LA REPRISE ÉCONOMIQUE CANADIENNE S'ESSOUFFLE
OTTAWA, le 19 oct. /CNW/ - Les dépenses domestiques extrêmement fortes enregistrées plus tôt cette année sont en perte de vitesse, et la croissance économique du Canada ralentira au deuxième semestre de 2010 et en 2011, d'après la Note de conjoncture canadienne produite pour l'automne 2010 par Le Conference Board du Canada.
« La reprise est plus avancée au Canada que dans de nombreuses autres économies développées, surtout lorsqu'on tient compte du rebond rapide de l'emploi. Cependant, le rendement solide connu à la fin de 2009 et au début de la présente année, soutenu par la croissance de l'économie intérieure, s'affaiblit », explique Pedro Antunes, directeur, Prévisions économiques nationales et provinciales.
« Pour continuer sur sa lancée, le Canada devra s'appuyer sur l'économie américaine afin d'améliorer le commerce extérieur et de profiter d'une hausse constante de l'investissement privé dans l'immobilisation — deux éléments qui dépendent fortement des conjonctures américaine et mondiale. »
Le début convaincant de 2010 amène à penser que le produit intérieur brut (PIB) réel du Canada affichera une croissance de 3 p. 100 cette année, mais une économie intérieure moins vigoureuse et une reprise américaine toujours fragile restreindront la croissance du PIB réel à seulement 2,5 p. 100 en 2011 — en baisse de 0,4 point de pourcentage par rapport à la Note de conjoncture canadienne diffusée cet été.
Par ailleurs, la reprise mondiale est à risque en raison de la précarité de l'économie américaine, de la montée des tensions liées au commerce et aux taux de change, et des séquelles persistantes de la crise de la dette européenne. Même si les É.-U. et l'Europe obtiennent de moins bons résultats, les perspectives à court terme de nombreuses économies en développement — comme celles de la Chine et de l'Inde — sont prometteuses.
Ne pouvant plus compter sur un dollar faible, les entreprises canadiennes doivent s'attendre au maintien des pressions concurrentielles mondiales. Le huard, qui s'est élevé à environ 0,97 $US en moyenne au cours du premier semestre de 2010, flirte maintenant avec la parité face au billet vert.
Selon nos prévisions, le dollar canadien atteindra 0,99 $US en 2011 sous l'effet d'une hausse constante des cours du pétrole et d'autres matières premières, ainsi que l'augmentation de l'écart entre les taux d'intérêt du Canada et des É.-U. Les dépenses d'investissement privé remontent lentement après leur effondrement pendant la récession, mais elles ne reviendront pas aux niveaux de 2008 avant 2013.
De faibles poussées inflationnistes, le ralentissement de la demande intérieure, la vigueur du huard et l'instabilité des perspectives mondiales pourraient inciter la Banque du Canada à retarder une éventuelle hausse des taux d'intérêt. Toutefois, ce temps d'arrêt serait vraisemblablement temporaire, car la Banque devrait mettre fin aux stimulis monétaires lancés durant la récession.
Renseignements:
Brent Dowdall, Relations avec les médias, 613-526-3090, poste 448
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