La vie humaine importe plus que les profits de l'industrie de l'amiante,
rappelle la Délégation de Solidarité Asie-Québec
MONTRÉAL, le 7 déc. /CNW Telbec/ - Une délégation d'Asie composée de militants, d'un syndicaliste et de victimes de l'amiante est actuellement au Québec dans l'espoir de convaincre le gouvernement du Québec de ne pas soutenir le financement de l'exploitation d'un nouveau gisement d'amiante à la mine Jeffrey, duquel seraient exportées des millions de tonnes d'amiante en Asie, principalement en Inde.
« Nous sommes venus au Québec pour présenter notre requête directement au peuple québécois », déclare Sugio Furuya, dirigeant de la Délégation de Solidarité Asie-Québec. « Nous sommes résolus à faire tout ce qui est en notre pouvoir pour empêcher une erreur tragique, soit le financement de la mine Jeffrey par le gouvernement du Québec », ajoute-t-il.
Les sept membres de la Délégation de Solidarité Asie-Québec proviennent du Japon, de l'Indonésie, de la Corée du Sud et de l'Inde.
« Nous vous supplions de nous écouter », soutient Anup Srivastava, représentant de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) qui regroupe 13 millions de travailleurs à travers le monde. « J'ai fait ce long voyage depuis l'Inde pour vous dire de vive voix que les histoires rassurantes racontées par l'industrie de l'amiante sont complètement fausses. L'industrie ment lorsqu'elle affirme que les normes de protection de la santé au travail, dans le tiers monde, sont identiques à celles en vigueur au Québec. C'est une absurdité », affirme-t-il. En Asie, nombreux sont les travailleurs qui taillent, sans aucune protection contre les fibres, des toitures en amiante-ciment à l'aide de scies mécaniques. Bien que cette pratique soit interdite par la loi, ici au Québec, elle est très courante en Asie.
« Au Québec, la loi interdit toute exposition aux pièces d'amiante endommagées. En Asie, c'est une exposition banale tellement elle est fréquente », signale Muchamad Darisman, un organisateur communautaire documentant l'exposition à l'amiante des travailleurs et de la population en Indonésie. Les pièces d'amiante-ciment endommagées sont réutilisées pour la construction domiciliaire et c'est dans les débris d'amiante que jouent nos enfants. Nombreuses sont les personnes qui n'ont jamais entendu parler de l'amiante, ce qui n'empêche aucunement l'amiante de les tuer », ajoute-t-il.
« L'Organisation Mondiale de la Santé a déclaré que la seule manière de prévenir les maladies causées par l'amiante est de renoncer à son utilisation et ce, sous toutes ses formes », rappelle Kazumi Yoshizaki dont le père est mort de mésothéliome de la plèvre en 2005. « La vie humaine est plus importante que les profits découlant de l'industrie de l'amiante. Nous vous conjurons d'écouter l'Organisation Mondiale de la Santé et vous supplions d'arrêter d'exporter votre amiante, au nom des nombreuses vies humaines qui se perdent chaque année », réclame-t-il.
« Les gens ont le droit de vivre dans un environnement sain », soutient Rachel Lee, une Sud-coréenne âgée de 45ans ayant résidé pendant deux ans dans le voisinage d'une usine d'amiante chrysotile-ciment et souffrant de mésothéliome. « L'amiante aura causé, et cause toujours, d'atroces souffrances à mon époux, mes deux enfants et moi-même. L'amiante a détruit ma vie », signale-t-elle. « Il faut mettre fin aux ravages de la santé humaine provoqués par l'amiante ».
«Les sociétés médicales du Québec ont réclamé à l'unanimité que le gouvernement ne soutienne pas le financement de la mine Jeffrey et qu'il mette fin à l'exportation de l'amiante », rapporte Yeyong Choi, directeur général de Ban Asbestos Network Korea. « Le gouvernement a l'obligation morale de faire prévaloir l'avis des experts en santé sur les pressions qu'exerce l'industrie de l'amiante », mentionne-t-il.
« Le gouvernement du Québec ne se contente pas d'exporter de l'amiante, il finance une industrie qui intoxique l'opinion publique en prétendant qu'il est possible d'utiliser l'amiante d'une manière sécuritaire et sans danger pour la santé », rappelle Omana George, coordonnatrice de programme à l'Asia Monitor Resource Centre. « Le Québec compte en vérité parmi les principaux propagandistes du commerce mondial de l'amiante et le temps est venu de mettre fin à cette infamie ».
« Nous faisons appel à tous les Québécois. Vous protégez vos familles contre l'amiante en refusant qu'on l'utilise dans vos domiciles et vos écoles. Il est injuste que vous acceptiez, en toute connaissance de cause, d'exporter aux populations vulnérables de pays en développement ce produit mortel que vous refusez d'utiliser », soutient madame George. « Nous faisons appel à votre conscience et à votre responsabilité sociales afin de protéger nos enfants et nos familles »,.
« Nous vous supplions de ne pas financer le commerce global du produit létal qu'est l'amiante », insiste Furuya. « Investissez plutôt les $58 millions dans la création d'emplois sains et soutenables pour les gens d'Asbestos. Le reste du monde surveille ce que le Québec fera. Ne vous déshonorez pas : refusez plutôt de soutenir le financement de la mine Jeffrey et préservez ainsi de nombreuses vies humaines ».
Renseignements:
M. Sugio Furuya, | coordonnateur de l'Asian Ban Asbestos Network (basé au Japon) |
Mme Rachel Lee, | victime provenant de la Corée du Sud et représentante du |
Korean Asbestos Victims' Network | |
M. Anup Srivastava, représentant de l'Internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (IBB) | |
Personne contact : | Kathleen Ruff, coordonnatrice de la Délégation de solidarité Asie-Québec et coordonnatrice de l'Alliance pour la Convention de Rotterdam |
Numéro de cellulaire : 514-571-2696 |
Partager cet article