Jim Prentice, vice-président du conseil de la Banque CIBC, déclare à la chambre de commerce de Vancouver que c'est peut-être l'initiative la plus difficile entreprise par le Canada depuis des décennies
VANCOUVER, le 23 févr. 2012 /CNW/ - Banque CIBC (CM: TSX) (CM: NYSE) - L'installation d'un nouveau pipeline vers la côte ouest nécessitera une démarche approfondie reconnaissant que l'accès à la côte ouest pour l'énergie canadienne est dans l'intérêt national du pays, selon Jim Prentice, vice-président du conseil de la Banque CIBC.
S'adressant à la chambre de commerce de Vancouver, M. Prentice a parlé d'une occasion inégalée pour le Canada de devenir un fournisseur de premier rang de marchandises sur un marché asiatique qui devient rapidement la locomotive de l'économie sur la planète. Il a toutefois émis une mise en garde sur le fait que la « conception de couloirs de transport de pétrole et de gaz naturel liquide vers le Pacifique est peut-être le défi le plus important que notre pays a eu à relever depuis des décennies ».
« Les enjeux constitutionnels et juridiques qui entourent les couloirs de transport de l'énergie, les terminaux et le transport des marchandises sur la côte ouest comportent de très grandes difficultés. L'avenir repose sur des négociations auxquelles s'ajoute le facteur complexe des revendications territoriales en suspens des Premières Nations ainsi que des questions non réglées relatives à l'environnement et à l'infrastructure. Celles-ci sont peut-être les enjeux de politique publique les plus difficiles au Canada aujourd'hui. Il est donc irréaliste de penser qu'Enbridge, ou toute autre entreprise, peut les résoudre dans le cadre d'une audience de l'ONE. »
M. Prentice a rappelé à son auditoire que l'obligation constitutionnelle de consulter les Premières Nations ne touche pas les entreprises; cette responsabilité revient au gouvernement fédéral. Il a aussi souligné qu'il incombe au gouvernement fédéral, non pas aux entreprises, de définir un plan de gestion pour les terminaux et le transport de marchandises sur la côte ouest.
« Ces dossiers ne peuvent pas être réglés par décret réglementaire, ils nécessitent une négociation. Le véritable risque n'est pas le rejet réglementaire, c'est en fait l'approbation réglementaire qui serait ébranlée par des problèmes juridiques subséquents et par l'absence de "licence sociale". »
M. Prentice croit que la réalité du Canada a changé depuis quelques mois en raison de la décision des États-Unis au sujet de Keystone. Alors que l'accès à la côte ouest pour le pétrole et le gaz naturel canadiens a toujours été important pour le pays, il pense qu'il est maintenant crucial pour l'intérêt national.
Pour promouvoir cet intérêt national, le gouvernement fédéral doit prendre la direction des opérations, selon M. Prentice. « Il doit consulter. Il doit négocier. Il aura à exercer son autorité législative à titre de gouvernement majoritaire. »
Premièrement, M. Prentice affirme qu'Ottawa doit s'adresser aux Premières Nations et les consulter plus activement sur les revendications territoriales en suspens qui couvrent la Colombie-Britannique. « Les couloirs de transport d'énergie devront être obtenus sur une base de non-dérogation, permettant le développement, sans obliger les Premières Nations à abandonner des dossiers non résolus. Même si l'ONE apporte son aide dans cette initiative, il ne peut à lui seul faire tout le travail. Il faut que des négociateurs principaux soient nommés pour assister à ces consultations. »
Deuxièmement, il a parlé du besoin pour le gouvernement fédéral de prendre les commandes dans l'établissement d'un mode de gestion qui tiendra compte des bénéfices de même que des risques environnementaux liés à une augmentation du trafic de pétroliers sur la côte ouest. « Une loi sera nécessaire, ainsi que des plans de mesures d'urgence en cas d'incidents imprévus. Il sera essentiel - étant donné l'importance de ces eaux pour les Premières Nations côtières - que le gouvernement entretienne un mode de gestion mixte de ces eaux avec le gouvernement de la Colombie-Britannique et les Premières Nations côtières. »
Troisièmement, selon M. Prentice, Ottawa doit permettre aux audiences de l'ONE de s'ouvrir et de se conclure au besoin. « Ce processus prendra du temps. Il pourrait en effet s'étendre sur plusieurs années. De plus, il doit être réalisé de façon indépendante, tous les protagonistes devant recevoir une écoute appropriée. Il doit être rapide, mais s'il était fait sous pression ou de manière précipitée ou encore s'il était limité de manière arbitraire, il ne passerait pas à l'examen public ou juridique.
« En résumé : l'installation de couloirs de pipelines vers le Pacifique demande beaucoup plus que de l'argent. Il faut également du leadership, de la patience et du temps. C'est seulement dans ce cas que nous pourrons véritablement en retirer des dividendes significatifs. »
M. Prentice a également parlé de la nécessité pour les Premières Nations de prendre une part active à ce processus. « La consultation est une voie à deux sens de sorte qu'il est également important que les Premières Nations de la Colombie-Britannique saisissent l'occasion qui se présente pour se rallier au programme du pays, tout en faisant progresser le leur. »
Dans son discours, M. Prentice a mis l'accent sur l'importance d'obtenir ce droit étant donné les avantages économiques substantiels pour le Canada de devenir un exportateur important d'énergie vers l'Asie. Il a souligné que l'urbanisation du continent se fait à un rythme sans précédent dans l'histoire de l'humanité puisque la population urbaine devrait doubler, passant de 1,6 milliard de personnes aujourd'hui à 3 milliards de personnes.
De plus, la Chine est devenue le plus grand marché de l'automobile dans le monde, produisant plus de 16 millions de véhicules par année, et compte plus de 900 millions d'utilisateurs de téléphones mobiles. La classe moyenne chinoise s'accroît si rapidement qu'elle sera bientôt plus nombreuse que la population entière des États-Unis.
La Chine a fait tout cela en important du pétrole pour alimenter sa croissance, devenant le deuxième consommateur de pétrole en importance dans le monde et le plus grand consommateur d'énergie. Le pays compte pour 60 % de la croissance de la demande mondiale en pétrole, le pétrole d'origine étrangère fournissant un peu plus de la moitié de son approvisionnement. D'ici 2015, cette proportion grimpera à 70 %.
« Bref, l'arrivée du siècle asiatique et les demandes liées à la production en Chine et ailleurs étireront l'approvisionnement en marchandises dans le monde jusqu'à un point de rupture », a déclaré M. Prentice. « En observant le siècle asiatique d'un point de vue canadien, nous avons la capacité de devenir un fournisseur de marchandises de grande valeur. L'un de nos avantages concurrentiels sera notre capacité à devenir un fournisseur stratégique de pétrole et de gaz naturel à une Asie qui connaît une croissance rapide. »
« Aider la Chine à combler ses besoins permettra de créer des emplois et de générer des revenus pour des milliers de Canadiens; ce commerce apportera une plus grande prospérité à notre pays. La Chine a clairement indiqué qu'elle souhaite la sécurité énergétique pour favoriser sa croissance. Le Canada peut jouer un rôle important pour lui assurer au moins une partie de cette sécurité en approvisionnement, en y exportant à la fois notre pétrole et notre gaz naturel liquide. »
M. Prentice, qui s'est joint à la Banque CIBC en janvier 2011, a pour responsabilité d'accroître les relations de la Banque CIBC avec les entreprises clientes d'un bout à l'autre du pays et à l'étranger et d'assurer un leadership dans le cadre d'initiatives stratégiques destinées à améliorer la position de la Banque CIBC sur le marché. Il s'est joint à la Banque après avoir mené une brillante carrière d'avocat, de député et a été l'un des plus influents ministres au sein du gouvernement canadien, ayant siégé comme ministre de l'Industrie, ministre de l'Environnement et ministre des Affaires indiennes et du Nord canadien. Il a également été nommé à la Commission des revendications des Indiens en 1992, dont il a été coprésident jusqu'en 2002.
La Banque CIBC est une institution financière nord-américaine de premier plan qui offre des services financiers à près de onze millions de clients personnels et d'affaires. Elle offre une gamme complète de produits et services par l'intermédiaire de son réseau de services bancaires électroniques complets et de ses centres bancaires et bureaux situés partout au Canada, aux États-Unis et dans le monde. Le Centre de presse du site de la Banque CIBC, à l'adresse www.cibc.com/francais, contient d'autres communiqués et d'autres renseignements sur la Banque CIBC.
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