La reconnaissance des droits de la rivière Magpie lauréate du Prix Droits et Libertés 2022 - Le Prix coup de cœur du public décerné au mouvement Mères au front
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Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse08 déc, 2022, 06:42 ET
MONTRÉAL, le 8 déc. 2022 /CNW Telbec/ - La Reconnaissance des droits de Muteshekau-shipu, la rivière Magpie a reçu le Prix Droits et Libertés 2022, décerné par la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse lors d'une cérémonie tenue à Montréal hier soir. Le trophée a été remis à l'Alliance Muteshekau-shipu, responsable de cette initiative qui vise à octroyer neuf droits juridiques à la rivière Magpie et de reconnaître ainsi sa personnalité juridique. Cette reconnaissance est la première de ce type au Québec et au Canada.
Protéger la rivière contre tout projet d'exploitation industriel est notamment l'objectif visé par les quatre membres fondateurs de l'Alliance Muteshekau-shipu - le Conseil des Innu de Ekuanitshit, la Municipalité régionale de comté (MRC) de Minganie, la Société pour la nature et les parcs du Québec (SNAP) et l'Association Eaux-Vives Minganie - ainsi que leur partenaire l'Observatoire international des droits de la nature. Selon eux, « une telle exploitation de la rivière entraînerait des effets environnementaux néfastes et limiterait l'exercice des droits ancestraux de la communauté Innu de Ekuanitshit qui occupe et gère la rivière Magpie depuis des millénaires ».
Le Prix coup de cœur du public a quant à lui été décerné au mouvement Mères au front. Cette mobilisation citoyenne élève et amplifie la voix des mères qui demandent aux gouvernements des actions concrètes et immédiates pour répondre à la crise environnementale. Véritable mouvement fédérateur, les Mères au front basent leur plaidoyer sur la notion d'équité intergénérationnelle, c'est-à-dire sur le droit de nos enfants et des générations futures de vivre sur une planète en bonne santé et de disposer de ressources naturelles qui leur permettent de vivre et de s'épanouir.
La troisième initiative finaliste était le projet Canopée et biodiversité Saguenay, portée par l'organisme EURÊKO. Cette initiative saguenéenne pose des actions concrètes pour créer des milieux de vie favorables à la santé des gens et pour augmenter leur résilience face aux impacts des changements climatiques. Le projet consiste à transformer des îlots de chaleur urbains en ilots de fraicheur, notamment par le verdissement et la déminéralisation.
Les membres du jury ont par ailleurs accordé une mention spéciale à la Ligne verte du Conseil québécois du droit de l'environnement. Il s'agit d'une ligne d'informations juridique qui vulgarise les notions de droit de l'environnement et les rend accessibles afin que tout un chacun soit le mieux outillé pour défendre le droit de vivre dans un environnement sain.
Sous le thème « Notre planète, Nos Droits », l'édition 2022 du Prix Droits et Libertés vise à promouvoir le droit de vivre dans un environnement sain et respectueux de la biodiversité, protégé par l'article 46.1 de la Charte québécoise des droits et libertés. La cérémonie de remise de prix a été l'occasion de célébrer plusieurs initiatives québécoises qui font avancer la protection de l'environnement, la justice environnementale et la lutte contre les changements climatiques. Organisée à la Maison du développement durable, la cérémonie a réuni des dignitaires et des figures de proue en matière de défense de l'environnement dont Laure Waridel, Alain Webster (président du comité consultatif sur les changements climatiques), et Marjolaine Tshernish (directrice de l'Institut Tshakapesh).
Citations :
Philippe-André Tessier : « On parle souvent de l'environnement sous l'angle scientifique, économique ou social mais c'est un sujet rarement traité sous l'angle des droits. Or protéger notre planète, c'est protéger nos droits. La dégradation de l'environnement, la perte de la biodiversité et les changements climatiques ont des répercussions majeures sur nos droits dont notre droit à la santé, notre droit à la vie, à la sûreté et à l'intégrité. Vivre dans un environnement sain est une condition indispensable pour que nos autres droits puissent se réaliser et pour notre survie en tant qu'espèce humaine ».
Myrlande Pierre : « J'aimerais souligner l'engagement exemplaire des Québécoises et Québécois dans la protection de l'environnement et la lutte contre les changements climatiques, et plus particulièrement l'engagement des jeunes et des femmes. À l'international, nous avons toutes et tous entendu parler de Greta Thunberg. Et au Québec, nous avons aussi des grandes et grands défenseurs de l'environnement dont nos finalistes et lauréats qui œuvrent au quotidien pour une planète plus verte, saine et durable ».
Alliance Mutehekau-shipu : « Nous sommes très heureux de cette reconnaissance de notre travail pour la protection de la rivière Magpie, Muteshekau Shipu, et de ses droits comme entité naturelle. Nous espérons que ce nouveau signal sera suffisant pour qu'enfin Hydro-Québec abandonne tout projet de barrage sur cette magnifique rivière et laisse le champ libre au gouvernement du Québec pour annoncer sa protection. » Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la SNAP Québec
Mères au front : « C'est avec une immense reconnaissance que Mères au front accepte cette grande distinction que nous décerne aujourd'hui la Commission des droits de la personne et droits de la jeunesse, un organisme qui joue un rôle fondamental pour protéger les droits humains. Si précieux pour nos enfants. Parce que ce travail de protection nécessite une coopération plus grande que jamais, nous souhaitons partager cet honneur avec les deux autres initiatives mises en nomination et toutes les personnes qui s'engagent pour protéger l'environnement. C'est en unissant nos forces qu'on y parviendra. » Laure Waridel co-instigatrice de Mères au front.
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse assure le respect et la promotion des principes énoncés dans la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. Elle assure aussi la protection de l'intérêt de l'enfant, ainsi que le respect et la promotion des droits qui lui sont reconnus par la Loi sur la protection de la jeunesse. Elle veille également à l'application de la Loi sur l'accès à l'égalité en emploi dans des organismes publics.
Source :
Dalia Alachi
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SOURCE Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse
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