Lancement des avis du Conseil des Montréalaises sur la sécurité et la traite des femmes pendant le Grand Prix de Formule 1 du Canada
MONTRÉAL, le 6 mai 2021 /CNW Telbec/ - C'est ce midi que le Conseil des Montréalaises présentait deux avis : « Avis sur la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle pendant le Grand Prix de Formule 1 du Canada » et « Avis sur la sécurité des femmes pendant le Grand Prix de Formule 1 du Canada ».
Il ressort de l'Avis sur la traite que la question de l'augmentation entre la traite des femmes et les événements sportifs n'a pas trouvé de réponse claire. La définition même de la traite, établie par le Protocole de Palerme, est sujette à diverses interprétations. Que ce soit du côté des organismes de terrain ou de la littérature scientifique, il est impossible de mesurer une augmentation de la traite des femmes pendant le Grand Prix de Formule 1 (ci-après GP). Aussi, les estimations exagérées du phénomène de la traite et la présence des forces policières qui en découle ont des conséquences néfastes sur les femmes dans l'industrie du sexe, les femmes autochtones et les femmes racisées, qui sont victimes de harcèlement policier, de profilage ou d'arrestations.
L'Avis sur la sécurité met en évidence les nombreux obstacles auxquels font face les femmes qui sortent ou qui travaillent lors du GP ou dans les événements festifs en général. Les femmes ressentent un sentiment d'insécurité dans l'espace public et sont fréquemment victimes de harcèlement ou d'agressions sexuelles. Les femmes rencontrées, qui travaillent dans les métiers de service, d'accueil et de vente pendant le GP, occupent des emplois précaires où l'apparence et la mise en scène du corps constituent souvent des critères d'embauche. Pour ces femmes, le harcèlement sexuel et sexiste durant le travail est fréquent et considéré comme faisant « partie de la job ». En fait, d'une façon générale, les violences à caractère sexuel et le harcèlement vécus par les femmes, ne sont pas considérés comme des enjeux de sécurité par les corps policiers, ni par les agences de sécurité privées.
Démarche
Ces deux avis répondent au mandat sur la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle pendant le Grand Prix de Formule 1 du Canada confié au Conseil des Montréalaises par l'Administration municipale en 2017. Pour mener à bien ce mandat, le Conseil a réalisé une recherche scientifique de trois ans, basée sur une revue de littérature, des entretiens individuels, des rencontres avec des organismes communautaires et des représentant-es institutionnel-les, et plus de 200 heures d'observation lors du GP.
Recommandations
Le Conseil des Montréalaises formule 23 recommandations pour orienter les interventions de la Ville sur la traite des femmes. Les membres recommandent notamment que la Ville adopte et diffuse une définition de la traite des personnes et que le SPVM s'assure d'avoir des pratiques exemptes de profilages racial, sexiste et social en matière de lutte contre la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle.
Le Conseil des Montréalaises adresse aussi 11 recommandations à l'Administration municipale concernant la sécurité des femmes afin de leur assurer un accès sans violence à l'espace public. Les membres recommandent, entre autres, la création d'un plan d'action pour une ville festive sûre pour toutes et la mise sur pied de campagne de sensibilisation et de prévention sur les violences à caractère sexuel et les violences sexistes.
Citations
« Nous sommes fières d'avoir menée à bien cette recherche d'envergure et d'apporter un éclairage scientifique sur l'enjeu complexe de la traite des femmes à des fins d'exploitation sexuelle pendant le GP. De plus, dans l'Avis sur la sécurité des femmes, nous avons mis en évidence les violences à caractères sexuel dont sont victimes les Montréalaises dans l'espace public et proposons des actions à la Ville pour rendre les évènements et les festivals plus sécuritaires. » - Anuradha Dugal, présidente du Conseil des Montréalaises.
« Nous saluons le travail de longue haleine réalisé par les membres du Conseil des Montréalaises et accueillons avec grand intérêt ces deux nouveaux avis. La Ville de Montréal est déjà en action pour assurer la sécurité de toutes les femmes dans l'espace public et lors de tous les événements extérieurs ayant lieu sur son territoire, notamment par l'implantation d'une approche ADS+ dans ses façons de faire. Les avis contiennent des recommandations fort pertinentes qui permettront d'orienter nos interventions pour prévenir et lutter contre les violences sexistes et les violences à caractère sexuel. Nous sommes fermement déterminé-es à poursuivre le travail avec l'ensemble de nos partenaires afin d'offrir un environnement exempt de toute forme de harcèlement, de violence, de discrimination et de sexisme à toutes les Montréalaises. » - Nathalie Goulet, responsable de l'inclusion sociale, des sports et loisirs, de la condition féminine, de l'itinérance et de la jeunesse au sein du comité exécutif de la Ville de Montréal.
Pour lire ou télécharger les avis du CM :
www.ville.montreal.qc.ca/conseildesmontrealaises.
À propos du Conseil des Montréalaises
Créé en 2004, le Conseil des Montréalaises est composé de 15 membres bénévoles. Il agit en tant qu'instance consultative auprès de l'administration municipale sur les questions de condition féminine et d'égalité entre les femmes et les hommes et entre les femmes elles-mêmes. www.ville.montreal.qc.ca/conseildesmontrealaises.
Anuradha Dugal, présidente du Conseil des Montréalaises, sera disponible pour des entrevues (en français et en anglais) le 6 mai, à partir de 14h.
SOURCE Conseil des Montréalaises
Pour informations et entrevues : Kenza Bennis au 514 451-6038 ou à [email protected]
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