OTTAWA, le 22 mai 2014 /CNW/ - La rémunération des médecins de famille, qui peut avoir une grande incidence sur la qualité des soins, devrait correspondre aux objectifs généraux du système de santé. Dans son rapport intitulé Family Doctor Incentives: Getting Closer to the Sweet Spot, le Conference Board du Canada recommande aux décideurs d'opter pour le bon ensemble d'incitatifs salariaux, en fonction de principes qui tiennent compte des objectifs en matière de soins de santé, de l'expérience internationale et de la motivation humaine.
« Les structures de rémunération doivent favoriser des soins prodigués par des équipes, correspondre aux motivations fondamentales des médecins pour ce qui est de dispenser des soins de qualité et être propices à l'amélioration des soins de santé, déclare Danielle Goldfarb, directrice associée, le Conference Board du Canada. Mais il n'existe aucune méthode idéale pour atteindre ces objectifs. Toutefois, en combinant différents modes de rémunération, on garde le meilleur de chacun, tout en atténuant l'effet de leurs faiblesses. »
FAITS SAILLANTS |
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Voici des exemples de modèles de rémunération :
- Rémunération à l'acte : Les médecins sont payés pour chaque service fourni;
- Rémunération au rendement : Les médecins sont payés en fonction de la réalisation d'objectifs précis;
- Traitement : Paiement d'un traitement annuel pour un certain nombre d'heures travaillées par semaine;
- Rémunération par patient (ou capitation) : Paiement effectué par patient inscrit au cabinet du médecin.
Certains sont favorables à un modèle de rémunération plutôt qu'à un autre, mais l'expérience canadienne et internationale montre qu'il n'existe pas de modèle idéal qui permette d'optimiser les résultats en matière de soins de santé. Chaque modèle a ses avantages et ses inconvénients, et convient pour obtenir différents résultats et dans différents contextes. Ainsi, la rémunération par patient incite à la collaboration et à la dispensation de soins préventifs.
Tout en essayant de proposer le bon ensemble d'incitatifs, le rapport présente trois modèles de rémunération dont on peut tirer des enseignements importants :
- L'expérience ontarienne de la rémunération des médecins au nombre de patients soignés a aidé à recruter et à garder des médecins, tout en favorisant les soins en équipe et en réduisant de façon substantielle de nombre de personnes n'ayant pas de médecin de famille. Mais trop de lacunes, un manque de responsabilisation et un suivi inadéquat du rendement peuvent nuire aux objectifs du système;
- L'expérience de la rémunération au rendement du Service national de la santé britannique a constitué une importante mesure incitative financière en ce qui a trait au respect de certains critères. Mais le système récompensait plus l'atteinte de mesures que l'amélioration des soins ou l'obtention de meilleurs résultats sur le plan de la santé. De plus, comme la plupart des médecins de famille respectaient tous les critères et recevaient l'intégralité de la rémunération au rendement, on ne sait pas vraiment si le système a permis d'améliorer les soins;
- Aux États-Unis, le modèle de traitement de Kaiser Permanente (KP) mesure constamment le rendement, mais il le récompense autrement. Dans les années 1990, il rattachait une partie du traitement des médecins à la réalisation de certains objectifs, ce qui a créé un climat négatif trop axé sur la rémunération. KP a donc complètement changé son mode de rémunération des médecins. Aujourd'hui, il leur verse un salaire, accompagné d'un petit volet de primes. Attribuées à un établissement médical plutôt qu'à des personnes, celles-ci reposent à la fois sur le rendement individuel et celui du groupe, ainsi que sur la satisfaction des patients. Ce modèle met également l'accent sur des incitatifs non financiers, comme de vastes systèmes de prix officiels et la rétroaction fréquente des dirigeants quand les médecins font un bon travail.
Ce rapport a été préparé par l'Alliance canadienne pour des soins de santé durables (ACSSD). Lancée en 2011, l'ACSSD est un programme de recherche et de dialogue qui étudie en profondeur les différentes facettes des enjeux associés aux soins de santé au Canada, dont le financement, la santé en milieu de travail et les institutions, afin de produire des analyses qualitatives et quantitatives prospectives et de proposer des solutions qui contribueront à la durabilité du régime de santé canadien.
La réforme des soins primaires, la viabilité des systèmes de santé, l'innovation, le bien-être et la prévention font partie des sujets examinés au Western Health Summit 2014 du Conference Board, qui se tiendra à Edmonton les 21 et 22 mai.
SOURCE : Le Conference Board du Canada
Yvonne Squires, Relations avec les médias, tél. : 613-526-3090, poste 221
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