LA SITUATION FINANCIÈRE DU QUÉBEC IMPOSE DES CHOIX DIFFICILES
Le Conference Board du Canada prévoit un déficit de 45 milliards de dollars ou une taxe de vente provinciale de 19,5 p. 100 en 2030
MONTRÉAL, le 18 nov. /CNW/ - Une nouvelle étude du Conference Board du Canada parue aujourd'hui dénonce l'état précaire de la santé financière du gouvernement du Québec.
« Si les taux de taxation restent ce qu'ils sont et si les tendances historiques concernant les dépenses réelles de programme par habitant se maintiennent, le gouvernement du Québec se heurtera à un mur », a dit Mario Lefebvre, Directeur des affaires québécoises et du Centre des études municipales du Conference Board.
Dans le rapport, Les finances publiques du Québec : l'heure des choix a sonné, Le Conference Board du Canada prévoit que la croissance économique du Québec en termes réels se chiffrera à 1,6 p. 100 par année entre l'exercice 2009-2010 et 2030-2031. C'est la faible croissance démographique anticipée qui explique ce piètre résultat. En effet, la croissance démographique du Québec ne sera que de 0,7 p. 100 par année au cours des 20 prochaines années.
Dans une telle conjoncture démographique et économique, les revenus du gouvernement du Québec verront leur croissance limitée à 4 p. 100 par année en moyenne sur l'ensemble de cette période. En comparaison, les dépenses progresseront à un rythme annuel moyen de 5,1 p. 100. Cette forte croissance des dépenses sera surtout provoquée par l'augmentation rapide des dépenses en soins de santé. De fait, Le Conference Board du Canada prévoit que les dépenses publiques en soins de santé du gouvernement du Québec croîtront à un rythme annuel moyen de 5,9 p. 100 sur l'ensemble de la période de prévision.
Plus précisément, les dépenses en santé passeront de 27 milliards de dollars en 2009-2010 à 90,2 milliards en 2030-2031, soit une augmentation de près de 63 milliards. En fait, la part des dépenses en santé passera de 43,1 p. 100 des revenus totaux en 2009-2010 à 63,4 p. 100 en 2030-2031.
Dans le cas des soins de santé, le vieillissement de la population, notamment celui des membres de la génération du baby-boom, augmente le nombre de personnes dans les tranches d'âge où les coûts sont les plus élevés. En fait, la population âgée de 65 ans et plus augmentera au rythme de 3 p. 100 par année en moyenne au cours des 20 prochaines années. À l'opposé, la population âgée de 5 à 24 ans affichera une progression annuelle moyenne de seulement 0,4 p. 100 au cours de la même période.
Avec une telle toile de fond, Le Conference Board du Canada prévoit que le gouvernement du Québec enregistrera un déficit annuel de plus de 45 milliards de dollars d'ici la fin de l'exercice 2030-2031 et ce, malgré une croissance continue des transferts en provenance du gouvernement fédéral.
De plus, l'étude démontre, en guise d'illustration, que si le gouvernement provincial tentait, à l'aide de la seule taxe de vente provinciale, de maintenir un budget équilibré jusqu'en 2030-2031 dans un tel scénario de dépenses, le taux de la taxe devrait atteindre 19,5 p. 100 en 2030.
« Le Conference Board du Canada n'a certes pas l'audace de vouloir dire au gouvernement du Québec quoi faire, mais il estime qu'il est de son devoir de prévenir la population que la situation financière du gouvernement du Québec est précaire et que le statu quo n'est pas une option », affirme M. Lefebvre.
Le rapport est disponible gratuitement à www.e-library.ca.
Renseignements:
Brent Dowdall, Relations avec les médias,
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