L'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité (ACSI) - Le
financement des traitements de fertilité annoncé récemment épargnera des
fonds publics
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Association canadienne de sensibilisation à l’infertilité16 juil, 2010, 06:00 ET
MONTRÉAL, le 16 juill. /CNW Telbec/ - À la suite de l'annonce, le 13 juillet, par le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec, le Dr Yves Bolduc, que les traitements de procréation assistée (TPA) seront couverts par le système de santé public à partir du 5 août 2010, de nombreux commentaires ont évoqué la pression que mettrait cette nouvelle mesure sur le système de santé public, en particulier sur les services de néonatalogie.
L'Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité (ACSI), qui a milité en faveur de la nouvelle loi au nom des couples infertiles partout au pays, aimerait préciser qu'au-delà du bénéfice que constituera la naissance d'un enfant pour 1 655 couples chaque année au Québec, où le taux de natalité est bas, cette nouvelle mesure se traduira clairement, en réalité, par des économies pour le système de santé public.
Les conclusions suivantes ont été tirées de l'étude Nés trop vite et trop petits, publiée en 2009 par l'Institut canadien d'information sur la santé.
Le nouveau programme québécois, qui inclut une politique de transfert d'un seul embryon, entraînera des économies pour les contribuables québécois grâce à la réduction de 83 % du taux de grossesses multiples : réduction de 77 % du nombre de jumeaux et réduction de 95 % du nombre de triplés. De plus, il y aura 1 368 de bébés de petits poids en moins.
Ces économies, attribuables au fait que la proportion de naissances multiples ne sera plus que de 5 %, comme l'a indiqué le ministre Bolduc, se détailleront comme suit :
- Économies annuelles d'au moins 27 - 36 millions $ en frais d'hospitalisation périnatale liée aux naissances multiples prématurées - Économies annuelles de 15 - 18 million $ en soins de santé postnatals pendant la première année de vie des bébés multiples de petit poids qui auront survécu. - Économies annuelles de 46 - 60 millions $ en soins de santé et services sociaux à long terme dispensés aux enfants atteints d'invalidité permanente par suite de leur naissance prématurée.
Lindy Forte, M.Sc. et analyste en économie de la santé, a conclu son étude ainsi :
- Le coût total du financement de la FIV au Québec (35 - 71 millions $ par an au cours des cinq premières années) sera entièrement compensé chaque année par les sommes épargnées au niveau de l'hospitalisation, des soins postnatals et de l'invalidité à long terme pour les bébés multiples de petit poids à la naissance. - Les chiffres ci-dessus sont conservateurs puisqu'ils n'incluent pas l'impôt sur le revenu non perçu lorsqu'un parent de bébés multiples cesse de travailler pour s'occuper de ses enfants, ou le coût associé au stress de s'occuper d'enfants atteints d'invalidité permanente.
À l'heure actuelle, les femmes qui subissent un traitement de FIV, au Canada ou à l'étranger, se font souvent implanter deux embryons ou plus. Le coût élevé de l'intervention les y incite, puisqu'elles espèrent que l'implantation de plusieurs embryons maximisera leurs chances de concevoir et/ou leur permettra de fonder leur famille d'un seul coup. Ce, malgré les risques substantiels pour leur santé et celle de leurs enfants à naître.
Lorsqu'il a annoncé le programme, le Dr Bolduc a eu raison de souligner que la nouvelle loi fait du Québec le premier endroit en Amérique du Nord à financer les traitements de procréation assistée. Cependant, ailleurs dans le monde, un nombre croissant de pays financent les TPA en tout ou en partie par le biais de leur système de santé public. Au cours des ans, la France, la Belgique, la Suède, le Royaume-Uni et Israël n'ont pas tardé à offrir le financement partiel ou intégral des TPA dans le cadre de leur système de santé public. D'autres pays, notamment la Slovénie, la Croatie et la Turquie, ont commencé à les subventionner jusqu'à un certain point au cours de la dernière décennie. Réduire les coûts associés aux grossesses multiples est ce qui a motivé l'introduction du financement public des TPA en Belgique comme au Québec.
Au vu de ces données, l'ACSI souhaite réitérer que le financement public des TPA est une utilisation hautement justifiée et éthique des fonds publics.
Renseignements: Beverly Hanck, directrice générale, Association canadienne de sensibilisation à l'infertilité, tél.: 514-484-2891, Sans frais: 1-800-263-2929
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