MONTRÉAL, le 3 juin 2021 /CNW/ - La première ronde de financement du gouvernement fédéral pour l'apprentissage et la garde des jeunes enfants a eu un réel impact, révèle un rapport récent de l'Université de Toronto. Bien que modeste, la somme de 500 millions de dollars par an transférée par Ottawa aux provinces, territoires et communautés autochtones a suscité une augmentation globale des dépenses publiques de plus de 3 milliards de dollars pour la période de 2017 à 2020, ce qui a permis d'ajouter 100 000 places en garderie au Canada.
Cette initiative était la première phase du plan de 2017 d'Ottawa visant à accroître sur 10 ans l'accès aux services de garde d'enfants. En raison de la COVID-19 et de l'impact dévastateur qu'a eu la pandémie sur les mères sur le marché du travail, les libéraux fédéraux ont revu leur engagement à la hausse dans le budget 2021, portant à 30 milliards de dollars ce qui était à la base un engagement de 7,5 milliards de dollars.
Plusieurs provinces et territoires ont relevé le défi fédéral : notamment, le Nouveau-Brunswick, la Colombie-Britannique, le Yukon et les Territoires du Nord-Ouest ont annoncé leur plan visant à donner un accès universel aux services de garde d'enfants. Les conclusions font partie du Rapport sur l'éducation à la petite enfance 2020. Publié tous les trois ans par l'Atkinson Centre, de l'Université de Toronto, le rapport fait le point sur les actions fédérales, provinciales et territoriales en matière d'apprentissage et de garde des jeunes enfants.
D'autres tendances sont mises en évidence. Par exemple, le Québec a fait de réels efforts pour résoudre les préoccupations en matière de qualité en adoptant un nouveau programme d'études et en y formant tous les prestataires de services de garderie. Le Nouveau-Brunswick a amené 91 % de ses centres de garderie à respecter les nouvelles normes de qualité. La Nouvelle-Écosse a réussi à introduire la prématernelle pour tous les enfants de 4 ans. Le Yukon a quant à lui transformé ses services à la petite enfance en réduisant les frais exigés aux parents, en augmentant les salaires du personnel et en enrichissant les soutiens aux programmes.
Néanmoins, le financement fédéral a aussi fait augmenter le nombre de garderies à but lucratif. La perspective d'un financement public substantiel annoncé dans le budget 2021 a suscité un intérêt encore plus grand de la part des exploitants. Les services à but lucratif dominent déjà les services de garderie, récoltant plus de 50 % du marché dans 7 des 13 provinces et territoires. Sur les 7 milliards de dollars de fonds publics consacrés en 2020 aux garderies réglementées, 43 % (plus de 3 milliards de dollars) sont allés à des installations à but lucratif.
« C'est une tendance que nous jugeons inquiétante, affirme la coauteur du rapport, Dre Emis Akbari. Les études portant sur l'expérience du Québec en matière de prestation de différents modèles de garde d'enfants, qui s'étend sur plus de deux décennies, révèle les risques de devoir compter sur des services à but lucratif, dont les programmes sont reconnus pour leur piètre qualité et de moins bons résultats pour les enfants. Nous avons vu les conséquences des activités des entreprises à but lucratif dans le domaine des soins de longue durée et qui ne doivent pas être reproduites dans le milieu de la petite enfance. »
Le Rapport sur l'éducation à la petite enfance est produit en collaboration avec le Centre d'excellence pour le développement des jeunes enfants, de l'Université de Montréal. Il décrit les mesures prises par les provinces et territoires pour limiter les plus grands contrecoups de la pandémie sur la garde d'enfants. Le bilan final de l'impact qu'a eu la pandémie sur le milieu n'a pas encore été fait. Puisque les informations données dans le rapport sont à jour en date du 31 mars 2020, celui-ci constitue une base de référence pour évaluer l'impact de la COVID. Il donne aussi une ligne directrice pour évaluer les répercussions qui pourraient résulter du budget 2021.
Le lien vers le Rapport sur l'éducation à la petite enfance 2020 sera accessible à compter du 3 juin 2021 à 10 h.
SOURCE Atkinson Centre, University of Toronto
Dre Emis Akbari, Téléphone : 647- 969-1855, Courriel : [email protected], Twitter : @emisakbari, *Veuillez noter que les entrevues seront données en anglais seulement.; Pour toutes informations supplémentaires en français, veuillez contacter : Kristell Le Martret, Téléphone : 514-638-3929, Courriel : [email protected]
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