La réforme de la gestion de l'offre dans le secteur laitier s'impose : la croissance est la clé du succès
Les marchés mondiaux offrent aux producteurs laitiers un immense potentiel de croissance
OTTAWA, le 4 mars 2014 /CNW/ - Toute réforme du régime canadien de gestion de l'offre dans le secteur des produits laitiers, un régime dépassé, doit s'accompagner d'efforts vigoureux visant à pénétrer davantage les marchés mondiaux où la demande est en forte croissance. C'est l'une des conclusions de la deuxième série de résultats d'une analyse du Conference Board du Canada sur ce sujet.
« La gestion de l'offre est un vieux remède à un vieux problème, a affirmé le vice-président, Stratégies industrielles et d'affaires, Michael Bloom. Lorsque ce système a vu le jour, le commerce international des produits laitiers était très restreint. Mais aujourd'hui, la concurrence est vive. Certains marchés en croissance, comme la Chine, sont assoiffés de produits laitiers de qualité. Au Canada, nous ne sommes pas en mesure de profiter au maximum des avantages de cette situation parce que notre régime est désuet. »
FAITS SAILLANTS
- La demande mondiale pour les produits laitiers devrait augmenter de 10 % et plus au cours de la prochaine décennie.
- Les exploitations agricoles dont la taille du troupeau est de 200 têtes de bétail sont compétitives à l'échelle internationale. Or, de nombreux exploitants canadiens sont pénalisés, car en raison du régime de gestion de l'offre, la plupart des troupeaux sont trop petits pour leur permettre d'être compétitifs.
- Les recettes d'une ferme qui compte 200 têtes sont comparables à celles d'une concession de Tim Hortons.
Selon le rapport du Conference Board, « Plaidoyer pour la croissance : Réformer la gestion de l'offre », la réforme de ce secteur - si l'on veut qu'elle soit avantageuse pour tous - doit s'articuler autour d'une nouvelle vision axée sur la croissance de l'industrie des produits laitiers. En effet, étant donné que la consommation des produits laitiers est à un point mort au Canada, la croissance viendra du côté des marchés d'exportation.
En 2010, la valeur des échanges commerciaux dans le secteur des produits laitiers s'élevait à environ 33 G$ US, soit une somme cinq fois plus élevée que celle enregistrée en 1961. La demande devrait croître annuellement d'au moins 10 % au cours de la prochaine décennie pour ce qui est de certaines denrées, dont le beurre (taux de croissance de 21 %), le fromage (taux de 11 %) et la poudre de lait entier (taux de 13 %).
De plus, certains pays qui, telle que la Chine, craignent que leur production laitière ne soit pas sécuritaire, cherchent à importer de la poudre de lait. Selon la tendance des flux commerciaux actuels, tout porte à croire que le Canada pourrait exporter ses produits laitiers vers l'Asie à un prix relativement bas.
Le Canada était un importateur net de produits laitiers en 2012. Ses exportations étaient minces, soit de l'ordre de 27 M$, ce qui en fait un joueur marginal si l'on compare à des pays tels que la Nouvelle-Zélande (9,4 G$ US en exportations nettes), l'Australie (2,3 G$ US) et les États-Unis (2 G$ US). Cependant, les grands pays exportateurs ont du mal à suivre la demande, ce qui ouvre des débouchés pour les producteurs canadiens.
En fait, la part qu'occupe le Canada dans les marchés mondiaux est microscopique : 0,02 % du marché de la poudre de lait entier, 0,29 % du marché du fromage et 0,01 % du marché du beurre. Par contre, le Canada détient environ 14 % du commerce mondial des oléagineux et près de 14 % du marché international du blé.
D'un sommet de 174 000 exploitations laitières au Canada en 1967, il n'en reste plus aujourd'hui que 12 500, dont la taille moyenne des troupeaux est de 76. Or, pour pouvoir se tailler une place sur les marchés mondiaux, les fermes laitières au Canada devraient avoir en moyenne 187 têtes de bétail (chiffre comparable à la moyenne américaine), estime le Conference Board.
À l'heure actuelle, les exploitations laitières canadiennes sont parmi les plus sophistiquées au monde. Même si elles devaient grossir, elles resteraient, selon toute vraisemblance, des fermes familiales de la taille d'une petite entreprise dont le chiffre d'affaires serait comparable à celui d'une concession typique de Tim Horton's.
Cette analyse présente trois scénarios :
- le statu quo : le Canada resterait alors un exportateur de produits laitiers marginal;
- une croissance modérée : la production canadienne grimperait de 6 milliards de litres pour atteindre 14 milliards de litres;
- une croissance agressive : la production canadienne augmenterait d'environ 12 milliards de litres de plus par année pour atteindre un sommet de 20 milliards de litres en 2022.
En vertu du scénario de croissance agressive, le nombre de fermes laitières serait appelé à augmenter de 2,1 % au cours d'une période de 10 ans, alors que l'emploi grimperait d'environ 14 %. Malgré tout, le volume des exportations canadiennes dans ce secteur serait quand même deux moins élevé que celui de la Nouvelle-Zélande.
Assorti de recommandations, le rapport complet sera rendu public le jeudi 6 mars.
Ce rapport est l'un des 20 rapports qui seront produits par le Centre pour l'alimentation au Canada (Centre for Food in Canada). Depuis 2010, ce Centre fait appel à des partenaires du gouvernement, de l'industrie ainsi que des milieux universitaire, associatif et communautaire en vue de l'élaboration d'une stratégie pour l'alimentation. Cette stratégie vise à répondre aux besoins en matière de prospérité du secteur ainsi qu'aux objectifs d'alimentation salubre et saine, de sécurité alimentaire pour les ménages et de durabilité environnementale.
Le coup d'envoi de cette stratégie sera donné lors du 3e Sommet de l'alimentation 2014 : De la stratégie à l'action (3rd Canadian Food Summit 2014: From Strategy to Action) qui se tiendra les 18 et 19 mars au Centre des congrès de Toronto.
SOURCE : Le Conference Board du Canada
Brent Dowdall, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 448
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