L'AGESSS réagit aux articles de La Presse parus le 28 septembre 2010
intitulés : « Le nombre de cadres explose » d'Ariane Lacoursière et « Quelque
chose d'indécent » de Rima Elkouri

LONGUEUIL, QC, le 28 sept. /CNW Telbec/ - L'Association des gestionnaires des établissements de santé et de services sociaux (AGESSS), par l'intermédiaire de son président-directeur général monsieur François Jean, souhaite apporter quelques précisions quant aux articles diffusés ce matin dans La Presse. En effet, plusieurs références ayant trait aux données statistiques publiées dans l'édition de septembre du magazine Le Spécialiste de la FMSQ, reprises par La Presse, nécessitent des précisions importantes afin de donner un portrait plus juste de l'évolution du nombre de cadres et du personnel administratif dans le réseau de la santé et des services sociaux.

L'interprétation des données du ministère de la Santé et des services sociaux (MSSS) par l'auteur Richard-Pierre Caron du magazine Le Spécialiste de la FMSQ est erronée. « En effet, celui-ci, lorsqu'il établit la comparaison entre l'évolution du nombre de cadres par rapport au personnel dédié aux soins, compare pour la période de référence 2000-2001 à 2008-2009 des ETC (équivalent temps complet) avec des individus en poste, soit respectivement 30,7 % par rapport à 6,2 %. Le tableau suivant rétablit cette comparaison :

Personnel infirmier en poste et en équivalent temps complet

Années	Individus en poste	ETC (équivalent temps complet)
2000-2001	102 047	70 995
2008-2009	108 405	84 959
Différence	6 358	13 964
%	6,2 %	19,7 %

Postes cadres en équivalent temps complet

Années	ETC (équivalent temps complet)
2000-2001	8 668
2008-2009	11 328
Différence	2 660
%	30,7 %

Source : « Info-sérhum » du MSSS, juin 2010

Si monsieur Caron avait utilisé la même unité de mesure, soit celle des ETC, les pourcentages auraient donc été de 19,7 % pour le personnel infirmier comparativement à 30,7 % pour le personnel cadre.

De plus, la progression de 30,7 % ne reflète pas non plus la réalité. Il faut ainsi rappeler que dans le cadre de la réforme du réseau de la Santé et Services sociaux lors de l'adoption des lois 25 et 30, il y a eu notamment réduction du nombre d'unités d'accréditation (syndicats). Dans la foulée de ces changements, un grand nombre d'employés professionnels ayant un statut d'employés syndicables non syndiqués (SNS) changeaient de statut, soit pour celui de syndiqué ou encore celui de cadre.  « La progression de 30,7 % du nombre d'ETC chez les cadres dont fait état l'article doit donc être revue très fortement à la baisse si on veut associer l'augmentation du nombre d'ETC cadre à la croissance des coûts de la masse salariale du personnel d'encadrement dû à l'ajout de nouvelles personnes », nuance monsieur Jean.  Les données du MSSS pour la période de cinq ans débutant en 2003-2004 et se terminant en 2008-2009 démontrent plutôt une progression de l'ordre de 15 %. En somme, le nombre de salariés par cadre (ETC) a peu évolué depuis 10 ans. Il s'élevait à 17,5 salariés par cadre en 1998-1999. Il a ensuite augmenté graduellement jusqu'à un sommet de 19,1 salariés par cadre en 2003-2004, pour ensuite revenir à 17,4 salariés par cadre en 2008-2009 (source : État de situation, MSSS, 24 mars 2010).

En ce qui touche les quelque 88 500 personnes identifiées comme du personnel administratif dont le nombre aurait crû selon la FMSQ de 51,8 % entre 2000-2001 et 2008-2009, il faudrait soustraire la catégorie du personnel paratechnique, des services auxiliaires et des métiers, et ne conserver que la catégorie du personnel de bureau, des techniciens et professionnels de l'administration qui totalise  33 862 personnes au 31 mars 2009 et non pas 88 500 personnes. On est loin alors de la faramineuse progression de 51,8 % identifiée dans l'article du magazine de la FMSQ.

Monsieur Jean précise : « On associe trop souvent à tort les cadres à l'appellation péjorative de « fonctionnaires ». Pourtant les quelque 7300 gestionnaires du réseau de la santé et des services sociaux que nous représentons, sont principalement des cadres intermédiaires qui, le plus souvent, sont engagés dans la livraison des soins et des services à la population ». Voici quelques exemples de cadres intermédiaires qui livrent des soins et services à la population de façon directe (cadres cliniques) : Infirmière-chef à l'urgence, coordonnatrice du bloc opératoire, chef de programme pour les personnes âgées en perte d'autonomie, chef des services sociaux en centre jeunesse, chef de service en réadaptation. Voici encore quelques exemples de cadres intermédiaires qui livrent des soins et services de façon indirecte à la population : chef du service de l'accueil, chef du service des archives, chef du service des ressources techniques et matérielles. 

Aussi, les conditions d'exercice actuelles des cadres ne favorisent pas le recrutement qui s'effectue à près de 85 % chez les professionnels syndiqués du réseau de la santé et des services sociaux.  Par ailleurs, les données de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurance (CARRA) démontrent que le nombre de départs à la retraite attendus des cadres intermédiaire du réseau de la santé et des services sociaux s'établit à 1749 d'ici 2014, soit plus de 350 départs à la retraite par année.

« Le dénigrement de la contribution extraordinaire des cadres au fonctionnement du réseau de la santé et des services sociaux au quotidien ne sert en rien l'intérêt public. N'en jetez plus, la cour est pleine!  Voilà le titre que vous pourriez publier dans votre prochaine édition de La Presse en regard de la réalité des cadres intermédiaires du réseau de la santé et des services sociaux », conclut monsieur Jean.

Renseignements:

Hélène St-Pierre
Coordonnatrice aux communications
AGESSS
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