L'abus de substances coûte des centaines de millions par année aux hôpitaux canadiens - L'abus d'alcool est le principal responsable English
OTTAWA, le 20 nov. 2014 /CNW/ - Un nouveau rapport publié par le Centre canadien de lutte contre les toxicomanies (CCLT) souligne que l'abus de substances est un problème de santé grave et de plus en plus coûteux au Canada.
Le rapport du CCLT, Répercussions des troubles liés aux substances sur l'utilisation des services hospitaliers, analyse les plus récentes données fournies par l'Institut canadien d'information sur la santé et montre que les coûts d'hospitalisation des personnes ayant des troubles liés aux substances sont considérables et ont augmenté de 22 % en cinq ans, passant de 219 millions de dollars en 2006 à 267 millions en 2011.
Plus de la moitié de ces coûts étant attribuables à l'alcool, les professionnels de la santé de première ligne doivent avoir à leur disposition des outils pour les aider à faire un dépistage et une intervention précoces en cas de consommation problématique d'alcool, de même que des ressources pour sensibiliser les patients à la consommation à faible risque.
Il s'agit de la première étude au Canada à examiner, une substance à la fois, les répercussions de l'alcool et d'autres substances, comme la marijuana et les médicaments d'ordonnance, sur le système hospitalier. Cela dit, le rapport ne concerne que la faible proportion de Canadiens hospitalisés avec un diagnostic principal de trouble lié aux substances devant faire soigner des méfaits graves et directs de la consommation, comme une intoxication aigüe, des convulsions ou des symptômes de sevrage. Le rapport n'inclut pas les personnes admises à l'hôpital pour des accidents ou des blessures survenus après l'usage d'alcool ou d'autres substances. Il n'inclut pas non plus les personnes qui se rendent à l'urgence, mais ne sont pas hospitalisées, ni celles qui se font traiter dans la communauté ou dans des services externes.
Les substances qui suivent ont mobilisé la plus grande part des ressources hospitalières en 2011, par ordre décroissant. À noter que la proportion des coûts hospitaliers pour l'alcool était presque 10 fois plus importante que celle pour les opiacés, deuxième substance la plus dispendieuse. (Ceci n'est pas une liste exhaustive des substances étudiées; voir le rapport technique.)
- Alcool : 145 millions de dollars
- Opiacés : 15 millions de dollars
- Cannabis : 14 millions de dollars
- Cocaïne : 13 millions de dollars
L'étude utilise des données sur l'âge pour tirer certaines conclusions clés :
- Pour l'alcool, le plus grand nombre de jours passés à l'hôpital et la hausse la plus marquée du nombre de jours à l'hôpital de 2006 et 2011 ont été enregistrés chez les 45 à 64 ans.
- Les 25 à 44 ans ont passé le plus grand nombre de jours à l'hôpital en raison des opiacés, mais ce sont les personnes de 65 ans et plus qui ont enregistré la hausse la plus marquée du nombre de jours passés à l'hôpital en raison des opiacés.
- Pour le cannabis, le plus grand nombre de jours passés à l'hôpital et la hausse la plus marquée du nombre de jours passés à l'hôpital ont été enregistrés chez les 15 à 24 ans.
Citations
« Ces chiffres sont certes alarmants, mais dans notre examen des données, nous devons comprendre que ce n'est que la pointe de l'iceberg. Le coût global de la toxicomanie sur l'ensemble du système de santé est beaucoup plus important. Il est clair qu'il faut centrer davantage les efforts sur le dépistage précoce des troubles liés aux substances. Des ressources comme l'outil Dépistage, intervention rapide et orientation aident les professionnels de la santé à intervenir avant que les troubles liés aux substances ne prennent des proportions rendant nécessaire une hospitalisation. »
Rita Notarandrea
Première dirigeante (intérimaire), CCLT
« Ces données ne concernent qu'une petite partie des coûts en santé associés à la consommation et montrent encore que c'est l'alcool qui, de loin, a les plus grandes répercussions. Il nous faut des modes de dépistage et de traitement améliorés, mais seuls, ils ne changeront pas les choses. Pour réduire les coûts attribuables à la consommation d'alcool, il faut une volonté de changer les politiques relatives au marketing, à l'accessibilité et au prix. »
Dr Robert Strang
Administrateur en chef de la santé publique, ministère de la Santé et du Mieux-être de la N.-É.
« En 2011, les coûts pour traiter les troubles liés au cannabis ont dépassé ceux pour la cocaïne, ce qui montre que cette substance n'est pas aussi inoffensive que le pensent de nombreux Canadiens. Il est aussi inquiétant que ce soit les jeunes qui aient passé le plus grand nombre de jours à l'hôpital pour le cannabis, car leur cerveau en développement est le plus vulnérable aux méfaits. »
Amy Porath-Waller, Ph. D.
Directrice (intérimaire), Recherche et politiques, CCLT
« Les Directives de consommation d'alcool à faible risque du Canada proposent des limites pour aider les gens à se protéger des méfaits de l'alcool. Le rapport souligne la nécessité de privilégier la sensibilisation et la prévention, compte tenu du taux élevé d'usage de cette substance et des coûts sociaux importants attribuables à son mésusage. »
Matthew Young, Ph. D.
Auteur du rapport et analyste principal, Recherche et politiques, CCLT
Ressources
Répercussions des troubles liés aux substances sur l'utilisation des services hospitaliers
SOURCE : Centre canadien de lutte contre les toxicomanies
Media Relations, Tel: 613-235-4048 x240, [email protected]
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