La vaste majorité des Canadiens s'oppose à la propriété étrangère des médias
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OTTAWA, le 19 avr. /CNW Telbec/ - La plupart des Canadiennes et Canadiens (68 %) considèrent que la radiodiffusion et les communications sont trop importantes pour notre sécurité nationale et notre souveraineté culturelle pour permettre le contrôle étranger des compagnies canadiennes dans ces secteurs, selon un nouveau sondage Harris/Decima réalisé par téléphone du 31 mars au 12 avril 2010.
Les résultats sont diffusés au moment où la question de la propriété étrangère est au cœur d'audiences gouvernementales qui se déroulent à la suite d'une décision controversée du gouvernement Harper d'accorder une licence à un fournisseur étranger de services sans fil après avoir renversé une décision du CRTC, l'organisme de réglementation indépendant.
Le sondage a été commandé par l'ACTRA, le Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier et les Amis de la radiodiffusion canadienne, les trois principales voix du Canada en matière de culture et de communications.
"Les Canadiennes et Canadiens envoient un message clair au gouvernement : gardez ces industries clés sous notre contrôle. Le Canada n'est pas à vendre", a affirmé Peter Murdoch, vice-président Médias au SCEP, le plus grand syndicat canadien des médias.
Le sondage Harris/Decima a constaté que 64 % des Canadiennes et Canadiens sont plus susceptibles de voter pour des candidats qui s'opposent à donner le contrôle des médias canadiens à des intérêts étrangers, un pourcentage légèrement en hausse à celui de novembre 2007 lorsque cette question a été posée la dernière fois. Seulement 21 % sont susceptibles de voter pour un candidat en faveur de permettre à des compagnies étrangères de détenir une plus grande part des compagnies canadiennes de radiodiffusion et de téléphone.
Les femmes sont nettement plus enclines que les hommes (69 % contre 58 %) à soutenir un candidat qui s'oppose aux intérêts étrangers de détenir et de contrôler les compagnies canadiennes de médias et de communications, un écart relevé dans l'ensemble des résultats du sondage.
"Alors que le pays pourrait se lancer dans des élections, le sondage envoie un très fort message aux politiciens qui sont peut-être en faveur d'ouvrir les médias canadiens à la propriété étrangère. Aucun des partis politiques n'a de gains à faire en soutenant la vente de nos médias, a affirmé Ian Morrison de l'organisme de surveillance Les Amis de la radiodiffusion canadienne.
Une majorité claire de Canadiennes et Canadiens est contre l'autorisation de la propriété étrangère dans l'industrie du téléphone (55 %), de la câblodistribution (54 %) et de la radiodiffusion (57 %), selon le sondage.
Le gouvernement Harper a indiqué qu'il allait permettre aux compagnies étrangères de détenir et de contrôler les fournisseurs canadiens de télécommunications, en faisant valoir qu'il est possible d'autoriser la propriété étrangère dans ce secteur sans affecter le secteur de la radiodiffusion.
Or, compte tenu de la convergence des industries des télécommunications et de la radiodiffusion, alors que les compagnies de téléphone détiennent des compagnies de radiodiffusion et que les entreprises de câblodistribution offrent des services téléphoniques, plusieurs experts estiment qu'il est impossible d'ouvrir un secteur à la propriété étrangère sans l'accorder aux autres parce qu'ils sont des concurrents directs.
"Le gouvernement Harper ne peut éviscérer les lois régissant la propriété étrangère des compagnies de télécommunication sans que leurs concurrents directs de l'industrie de la câblodistribution exigent le même traitement. L'effet domino entraînera ensuite les radiodiffuseurs et les années d'efforts consacrés à la sauvegarde de notre souveraineté culturelle par le biais de la propriété et du contrôle de la radiodiffusion canadienne tomberont bientôt à l'eau", affirme Ian Morrison, porte-parole des Amis de la radiodiffusion canadienne.
Le sondage révèle que les Canadiennes et Canadiens croient que le résultat qu'entraînera le contrôle étranger des compagnies canadiennes de médias et de communications sera une baisse de contenu canadien. La moitié des répondants (48 %) pensent que le contenu canadien diminuerait sous la propriété étrangère, alors que seulement 13 % pensent que les programmes canadiens augmenteraient et 36 % estiment que les niveaux de contenu canadien resteraient les mêmes.
Le sondage Harris/Decima a aussi relevé que 81 % des Canadiennes et Canadiens sont d'accord (dont 50 % fortement d'accord) qu'il est important que le gouvernement canadien travaille à maintenir et à bâtir une culture et une identité distinctes de celles des États-Unis.
"Les électeurs nous ont dit qu'ils voulaient qu'Ottawa prenne des mesures pour bâtir une culture et une identité distinctes de celles des États-Unis. Les politiciens de tous les partis doivent en prendre note; il serait sage d'être à l'écoute des Canadiennes et Canadiens avant qu'ils n'acceptent d'assouplir les restrictions à la propriété étrangère. Sinon ils vont affronter les conséquences aux prochaines élections", a dit Stephen Waddell, directeur exécutif national de l'ACTRA.
Les données ont été recueillies entre le 31 mars et le 12 avril 2010 par le sondage téléVox hebdomadaire de Harris/Decima, le sondage omnibus national de la compagnie. Les résultats sont basés sur un échantillon de 2019 Canadiennes et Canadiens et la marge d'erreur correspondante est de +/-2,2 %, 19 fois sur 20.
Renseignements: Carol Taverner, ACTRA, directrice Relations publiques, (416) 644-1519, [email protected], cell.: (416) 768-3336; Peter Murdoch, Syndicat canadien des communications, de l'énergie et du papier, (905) 516-5720; Jim Thompson, Amis de la radiodiffusion canadienne, (613) 447-9592, [email protected]
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