L'AQPP réagit aux propos de la CAQ - Le parti politique et son chef témoignent d'une méconnaissance de la réalité de la pharmacie et de l'assurance médicament
MONTRÉAL, le 20 août 2012 /CNW Telbec/ - « Manifestement, la Coalition avenir Québec (CAQ) ne connaît ni la pharmacie, ni l'assurance médicaments ». Le premier vice-président de l'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) et responsable du comité de négociation, Joseph Amiel, dénonce en ces termes l'intention de la CAQ d'amputer les honoraires des pharmaciens de 250 millions de dollars par année.
« Je ne sais pas si la CAQ le réalise, mais elle préconise une réduction de 25 % des honoraires des pharmaciens », indique M. Amiel. « Cela représente près de 140 000 $ par pharmacie, par année. C'est d'autant plus irréaliste que la réforme de la politique de prix des génériques a déjà amputé la rémunération des pharmaciens de plus de 38 millions par année. »
« Les honoraires des pharmaciens sont un élément très mineur dans l'évolution du coût de l'assurance médicaments », poursuit M. Amiel. Le principal moteur d'augmentation des coûts est le volume d'ordonnances prescrites par les médecins, sur lequel les pharmaciens n'ont aucun contrôle.
Pour faire face à cet accroissement de volume, les pharmaciens doivent mobiliser des ressources supplémentaires : au Québec, le nombre d'employés de laboratoire par pharmacie (pharmaciens et aides techniques en pharmacie) augmente à peu près au même rythme que le nombre d'ordonnances par pharmacie, soit entre 3 et 4 % annuellement.
Selon une analyse faite au début de 2012 pour l'AQPP (AQPP, Le marché du médicament d'ordonnance au Québec, quelques mythes… et la réalité, avril 2012), la hausse du volume d'ordonnances explique environ 70 % de la hausse du coût brut du régime public d'assurance médicaments de 2005 à 2010, alors que la hausse du coût des médicaments en explique 15 %. Les honoraires des pharmaciens ont contribué aux 15 % restants, principalement à cause des services à valeur ajoutée visant à mieux contrôler la consommation des patients dont la consommation élevée présente un risque relié à l'observance au traitement.
En défendant sa position, la CAQ ignore totalement certains faits fondamentaux, notamment :
- Le coût moyen d'une ordonnance remboursée par le régime public d'assurance médicaments a diminué de près de 15 % entre 2007 et 2011, en bonne partie grâce à la réforme des politiques de prix des génériques. Cette économie s'est faite en partie aux dépens des pharmaciens, pour qui cette réforme représente un manque à gagner de plus de 38 millions par an (soit plus de 20 000 $ par pharmacien propriétaire).
- En 2011, les honoraires des pharmaciens ont représenté 26 % du coût total des ordonnances. L'honoraire moyen par ordonnance était en 2011 inférieur de 1,5 % à son niveau de 2007.
- À titre comparatif, l'honoraire moyen par service médical a augmenté de 30 % pendant la même période.
« Les régimes d'assurance médicaments et les régimes de rémunération des pharmaciens sont des choses complexes, et tous les candidats à l'élection devraient faire preuve de rigueur et éviter des énoncés simplistes et spectaculaires », conclut M. Amiel. « Il est important de contrôler les coûts de l'assurance médicaments, mais il faut éviter les solutions simplistes ».
À propos de l'AQPP
L'Association québécoise des pharmaciens propriétaires (AQPP) est un syndicat professionnel qui représente les 1858 pharmaciens propriétaires des 1757 pharmacies du Québec, qu'ils soient affiliés ou non à une chaîne ou à une bannière commerciale.
SOURCE : ASSOCIATION QUEBECOISE DES PHARMACIENS PROPRIETAIRES
Me Marie-Josée Crête
Directrice à la négociation et aux affaires juridiques
514 254-0676
1 800 361-7765
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