Lancement d'un livre sur Gérald Tremblay - Sous-financement chronique des villes : s'affranchir du carcan constitutionnel English
MONTRÉAL, le 14 avril 2021 /CNW Telbec/ - Après avoir quitté la vie publique le 5 novembre 2012, Gérald Tremblay réapparaît, le temps du lancement d'un livre intitulé L'Expérience Tremblay, qui a été publié aux éditions Wilson & Lafleur. Son contenu ne revient pas sur les événements qui l'ont conduit à se retirer de ses fonctions, en tant que maire, afin d'aller à l'essentiel du message qu'il souhaite livrer aujourd'hui.
Écrit par l'avocat Claude Laferrière, cet ouvrage n'est pas, non plus, un prétexte pour annoncer le retour de Gérald Tremblay en politique active. Il prend l'allure d'un document soulignant, à grands traits, plusieurs épisodes marquants liés à sa carrière, sur la scène tant provinciale que municipale.
Ouvrage de référence
L'Expérience Tremblay compte 376 pages, 1 100 notes de bas de page et 4 000 références, où se trouvent des mentions d'articles de presse correspondant aux faits relatés par l'auteur. Plusieurs journalistes issus des médias nationaux, ainsi que d'autres intervenants y sont cités. Ces sources documentaires témoignent d'un ouvrage exhaustif et rigoureux. « Il s'agit, ni plus ni moins, d'un livre d'histoire du Québec et de Montréal », fait savoir Claude Laferrière.
Tour à tour avocat en droit des affaires, ministre de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie (sous feu Robert Bourassa et Daniel Johnson), puis maire de Montréal pendant 11 ans, Gérald Tremblay est un homme d'action. Il a toujours continué d'avancer, contre vents et marées. L'un des combats qu'il a choisis, soit le sous-financement chronique des municipalités québécoises et canadiennes, l'amène à conclure que le statu quo serait la pire option à envisager. Déjà que cet immobilisme a des conséquences néfastes pour l'ensemble des villes incluses dans la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), l'Union des municipalités du Québec (UMQ), la Fédération québécoise des municipalités (FQM), ainsi que la Fédération canadienne des municipalités (FCM). En fait, leur précarité financière récurrente les empêche d'atteindre leur plein potentiel.
Ruptures, révoltes et tragédies
« Les tensions que nous vivons présentement nous interpellent, individuellement et collectivement, car le statu quo est précurseur de ruptures, de révoltes et de tragédies », affirmait l'abbé Pierre il y a une vingtaine d'années, lors d'une rencontre avec Gérald Tremblay.
Ce sous-financement chronique a des répercussions dans plusieurs domaines, par exemple la santé, l'immigration, le logement social, les infrastructures, le transport collectif, l'environnement et le développement durable. On peut notamment citer le cas de l'ancien pont Champlain, qui aurait pu s'effondrer. Nos trois ordres de gouvernement furent concernés dans ce dossier, en raison d'un « enchevêtrement constitutionnel », souligne Claude Laferrière, mais aussi d'implications financières concomitantes.
S'il avait fallu que le pire se produise, la Voie maritime du fleuve Saint-Laurent aurait été paralysée. Par conséquent, l'approvisionnement d'articles essentiels se serait vu compromis dans plusieurs grandes villes du Canada et des États-Unis. D'autres infrastructures sont également pointées du doigt dans cette hécatombe marquée par la vétusté, dont le tunnel Louis-Hippolyte-La-Fontaine, l'autoroute Métropolitaine, plusieurs autres ponts et viaducs, le réseau routier, ainsi que les conduites et les usines de traitement d'eau. Les travaux de réfection pour rendre ces infrastructures sécuritaires ont commencé, car la situation était devenue critique, voire dangereuse.
Un carcan
La solution pour sortir les villes et les municipalités d'un véritable carcan, fruit d'une appartenance à l'Acte de l'Amérique du Nord britannique depuis 1867, consiste à leur octroyer l'autonomie constitutionnelle. Elles deviendraient ainsi des entités distinctes, au même titre que le sont les gouvernements fédéral et provincial. Cette réforme devrait toutefois être assortie d'un nouveau partage des compétences et des revenus fiscaux actuels.
Pour l'heure, toutes ces villes et municipalités demeurent sous le joug du gouvernement provincial, dont elles sont « des créatures alimentées au compte-gouttes sur le plan financier », martèle Gérald Tremblay. L'homme n'a de cesse de le répéter : « Il faut innover sans répit pour créer la richesse, mieux la partager et stimuler le changement » dans un monde évolutif et dynamique. Si on ne donne pas suite à cette réforme municipale en profondeur, nous mériterons le « triste déclin qui nous sera réservé », pour paraphraser feu Doris Lussier.
Le Conference Board du Canada (CBC) l'affirme depuis des lunes : La création de la richesse passe par les villes. Ces dernières ne sont rien de moins que le moteur économique de la nation. En ce sens, L'Expérience Tremblay fait l'apologie d'un dynamisme typiquement urbain, dont font partie la CMM, l'UMQ, la FQM et la FCM. Paradoxalement, selon des données colligées par la FCM, 50 % de chaque dollar en revenus fiscaux est versé au fédéral. Pour sa part, Québec reçoit 42 % des montants perçus, alors que les villes n'en récoltent qu'un maigre 8 %.
Un peuple quémandeur
Les maires de Toronto, Gatineau et Edmonton (John Tory, Maxime Pedneaud-Jobin et Don Iveson) en rajoutent : « Sans les villes, point de reprise économique », citait La Presse. Précisons que Don Iveson est également président du caucus des grandes villes de la FCM. Cela dit, pour Gérald Tremblay, le constat actuel est sans équivoque : « Après 154 ans de statu quo constitutionnel, nous sommes devenus un peuple de quémandeurs, au niveau tant municipal que provincial. »
Tout compte fait, malgré la fin abrupte d'un engagement politique qui s'est échelonné sur plus de trois décennies, « on peut dire, sans se tromper, que Gérald Tremblay a accompli de grandes choses, accompagné de collaborateurs et de collaboratrices avec qui il a travaillé en équipe », affirme sans ambages Claude Laferrière. Parmi ses nombreuses réalisations, on compte le prêt participatif, les grappes industrielles, la qualité totale et les conventions collectives de longue durée.
On pourrait ajouter à cette liste une cote historique pour Montréal, qui a été décernée par les firmes Standard & Poors et Moody's, la démocratie participative, la Charte montréalaise des droits et des responsabilités, la mise en place d'un ombudsman pour Montréal, la présence de Montréal sur la scène internationale et la reconnaissance de « Montréal, Ville UNESCO de design ». Sans oublier la culture, la réfection des infrastructures, le développement immobilier et le logement social, les vélos Bixi, le Plan métropolitain d'aménagement et de développement de la CMM, le Quartier des spectacles, le Quartier de l'innovation, l'Espace pour la vie, la sauvegarde du Grand Prix de Formule 1, sous la gouverne de Normand Legault et la participation des gouvernements, ainsi que la présentation de compétitions internationales en natation (FINA).
En somme, les grandes villes ont le potentiel d'être le noyau et l'épicentre d'une richesse inestimable. « Cela passera, nécessairement, par un affranchissement des gouvernements fédéral et provincial, qui, d'une élection à l'autre, peinent à comprendre les enjeux vitaux propres à un développement urbain cohérent. Il faudra surmonter cette impasse économique et constitutionnelle, afin d'atteindre d'autres niveaux et assurer la prospérité de nos villes, et par le fait même celle du Québec et du Canada », conclut Gérald Tremblay.
SOURCE Wilson & Lafleur Ltée
François G. Cellier, Relationniste, Portable : 514 581-8609
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