L'arbitre rejette les nombreuses concessions demandées et statue que l'entreprise est florissante...
LAVAL, QC, le 1er oct. 2012 /CNW Telbec/ - Une décision très attendue a été rendue hier dans le dossier des négociations entre les pressiers, les électromécaniciens, les électrotechniciens, les préposés au nettoyage des équipements ainsi que les manutentateurs de papier et la direction du Journal de Montréal.
Me Jean Barrette, l'arbitre nommé au dossier, a refusé plusieurs des nombreuses concessions demandées par l'employeur, notamment en ce qui concerne l'adoption d'un horaire de travail de 12 heures par jour sur trois ou quatre jours, la modification du statut de certains travailleurs permanents pour en faire des surnuméraires ainsi qu'une réduction considérable des salaires et des avantages sociaux.
La direction du quotidien montréalais n'a également pas réussi à convaincre l'arbitre qu'il devait réaliser des gains d'efficacité pour maintenir l'avantage concurrentiel de son usine dans le marché. L'arbitre a jugé que non seulement l'entreprise est florissante, mais aussi son carnet de commandes s'est rempli au cours des dernières années. De plus, l'utilisation d'une technologie d'impression de type « heat set » apporte une valeur ajoutée au travail.
« Je crois que l'arbitre a bien saisi la situation de l'entreprise dans le marché de l'impression, a commenté Robert Bouvier, président du syndicat canadien des Teamsters, qui représente les quelque 125 travailleurs en cause au Journal de Montréal. Par conséquent, il a décidé qu'il n'y avait pas lieu de réduire le salaire et les conditions de travail de nos membres. »
Le nouveau contrat de travail d'une durée de trois ans concède un montant forfaitaire de 1200 $ par travailleur de même qu'une bonification du taux horaire de l'ordre de 1,2 %, à l'exception des travailleurs hors de l'échelle salariale qui toucheront plutôt un montant forfaitaire.
On se souviendra que la procédure d'arbitrage a été déclenchée à la suite d'un arrêt de travail de huit heures en juin 2011. Ce mécanisme de négociation est automatiquement mis en place au titre des dispositions sur la sécurité d'emploi (l'annexe « F ») des conventions collectives liant les parties depuis 1983. Les travailleurs du Journal de Montréal sont d'ailleurs les seuls en Amérique du Nord à bénéficier d'une telle annexe malgré des tentatives passées de l'employeur de la faire invalider. Cette fois-ci, l'employeur tentait de faire modifier par l'arbitre ces dispositions, ce qui lui a été refusé.
« Les tentatives de l'employeur de faire modifier cette clause et de sabrer sans raison dans les conditions des travailleurs ne sont pas venues à bout de leur détermination, a ajouté le syndicaliste. L'attitude de ces travailleurs est une belle démonstration de solidarité pour tous les syndiqués au Canada. »
Rappelons que le Journal de Montréal a été fondé en 1964 à la suite d'une grève des travailleurs de La Presse. Ce conflit de travail d'une durée de plus de sept mois avait mené à la fermeture du Montréal-Matin (journal imprimé à l'époque dans les ateliers de La Presse) et contribué à la création du Journal de Montréal par Pierre Péladeau père.
Le syndicat des Teamsters représente 125 000 membres au Canada dans tous les corps de métier. La Fraternité internationale des Teamsters, à laquelle Teamsters Canada est affilié, compte 1,4 million de membres en Amérique du Nord.
SOURCE : TEAMSTERS CANADA
Stéphane Lacroix, directeur des communications de Teamsters Canada
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