L'APN exprime des réserves quant au mandat et à la présidence de la
commission d'enquête sur l'affaire Pickton
OTTAWA, le 30 sept. /CNW/ - Shawn A-in-chut Atleo, Chef national de l'Assemblée des Premières Nations (APN), Kathleen McHugh, présidente du Conseil des femmes de l'APN, et Jody Wilson-Raybould, chef régionale de l'APN pour la Colombie-Britannique, recommandent que les Premières Nations et les femmes des Premières Nations participent activement à l'enquête publique sur le traitement de l'affaire Robert Pickton.
« Comme nous l'avons dit lorsque la décision de tenir une enquête publique a été annoncée plus tôt ce mois-ci, nous sommes favorables à cette enquête. Cependant, il demeure essentiel que la confiance dans la commission d'enquête soit totale, notamment à l'égard de la personne qui la présidera et de son mandat général, car les sujets abordés ici ne touchent pas seulement la manière dont les policiers ont mené leur enquête », a indiqué le Chef national Shawn Atleo. « Nous devons nous pencher sur les causes fondamentales de la situation de vulnérabilité dans laquelle trop de femmes autochtones se retrouvent et envisager diverses stratégies pour mettre fin à la violence. De même, il est essentiel que l'enquête publique permette de soumettre à un examen approfondi les façons de procéder et les décisions des personnes en position d'autorité pour que les erreurs qui ont pu être commises soient corrigées et pour que les responsables soient obligés de répondre de leurs actes. »
La nomination de M. Wally Oppal à la tête de l'enquête publique sur le traitement de l'affaire Robert Pickton par la police a été annoncée dans le cadre d'une conférence de presse hier à Vancouver. L'APN appuie les familles et les dirigeants des Premières Nations qui ont exprimé des réserves quant au choix du commissaire en raison de ses anciens liens avec le gouvernement provincial.
« Le mandat de cette commission d'enquête est trop étroit et ne servira qu'à exclure les voix qui doivent être entendues et les questions qui doivent être soulevées pour bien comprendre ce qui s'est passé », a déclaré la présidente du Conseil des femmes de l'APN, Kathleen McHugh. « Les Premières Nations sont sincèrement bouleversées qu'on ait pu annoncer cette commission d'enquête sans les avoir consultées le moindrement. Nous demandons au gouvernement provincial d'envisager de revoir et d'élargir le mandat de la commission d'enquête et de reconsidérer sa décision concernant la nomination du commissaire pour que la commission soit utile et indépendante afin qu'une telle tragédie ne se reproduise jamais. »
L'APN se bat pour qu'on se penche de toute urgence sur les causes fondamentales de ce grave problème que représentent les plus de 520 cas non résolus de disparitions et de meurtres de femmes autochtones au Canada. Cette revendication est soutenue par un certain nombre de résolutions adoptées par l'Assemblée générale des chefs de l'APN, lesquelles appuient également les efforts déployés par le Conseil des femmes de l'APN et par l'Association des femmes autochtones du Canada dans le cadre de leur campagne « Sœurs par l'esprit », qui vise à trouver des solutions à la violence dont sont victimes toutes les femmes autochtones du Canada.
« Les Premières Nations de la Colombie-Britannique croient que cette enquête doit être impartiale et ouverte à tous », a affirmé la chef régionale de l'APN pour la Colombie-Britannique, Jody Wilson-Raybould. « Nous devons travailler tous ensemble pour tirer des enseignements des erreurs qui ont manifestement été commises afin que notre peuple, particulièrement ses membres les plus vulnérables, soit en sécurité et respecté. »
L'Assemblée des Premières Nations est l'organisme national qui représente les citoyens des Premières Nations au Canada.
Renseignements:
Jenna Young, agente de communications, Assemblée des Premières Nations, 613-241-6789, poste 401, ou [email protected]
Partager cet article