs canadiens
d'origine asiatique dans le centre de l'Ontario (région de
Peterborough-Lindsay et de York).
- Pour obtenir de plus amples renseignements, veuillez consulter le
site www.opp.ca.
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Groupe de travail pour la lutte contre les crimes haineux
- L'Unité de lutte contre les crimes haineux et l'extrémisme de la
Police provinciale de l'Ontario est un membre actif du Groupe de
travail pour la lutte contre les crimes haineux, lequel a été formé
en 2008.
- En mai 2005, le gouvernement de l'Ontario a annoncé la création du
Groupe de travail communautaire pour la lutte contre les crimes
haineux. Ce groupe avait pour mandat de formuler des recommandations
pour lutter plus efficacement contre les crimes haineux, améliorer
les services offerts aux victimes, éviter que ces crimes fassent de
nouvelles victimes et trouver des moyens d'informer les services
policiers et le public sur les crimes haineux.
- En décembre 2006, le Groupe de travail communautaire pour la lutte
contre les crimes haineux a publié son rapport. Celui-ci renfermait
quelque 96 recommandations à l'intention des différents ministères,
notamment le ministère de la Sécurité communautaire et des Services
correctionnels.
- Le ministère de la Sécurité communautaire et des Services
correctionnels, qui fait partie du Comité interministériel, a mis sur
pied un certain nombre d'initiatives par suite de la publication de
ce rapport; il a notamment collaboré avec l'Alliance de la Fonction
publique du Canada (AFPC) pour former le Groupe de travail pour la
lutte contre les crimes haineux, en 2008.
- Le Groupe de travail pour la lutte contre les crimes haineux passera
les recommandations en revue et déterminera quels programmes ou
initiatives pourraient cadrer avec ceux qui s'avèrent efficaces pour
les services policiers.
Renseignements: Sergent Pierre Chamberland, Coordonnateur des relations avec les médias, Tél.: 705 329-6878
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