La SAQ et le ministère des Finances laissent tomber les entreprises et les consommateurs québécois
MONTRÉAL, le 9 avril 2025 /CNW/ - Quatre associations représentant la masse critique des ventes de boissons alcooliques du Québec -- l'Union québécoise des microdistilleries (UQMD), le Conseil des vins du Québec (CVQ), l'Association des négociants embouteilleurs de vins (ANEV) et les Producteurs de cidre du Québec -- sonnent l'alarme sur un traitement inéquitable imposé par la Société des alcools du Québec (SAQ) à l'égard des entreprises québécoises dans le cadre du nouveau régime de la collecte sélective.
Depuis la création d'Éco Entreprises Québec (ÉEQ) il y a plus de 20 ans, c'est la SAQ qui assumait la gestion des frais liés à la collecte sélective pour les contenants des produits qu'elle mettait en marché au nom des entreprises d'ici. Or, sans consultation ni justification, la SAQ a récemment cessé cette prise en charge pour les entreprises québécoises, tout en la maintenant pour les produits importés.
Cette rupture avec une pratique établie de longue date mine la compétitivité des entreprises d'ici et contredit directement les engagements du gouvernement en matière de développement économique local. Plusieurs entreprises n'auront d'autre choix que d'inclure ces frais dans leur prix fournisseur à la SAQ, sur lesquels la SAQ appliquera ensuite ses propres majorations et les taxes habituelles, ce qui fera gonfler le prix payé par le consommateur pour acheter québécois.
« C'est un non-sens complet. Le gouvernement du Québec demande aux citoyens de consommer local, mais dans les faits, il rend nos produits plus chers et moins compétitifs que les produits importés. Ce dossier est un symptôme d'un grave décalage entre le discours politique et les décisions réelles du gouvernement », soulève Nicolas Bériault, président de l'Union québécoise des microdistilleries.
Ce changement entraîne des effets directs sur les entreprises et les consommateurs :
- Les entreprises québécoises doivent composer avec un plus grand fardeau administratif ainsi que des sorties imprévues de liquidités pour payer les frais d'ÉEQ, dans un contexte économique déjà serré;
- Ces frais, intégrés au prix fournisseur, sont majorés et taxés par la SAQ, ce qui fait grimper artificiellement les prix au détail -- le consommateur paie plus pour acheter québécois, pendant que la SAQ gonfle ses revenus.
Selon les associations, cette décision est d'autant plus troublante alors qu'elle reflète clairement que la SAQ choisit de favoriser les produits importés au détriment des produits québécois, une décision totalement incohérente avec les orientations économiques et les discours gouvernementaux en faveur de l'achat local.
« En maintenant la prise en charge des frais pour les produits importés tout en l'abandonnant pour les producteurs québécois, on crée une distorsion inacceptable dans un marché déjà fragile. Ce traitement inéquitable va à l'encontre des efforts déployés depuis des années pour bâtir des filières fortes et durables au Québec », mentionne Matthieu Beauchemin, président du Conseil des vins du Québec.
Les signataires de la lettre adressée au ministre des Finances, M. Eric Girard, demandent une intervention urgente afin de corriger cette inégalité de traitement. Ils rappellent que le Québec ne peut se permettre de pénaliser ses propres entreprises au profit de l'importation étrangère, tout en prétendant soutenir l'achat local.
Les associations demeurent disponibles pour collaborer à une solution concrète et équitable dans l'intérêt des producteurs d'ici et des consommateurs québécois.
SOURCE Union québécoise des microdistilleries (UQMD)

Sources: Union québécoise des microdistilleries (UQMD), Conseil des vins du Québec (CVQ), Association des négociants embouteilleurs de vins du Québec (ANEV), Producteurs de cidre du Québec; Pour information, Vincent Lambert, Secrétaire général, Union québécoise des microdistilleries, [email protected]; Mélanie Gore, Directrice générale, Conseil des vins du Québec, [email protected]; Sébastien Nadeau, Secrétaire général, Association des négociants embouteilleurs de [email protected]; Catherine St-Georges, Directrice générale, Les Producteurs de cidre du Québec, [email protected]
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