OTTAWA, le 22 févr. 2017 /CNW Telbec/ - Le Canadien Pacifique a lancé une campagne qui viserait à légitimer une surveillance constante de ses travailleurs sous prétexte que cette mesure améliorerait la sécurité dans l'industrie ferroviaire.
Le transporteur ferroviaire explique sur un site Internet que la loi actuellement en vigueur - qui permet l'installation d'enregistreurs audio-vidéo à bord des locomotives - empêcherait les compagnies ferroviaires d'utiliser les enregistrements pour adopter des mesures proactives favorisant la sécurité. Le CP ajoute qu'une modification de la loi permettrait d'éviter des accidents et, à terme, de peut-être sauver des vies.
« Sous prétexte de la sécurité, cette initiative des dirigeants du Canadien Pacifique pourrait viser à intimider les travailleurs et à ajouter à la pression déjà insoutenable qui se manifeste par le biais d'une culture de peur, explique le président de la Conférence ferroviaire de Teamsters Canada (CFTC), Doug Finnson. Nous prendrons tous les moyens à notre disposition pour nous opposer à cette attaque contre les droits de nos membres et de l'ensemble des travailleurs au Canada, car le précédent ainsi créé pourrait être lourd de conséquences. »
La CFTC est en faveur de l'installation d'enregistreurs audio-vidéo à bord des trains à condition que seul le Bureau de la sécurité des transports puisse utiliser les enregistrements. La campagne de marketing et de lobbying vide de sens lancée par les dirigeants américains du Canadien Pacifique est une autre tentative pour amoindrir la portée des lois canadiennes en les transformant en versions copiées-collées de celles, moins contraignantes, qui sont en vigueur aux États-Unis.
On sait que des enregistreurs sont déjà utilisés dans l'industrie du transport aérien sans pour autant violer le droit à la vie privée des travailleurs, tout en faisant consensus.
« Pourquoi cette approche serait-elle bonne pour le transport aérien, mais pas pour le transport ferroviaire?, se questionne le leader syndical. Nos travailleurs offrent une collaboration totale en matière de santé et de sécurité; les caméras qui filment nos membres ne permettront pas d'éviter des accidents. »
« Pour protéger la santé et la sécurité des travailleurs et de la population, le gouvernement doit mettre fin à l'autoréglementation qui prévaut dans l'industrie, embaucher des ressources suffisantes afin de faire les inspections de même qu'appliquer les lois déjà existantes. »
De fait, la notion fondamentale de protection de la vie privée des travailleurs perdra rapidement tout son sens si le gouvernement accepte de se plier à la volonté du transporteur ferroviaire.
Les données qui permettent d'améliorer le bilan en matière de sécurité sont accessibles grâce à des outils moins intrusifs qui se trouvent déjà à bord des trains. Par conséquent, cette tentative de contrôler les opérations à distance n'est rien de plus qu'un manque de respect du CP à l'égard de ses travailleurs dans un contexte organisationnel déjà nocif.
« J'invite le gouvernement fédéral à réfléchir sur les impacts des demandes du Canadien Pacifique, conclut M. Finnson. Des catastrophes ferroviaires comme celle ayant secoué Lac-Mégantic ont mis en évidence la nécessité de mieux encadrer l'industrie ferroviaire. »
« Transport Canada doit réfléchir aux améliorations des pratiques de l'industrie ferroviaire avant d'envisager la possibilité de priver les travailleurs de leur droit à la vie privée. »
Mentionnons qu'un reportage de la CBC vient jeter un éclairage très intéressant sur le mépris que démontre le CP à l'égard des règles de sécurité :
http://www.cbc.ca/news/canada/british-columbia/cp-rail-bc-mountain-train-1.3930258
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SOURCE Teamsters Canada
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