La Prestation canadienne d'urgence doit être prolongée tant que la crise n'est pas résorbée
MONTRÉAL, le 1er juin 2020 /CNW Telbec/ - Le Mouvement Action-Chômage (MAC) de Montréal demande au gouvernement fédéral de prolonger la Prestation canadienne d'urgence (PCU) au-delà des 16 semaines d'admissibilité initialement prévus.
En effet, pour l'immense majorité des quelques 8 millions de Canadien.nes qui bénéficient actuellement de cette aide d'urgence, la PCU couvre la période allant du 15 mars au 4 juillet 2020. Or, ces millions de travailleurs et travailleuses seront toujours affectés par l'actuelle crise sanitaire et économique en date du 5 juillet.
Même en écartant le scénario plus que probable d'une deuxième vague à l'automne, de larges pans de l'économie canadienne sont et seront encore longtemps fragilisés, voir menacés dans leur survie même. À ce propos, le milieu syndical a récemment exigé une prolongation de la PCU, notamment pour la main d'oeuvre des secteurs de la culture, du tourisme et de la restauration, des secteurs qui se relèveront difficilement de la pandémie.
Malgré le programme de subvention salariale aux entreprises, si Ottawa maintient le cap et ne prolonge pas la PCU, des centaines de milliers de personnes se retrouveront sans aucune aide financière, n'étant pas éligibles au programme d'assurance-emploi. On parle ici des salarié.es précaires qui n'auront pas cumulé assez d'heures pour se qualifier et des travailleurs autonomes, exclus d'office.
Et même pour ceux et celles qui seront éligibles à l'assurance-emploi, se conformer aux exigences de ce programme en temps de pandémie comportera son lot d'absurdités. On exigera alors de ces travailleurs et travailleuses qu'ils et elles cherchent activement un emploi, alors que l'économie est décimée. Ceux et celles qui doivent demeurer à la maison pour s'occuper des enfants sans garderie ou d'un proche malade ou à risque se retrouveront aussi le bec à l'eau.
Le programme d'assurance-emploi doit être profondément transformé, comme le reconnaissait lui-même en avril Jean-Yves Duclos, président du Conseil du Trésor : «On savait que le filet de l'assurance emploi était un peu trop percé, ne couvrait pas assez grand, mais on n'a pas procédé assez rapidement à sa réforme».
Si cette réforme doit être adoptée le plus rapidement possible, il n'en demeure pas moins qu'elle ne sera pas réalisée du jour au lendemain. À court terme, les chômeurs et chômeuses du coronavirus doivent être protégés d'une économie désormais malade.
Ne nous laissons pas leurrer par les discours patronaux selon lesquels la PCU est un désincitatif au travail. Il s'agit plus tôt d'une aide d'urgence pour éviter de sombrer personnellement et collectivement dans la faillite, comme l'a d'ailleurs reconnu le président de la Banque du Canada.
Aussi longtemps que l'économie et la santé des Canadien.nes sont attaquées par le coronavirus, la PCU doit demeurer. Et à moins de croire aux miracles, cette sortie de crise tant espérée n'aura pas lieu d'ici au 5 juillet.
Créé en 1970, le Mouvement Action-Chômage de Montréal est le plus ancien groupe de défense des chômeurs et chômeuses au Canada. Il fait partie du Mouvement autonome et solidaire des sans-emploi (MASSE).
SOURCE Mouvement Action-Chômage de Montréal
Kim Bouchard : 514-766-1688; José Bazin : 514-755-8839 ou 514-621-4843
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