La prévalence des troubles de santé mentale est plus élevée dans les milieux de travail que dans l'ensemble de la population English
Les interventions doivent donner de meilleurs résultats
OTTAWA, 22 mai 2015 /CNW/ - Selon un portrait de la santé mentale au Canada réalisé par le Conference Board du Canada, la prévalence des troubles de santé mentale est 60 % plus élevée chez les travailleurs canadiens que dans la population en général. Les femmes, les jeunes travailleurs, et ceux qui œuvrent dans le secteur des services sont particulièrement vulnérables et plus susceptibles d'éprouver des problèmes de santé mentale.
« La santé mentale et la maladie mentale sont sorties de l'ombre et sont entrées dans les salons et les salles de conférence grâce à de nombreuses campagnes de sensibilisation », a rappelé Carole Stonebridge, chercheuse principale et coauteure du rapport. « Toutefois, les préjugés entourant la maladie mentale persistent dans les milieux de travail canadiens et les employeurs sont souvent mal équipés pour faire face aux problèmes de santé mentale de leurs employés. Compte tenu de leur impact sur les Canadiens et des coûts qu'ils occasionnent pour les entreprises, c'est une source de préoccupation ».
FAITS SAILLANTS
- Au Canada, les recherches, les campagnes de sensibilisation et d'autres activités ont contribué à sensibiliser le public aux questions liées à la santé mentale; cependant, l'impact que ces efforts ont pu avoir, en particulier sur les travailleurs canadiens, est moins bien connu.
- La prévalence des troubles de santé mentale est généralement plus élevée dans les milieux de travail que dans l'ensemble de la population, notamment dans le secteur des services.
- Les employeurs ont de plus en plus accès à des ressources et des outils efficaces pour résoudre les problèmes de santé et de maladies mentales au sein de leur organisation, mais l'étendue de leur utilisation est relativement peu connue.
Le rapport, intitulé Des cerveaux sains au travail : L'empreinte des problèmes de santé mentale, dresse un portrait détaillé de la prévalence de la maladie mentale dans la population active. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, quelque 4,2 millions de travailleurs canadiens sont affectés d'une maladie mentale. Parmi ceux-ci, environ 279 000 ont une déficience mentale ou psychologique, un handicap qui limite leurs activités quotidiennes.
Les femmes sont plus susceptibles que les hommes de souffrir de problèmes de santé mentale. Un peu plus de 53 % de tous les travailleurs canadiens ayant un problème de santé mentale sont des femmes. En outre, un nombre croissant de jeunes travailleurs vivent avec une maladie mentale. Dans la dernière année, les jeunes âgés de 15 et 24 ans étaient les plus enclins à souffrir de troubles de l'humeur (8 %) ou d'épisodes dépressifs majeurs (7 %).
Les métiers associés au secteur des services affichent le plus fort taux de prévalence de la maladie mentale au cours de la vie d'un travailleur. Les secteurs d'activité tels que l'information et la culture, les services d'hébergement et de restauration, ainsi que les services gouvernementaux ont la plus forte prévalence de la maladie mentale. Près de 20 % des effectifs y ont expérimenté un trouble de l'humeur ou une anxiété généralisée.
Fait à noter, un rapport de Statistique Canada publié en 2013 a révélé que la prévalence des épisodes majeurs de dépression autodéclarés, de trouble de stress post-traumatique et d'anxiété généralisée parmi les employés des Forces armées canadiennes était de deux à trois fois plus élevée que dans l'ensemble de la population. En revanche, les professions liées à des secteurs tels que l'agriculture, la foresterie et l'exploitation minière avaient la plus faible prévalence de maladie mentale.
« Ce portrait de la santé mentale au Canada atteste que la maladie mentale est plus fréquente dans les milieux de travail que ce que l'on croyait et que les coûts potentiels qu'elle engendre pour les employeurs peuvent être importants », a ajouté Mme Stonebridge.
Les problèmes de santé mentale comptent parmi les plus fréquentes causes d'absence au travail. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, la maladie mentale représente environ 30 % de toutes les demandes d'indemnisation à court et à long terme au titre de l'invalidité au Canada. D'après les estimations, le montant total des prestations réclamées varie de 15 à 33 G$ par an. De même, un rapport de 2012 du Conference Board du Canada a évalué le coût annuel de la maladie mentale au Canada à 20 G$, sous forme d'activités perdues en raison de l'absentéisme et du présentéisme.
Bien que des programmes, des ressources et des outils efficaces soient à la disposition des employeurs et des employés, on en sait peu sur leur utilisation et sur la façon dont leur accès peut être amélioré dans les secteurs d'activité et les professions où la maladie mentale est plus répandue chez les travailleurs canadiens.
Des cerveaux sains au travail : L'empreinte des problèmes de santé mentale est la première d'une série de quatre notes de recherche qui traite de l'importance de s'occuper de la santé mentale et des maladies mentales dans les milieux de travail canadiens. Elle comprend un aperçu détaillé de la prévalence de la maladie mentale dans la population active et traite du rôle des employeurs dans la mise en place de conditions propices à la bonne santé mentale. Les notes de recherche subséquentes porteront sur les mesures mises en œuvre par les employeurs à cet égard au Canada, la compréhension des lacunes observées, et l'estimation des impacts potentiels d'une plus grande utilisation d'outils, de programmes et d'avantages sociaux efficaces.
Les constatations préliminaires de la deuxième note de recherche de la série Des cerveaux sains au travail seront présentées lors de la Conférence sur le mieux-être et la santé mentale au travail du Conference Board, qui se tiendra à Toronto les 2 et 3 juin prochains.
Cette recherche a été réalisée grâce au soutien financier de Lundbeck Canada, Financière Sun Life, CIRA Services médicaux, la Commission de la santé mentale du Canada, Canadian Depression Research and Intervention Network (Réseau canadien de recherche et d'intervention sur la dépression), la Société pour les troubles de l'humeur du Canada et l'Alliance canadienne du Canada pour des soins de santé durables (ACSSD) du Conference Board.
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SOURCE Le Conference Board du Canada
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