La tarification et la privatisation des soins de santé: non à cette
conscription forcée
MONTRÉAL, le 14 mai /CNW Telbec/ - La Fédération des femmes du Québec (FFQ) a annoncé, aujourd'hui, son appui au projet de loi 395 déposé par le député Amir Khadir. Le projet de loi vise à renforcer l'accessibilité et l'universalité des services de santé, toutes deux attaquées par les politiques du gouvernement Charest. "Les femmes ont beaucoup de raisons de ne pas vouloir la tarification et la privatisation des soins de santé", d'affirmer Alexa Conradi, présidente de la FFQ.
Les femmes consultent davantage les services de santé que les autres Québécois en raison de leur santé reproductive ou de la charge de responsabilité envers leurs enfants ou parents malades. Un ticket modérateur aurait un effet discriminatoire envers les femmes, car elles seraient pénalisées pour la fréquentation régulière du système de santé. Cela reviendrait à pénaliser les femmes pour assumer des responsabilités familiales et pour porter des enfants. Une franchise santé serait également discriminatoire, car les femmes gagnant des revenus inférieurs à ceux des hommes seraient appelées à payer une proportion inéquitable de leurs revenus pour la franchise santé. La solution du financement du système de santé réside plutôt dans une réforme de la fiscalité visant une participation plus importante des entreprises et une plus grande progressivité pour les particuliers.
Depuis vingt ans, on assiste à une érosion des services publics et des programmes sociaux qui permettaient aux femmes de faire des gains considérables dans l'atteinte de l'égalité. Le dernier budget annonce l'accélération de cette érosion au point où les femmes sont appelées de plus en plus à remplacer les services de l'État. Comme le dénonce le Réseau québécois d'action pour la santé des femmes, on assiste à la plus grande conscription des femmes depuis la Deuxième Guerre mondiale. C'est maman providence qui remplace l'État providence. "Nous portons déjà assez de responsabilités, n'en ajoutez pas, la cour est pleine!", d'ajouter Mme Conradi.
C'est pourquoi le mouvement des femmes se mobilise de façon particulière en 2010 pour défendre le caractère public, universel et accessible des services publics. Dans le cadre de la Marche mondiale des femmes, dont les actions auront lieu en octobre, le mouvement des femmes revendique notamment "l'arrêt immédiat de toute facturation de produits et services médicaux relative aux diagnostics, aux examens, aux soins et aux traitements dans les cabinets de médecins et dans les établissements de santé qu'ils soient publics ou privés, et ce, pour toutes et tous, y compris pour les personnes nouvelles immigrées et migrantes", de même que "l'arrêt et l'interdiction de mettre en place toute nouvelle participation du privé au financement et à la prestation de services publics de santé". Le mouvement des femmes veut des services publics de qualité assurés par l'État en tant que garant des droits universels.
Renseignements: Stéfany Ranger, LCOM Communication, Bureau (514) 393-3178, 1-877-393-3178, cellulaire (514) 679-7583; Source: Fédération des femmes du Québec (FFQ)
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